BUS Rennes : Grève massive des conducteurs du Star pour protester contre le « tout numérique »
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A Rennes, un important mouvement de grève des conducteurs de bus va perturber le réseau Star ce samedi.
- Lancé par plusieurs syndicats, le mouvement reconductible vise à contester le projet « tout numérique » de la direction de Keolis.
- Le réseau Star a vu sa fréquentation plonger en raison de l’épidémie de Covid-19.
Ils étaient 320 à se déclarer en grève samedi dernier. Ils seront 370 ce samedi pour le second round d’un mouvement reconductible. « Cela faisait vingt ans qu’on n’avait pas vu ça », assure une source syndicale.
Déjà au ralenti en raison de la crise sanitaire, le trafic des bus du Star risque de rouler sur la jante ce samedi à Rennes en raison d’un mouvement de grève initié par les syndicats CGT, CFDT et UNSA. Les lignes urbaines seront « fortement perturbées » (C1-C2-C3-C4-C5-C6-9-50-53-57 et 59) et certaines seront même à l’arrêt (11-12-13-14-31 et 36).
La raison de ce mouvement ? Le passage au « tout numérique » que la direction de Keolis Rennes a amorcé auprès des quelque 600 conducteurs du réseau Star. Concrètement, ces derniers voient désormais leur planning hebdomadaire, leurs itinéraires ou encore les informations internes être délivrées via une application. « Le numérique, nous n’y sommes pas opposés mais à condition que cela fonctionne. Le SAE (service d’aide à l’exploitation) que l’on nous propose, il rame et il est toujours 300 mètres derrière nous. Du coup, les déviations, on ne les voit pas », regrette Christian Demay, conducteur et délégué CGT.
Au-delà des couacs techniques, c’est avant tout le « droit à la déconnexion » que les agents de Keolis Rennes veulent préserver. Car pour avoir accès à l’ensemble des services, ces derniers doivent télécharger l’application sur leur mobile personnel ou leur ordinateur, qui comprend une boîte mail professionnelle.
« Notre téléphone, on ne peut pas le consulter quand on est au volant. Donc on le fait forcément avant ou après, à des moments où nous ne sommes pas payés »,
poursuit le syndicaliste.
Les finances plombées par la crise
Pour compenser ce temps passé et l’usage du téléphone personnel, l’intersyndicale réclame une prime mensuelle de 25 euros. Un effort que la direction de Keolis ne semble pas vouloir honorer, faute de ressources suffisantes prétexte-t-elle. Plombée par la crise sanitaire, l’entreprise de transport en commun a vu ses recettes plonger. Un manque à gagner estimé à 23 millions d’euros rien que pour le premier confinement.
Sollicitée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer, se contentant de préciser que « le dialogue restait ouvert ». Le mouvement de grève sera reconduit chaque samedi jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé.