À Tarbes, les livreurs Uber Eats et Deliveroo disent non à la précarité

Publié le par FSC

SOURCE : France Bleu

 

Les livreurs Uber Eats et Deliveroo se sont rassemblés ce mardi 20 avril sur la place Verdun à Tarbes. À l'appel de la CGT Livreurs, ils ne veulent plus voir leurs conditions de travail se dégrader encore.

Les livreurs Uber Eats et Deliveroo veulent faire entendre leur voix.
Les livreurs Uber Eats et Deliveroo veulent faire entendre leur voix. © Radio France - Dimitri Morgado

Un mois après leur manifestation à Tarbes, les livreurs Uber Eats et Deliveroo veulent que leurs conditions de travail changent. La CGT leur a donné rendez-vous à Tarbes ce mardi. L'objectif, les informer de leurs droits et les aider à se faire entendre. Tous réclament de meilleures rémunérations, l'arrêt des blocages des comptes, et plus de droits en matière de protection sociale.

Une concurrence de plus en plus rude

L'un des principaux problèmes pour la CGT Livreurs concerne le recrutement. Les plateformes de livraison se sont mises à embaucher toujours plus de livreurs. La conséquence : il n'y a pas de place pour tout le monde. Yohann Taillandier est secrétaire général du syndicat CGT des livreurs ubérisés de Toulouse. Des témoignages, il en reçoit régulièrement. "Les plateformes, Uber Eats et Deliveroo, mettent en concurrence les livreurs, explique le secrétaire général, par exemple, des livreurs étaient connectés sur Tarbes depuis 11 heures ce matin. Il est 14h30, et ils n'ont fait aucune commande, donc un chiffre d'affaires égal à zéro". Fabien fait partie de ces livreurs tarbais. Il travaille dix heures par jour, sept jours sur sept, et parfois pour pas grand chose. "Des fois, on attend juste de recevoir des commandes, mais on est tellement nombreux qu'on attend dans le vent. On attend que le temps passe".

 

Yohann Taillandier, secrétaire général du syndicat CGT des livreurs ubérisés de Toulouse, parlent de conditions de travail difficiles.

Travailler plus, pour gagner peu

Du côté des livreurs, on se plaint aussi du montant des rémunérations. Chacun est payé à la course. Pour gagner décemment leur vie, certains sont donc obligés de travailler plus. Loïc, livreur Uber Eats et Deliveroo à Tarbes, a bien senti un changement ces dernières années : "Au début, je faisais de midi à 14 heures et de 18 heures à 23 heures. Là maintenant, avec la hausse des livreurs et les prix en baisse des courses, je suis obligé de me faire de 11 heures jusqu'à minuit. Cette semaine, j'ai travaillé, je crois, 60 heures". Une durée hebdomadaire loin d'être marginale. "Je fais du 60-70 heures par semaine. Je me retrouve parfois à 300-350 euros net, voire 400, par semaine, et c'est très, très compliqué", déplore Ibrahim, également livreur tarbais.

 

Loïc, Fabien et Ibrahim travaillent bien au-delà des 35 heures par semaine.

Des comptes bloqués par les plateformes

Travailler plus, mais quand c'est possible. Les livreurs se plaignent d'un autre phénomène : le blocage de leur compte. Les plateformes ont, en effet, la possibilité de rendre le compte des livreurs inaccessible. Sans compte, plus aucune commande, et donc plus aucun revenu. Uber Eats et Deliveroo enclenchent théoriquement ces procédures en cas de fautes du livreur.

Mais d'après les principaux concernés, ces blocages arrivent souvent sans raison. "Encore ce week-end, un livreur m'a téléphoné pour me dire que son compte venait d'être suspendu, raconte Yohann Taillandier, il ne comprenait pas pourquoi. Face à ces situations, les livreurs sont totalement désemparés, ils ne savent pas quoi faire. D'autant plus que les plateformes sont très difficiles à joindre quand c'est pour régler ce genre de problèmes".

Uber Eats se dit "ouvert au dialogue"

Du côté du géant de la livraison Uber Eats, on affirme prendre ces problématiques à bras-le-corps. "Nous avons directement échangé avec plusieurs dizaines de livreurs pour trouver ensemble les meilleures réponses aux enjeux soulevés, indique un porte-parole de la firme, nous sommes ainsi ouverts au dialogue et sommes engagés à continuer à réfléchir aux solutions les plus efficaces pour soutenir l'activité des livreurs qui utilisent l'application à Tarbes".

[une enquête diligentée donc par la plate-forme elle même et donc bien servie]

D'après une enquête interne menée par Uber Eats et l'institut de sondage Ipsos, 78% des livreurs se disent satisfaits de leur activité.

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