Pour les marchés financiers PAS de PROBLEME : l'argent coule à flot !
L'injection de moyens monétaires considérables par la banque centrale des Etats-Unis ( la Federal Reserve) :
1.500 milliards de dollars
supplémentaires cette semaine ne concerne pas les citoyens américains frappés par la maladie et qui pour le test nécessaire se voient présenter la facture : de 3 à 4000 dollars !
NON!
Cette injection est destinée au marché monétaire afin de rassurer les " investisseurs" et pour réduire leurs pertes.
C'est une constante du capitalisme : dans la crise de 2008 les banques ont été renflouées et la facture a été présentées aux peuples et aux salariés, les dépenses publiques pour les systèmes sociaux ( santé, chômage, services publics, ...) étant drastiquement diminuées ou appelées à l'être comme pour les RETRAITES!
On voit où cela nous a conduit face à une grave épidémie!
Les classes dirigeantes sont conscientes de ce hiatus, du fossé qui se creuse dangereusement pour leur domination, la française en particulier confrontée à un mouvement populaire actif et mobilisé contre ses choix politiques.
Comme dans le "Guépard" de Lampédousa il s'agit pour eux de " tout changer pour que rien ne change ", c'est-à-dire de préserver leur pouvoir et leurs privilèges.
La déclaration de MACRON hier considérant qu'il faut soustraire des biens et des services des lois du marché s'inscrit sans doute dans cette trajectoire.
PAS D'ILLUSION donc!
La crise passée les manoeuvres ne manqueront sans doute pas.
Mais nous pouvons utiliser ces affirmations de temps de crise comme un point d'appui pour continuer le combat contre la réforme des retraites, les attaques contre les services publics, les fermetures de postes, d'agences, de gares, les privatisations prévues comme celle d'ADP.
Exiger des investissements MASSIFS dans le système de santé.
Et faire monter l'exigence de NATIONALISATION des secteurs clés, des secteurs stratégiques comme celui du médicament.
Car dors et déjà du côté de l'oligarchie transparaît l'idée selon laquelle " être placé en dehors des lois du marché" ce n'est pas aller vers la propriété collective mais qu'il s'agit seulement de " réguler" le marché.
L'heure n'est pas à l' "Union sacrée " derrière MACRON mais à se saisir de ce à quoi la situation le contraint pour faire avancer les intérêts du monde du travail et préparer les changements radicaux auxquels la crise du capitalisme appelle!
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Par Philippe Boulet-Gercourt (correspondant à New York)Publié le 12 mars 2020 à 17h52 Mis à jour le 12 mars 2020 à 18h35Temps de lecture 3 min
Deux mois. Deux mois de perdus. Le 11 janvier, des scientifiques chinois mettaient en ligne le génome du coronavirus. Une semaine plus tard, des virologues berlinois produisaient le premier test de diagnostic. Mais ce jeudi 12 mars, à New York comme dans le reste des Etats-Unis, la réalité reste la même : il y est toujours difficile, sinon impossible, de se faire tester.
En début de semaine, près de 5 000 Américains avaient été testés, selon une estimation de « The Atlantic », contre 15 000 personnes par jour en Corée du Sud. A New York, l’un des principaux foyers d’infection, moins de 2 000 personnes ont pu avoir accès aux tests, rapporte le « New York Times », alors que le gouverneur, Andrew Cuomo, s’est fixé un objectif de 1 000 tests par jour : « Nous ne pouvons plus attendre, cela ne fait qu’aggraver le problème. »
Comment l’un des pays les plus prospères de la planète a-t-il pu laisser se développer un tel scandale ? Par un mélange de nationalisme, de bureaucratie et de politique de l’autruche.
Tests défectueux
Fin février, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déjà expédié des tests dans une soixantaine de pays… mais pas aux Etats-Unis. Malgré de multiples demandes de parlementaires, on ne sait toujours pas exactement qui a pris la décision de refuser l’aide de l’OMS, préférant développer des tests « made in USA ».
Le 24 janvier, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), l’agence fédérale sanitaire qui coordonne la riposte, donne des détails publics sur le test américain. Une semaine plus tard, une alerte sanitaire nationale d’urgence est déclarée, permettant d’accélérer le développement de ces tests mais centralisant les opérations autour du CDC, empêchant de facto les labos des hôpitaux de mettre au point leurs propres tests rapidement.Coronavirus : Trump ne fait qu’ajouter à la panique
Centralisation problématique : peu avant la mi-février, le CDC réalise que ses tests sont défectueux. La tuile ! Mais pourquoi, dans ce cas, ne pas se tourner vers l’étranger ? Confidence d’un officiel au « Washington Post » : cela aurait pris trop de temps d’obtenir le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence supervisant les médicaments…
Il y a une autre explication, plus politique : à la mi-février, le discours est encore à la fermeture des frontières et à l’« endiguement » d’un virus venu de l’extérieur. Dans cette logique, les seules personnes à tester sont les étrangers venant de pays à risque – à Seattle, un Américain venant de Wuhan se verra même refuser d’être testé. Peu de tests pratiqués, donc peu de besoins… CQFD !
L’impasse devient vite apparente. Le 13 février, le secrétaire à la Santé, Alex Azar, annonce au Congrès le recours à une surveillance accrue dans 5 villes pilotes, pour voir « s’il y a une contagion plus large que celle que nous avons été capables de détecter jusqu’à présent ». Mais la mise en place du plan est retardée, faute de tests disponibles.
Un temps perdu catastrophique
Le 29 février, plus de six semaines après la publication du génome par les Chinois, la FDA annonce enfin un nouveau dispositif facilitant le développement de tests par les laboratoires des hôpitaux. Et maintenant les Etats peuvent procéder à leurs propres tests, les goulots d’étranglement devraient commencer à se résorber. Une clinique de Cleveland, dans l’Ohio, a même mis au point un test dont les résultats peuvent être connus sous huit heures, contre plusieurs jours auparavant. Il a été développé en seulement neuf jours, mais il a fallu pour cela attendre le feu vert du CDC, le 2 mars.Coronavirus : une étude nous en apprend plus sur les personnes à risque
Tout ce temps perdu risque de s’avérer catastrophique. D’autant que d’autres problèmes ont surgi entre-temps, entre autres – a révélé « Politico » – une pénurie de kits d’extraction d’ARN (acide ribonucléique), indispensables à la production des tests.
Pour Andy Slavitt, ancien haut responsable pour la santé dans l’administration Obama, l’optimisme n’est pas de mise :« Les Etats-Unis sont incapables de produire ne serait-ce qu’un petit nombre de kits d’extraction du [virus] Covid-19, malgré les déclarations de Pence [vice-président des Etats-Unis] et Trump. Les labos et les Etats sont inquiets. Ne s’attendre à aucune disponibilité, ou presque, pour encore plusieurs semaines. Il est vital de pratiquer, à l’échelle individuelle, la quarantaine. »Philippe Boulet-Gercourt (correspondant à New York)