Manoeuvres en RETRAITES du pouvoir !
Depuis hier une petite musique se fait entendre à propos des retraites, un plan B serait envisagé par le pouvoir.

Ce ne serait pas la génération née en 1963 qui basculerait dans la contre-réforme, retard donc dans sa mise en oeuvre pour "certaines catégories socioprofessionnelles très mobilisées ".
De surcroît ils miment l'ouverture de "négociations" repousser la bascule aux « générations postérieures », « voire appliquer la réforme seulement aux nouveaux entrants sur le marché du travail ».
En un mot ils visent à neutraliser les convergences montantes qui se dessinent, notamment autour de la date du 5 décembre prochain en tentant d’accréditer pour certaines catégories de travailleurs (les régimes spéciaux en particulier) qu'ils ne seront pas concernés par l'application de la contre-réforme.
Tout cela SANS RENONCER bien sûr à leur projet !
On peut tirer un premier enseignement de cette conjoncture : c'est la crainte d'un mouvement social d'ampleur qui les contraint à ces manœuvres.
Second enseignement : le pouvoir entend organiser la division, compte sur les organisations réformistes type UNSA pour que son opération "déminage" réussisse afin d'imposer au final, même si c'est avec retard et certaines "concessions" sa contre-réforme passe.
Un impératif : ne pas tomber dans le panneau et le piège
tendu, maintenir plus que jamais la pression, préparer en
grand un puissant 5 décembre TOUS ENSEMBLE Pour le
RETRAIT pur et simple du projet de loi !
Car la peur est de leur côté !
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Par Solveig Godeluck
Publié le 16 oct
Finalement, ce ne sera peut-être pas la génération née en 1963 qui basculera la première dans le système de retraite universel par points que veut mettre en place Emmanuel Macron. Craignant un mouvement social d'ampleur, le gouvernement est en train de se ménager des issues de secours sur la réforme des retraites . Selon nos informations, il étudie comment retarder sa mise en oeuvre, au moins pour certaines catégories socioprofessionnelles très mobilisées.
Dans un document de travail distribué aux partenaires sociaux pour la concertation de cette semaine, dont « Les Echos » ont obtenu la copie, le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye , rouvre la discussion sur le calendrier de la réforme. Le schéma préféré demeure officiellement une application à partir de la génération 1963, celle qui atteindra 62 ans en 2025. Seules exceptions : les assurés bénéficiant d'un départ anticipé à 57 ans, tels les policiers, ne basculeraient qu'à partir de la génération 1968 et ceux pouvant partir à 52 ans, comme les conducteurs de trains, à partir de la génération 1973.
Apaiser la RATP
Mais deux autres pistes sont « soumises à la concertation » : repousser la bascule aux « générations postérieures », « voire appliquer la réforme aux nouveaux entrants sur le marché du travail ». La dernière hypothèse, que l'on appelle la « clause du grand-père » permettrait de repousser l'application de la réforme suffisamment loin pour que la majorité des personnes ne soient pas concernées, et donc ne descendent pas dans la rue.
Cela permettrait de répondre notamment aux syndicats de la RATP, qui ont appelé à une grève illimitée en décembre , et notamment à l'Unsa, qui plaide pour une compensation intégrale des perdants de la réforme pendant une quinzaine d'années. Cette méthode vient d'être appliquée aux cheminots : seuls les nouveaux agents de la SNCF perdent le bénéfice du statut.
Toutefois, si cette piste était suivie pour la RATP, d'autres régimes spéciaux pourraient s'y engouffrer, y compris dans la fonction publique. Les salariés du régime général risqueraient de supporter seuls les coûts de la réforme pendant des dizaines d'années. A moins que tout le monde ne soit concerné, ce qui signerait le renvoi aux calendes grecques des ambitions réformatrices.
Reste l'option de repousser la réforme au-delà de la génération 1963. Selon nos informations, le gouvernement étudie en ce moment plusieurs scénarios. « On nous a demandé de concerter sur les leviers de la transition, mais nous n'avons pas de scénario technique avec la première génération concernée », tempère-t-on à Matignon.
Le rapport Delevoye de juillet évoquait déjà une application « au plus tôt » à la génération 1963. « Je n'ai aucun tabou », a déclaré en septembre le Premier ministre Edouard Philippe devant le Conseil économique social et environnemental . « Peut-être le nouveau système ne devra-t-il s'appliquer, pour certains régimes, qu'à des personnes plus jeunes, plus éloignées de la retraite », avait-il expliqué alors, en mandatant Jean-Paul Delevoye pour réaliser des diagnostics partagés, secteur par secteur.
Nouvelle période de transition
Il est possible que les deux options soient panachées pour rendre la réforme plus acceptable. Quoi qu'il arrive, le fait de repousser la mise en oeuvre ne fera pas disparaître les questions explosives d'un coup de baguette magique.
En particulier, il va falloir organiser la nouvelle période de transition. Si les personnes déjà en activité ne basculent dans le nouveau système qu'en 2035, par exemple, le nouveau régime universel se mettrait en place dès 2025 pour les nouveaux entrants : prise en compte de toute la carrière en points, alignement progressif des taux de cotisation et intégration des primes des fonctionnaires dans l'assiette, fusion de certaines caisses et d'une partie des réserves, nouvelle gouvernance… Les droits non-contributifs, tels que la majoration pour famille nombreuse ou la réversion, pourraient eux aussi être réformés dès 2025, en faisant des perdants chez les parents de trois enfants ou une partie des bénéficiaires de réversions.
L'une des questions les plus épineuses sur lesquelles planche le gouvernement est la cohabitation de plusieurs taux de cotisation. Un libéral relevant de l'ancien régime pourra-t-il continuer à cotiser à 14 % quand son jeune concurrent, ayant basculé dans le nouveau régime, cotisera à 28 % ? Le plan B du gouvernement pour la réforme des retraites pourrait soulever au moins autant d'interrogations qu'il en résout.