En AVEYRON, la lutte des grévistes de la SAM a payé

Publié le par FSC

 

SOURCE : L'Humanité

 

En Aveyron, la lutte des grévistes de la SAM a payé

Les salariés en lutte de la fonderie automobile ont obtenu de leur donneur d’ordres, Renault, des engagements écrits sur leurs principales revendications.

Ils ont occupé leur usine 24 heures sur 24, week-end compris. Après trois mois de lutte, les salariés de la fonderie Sam de Viviez (Aveyron) peuvent enfin souffler. Jeudi, le syndicat CGT du site a levé le mouvement de grève après avoir« gagné sur les principales revendications »,s’est-il félicité.

 

Les salariés de la fonderie automobile, dont l’activité dépend à 80 % des commandes de Renault, sont parvenus à faire plier le constructeur.« Il s’agit d’une victoire très importante, qui, au-delà des salariés de l’entreprise, aura des retombées positives sur tout le bassin d’emploi, le département et la région »,a insisté la confédération.

 

Concrètement, les grévistes ont obtenu du donneur d’ordres des engagements écrits certifiant le maintien de 250 emplois (sur 357 actuellement), l’augmentation de 10 millions d’euros du chiffre d’affaires de la fonderie, l’officialisation des subventions de l’État, de la région, du département et de la communauté de communes. Des engagements qui figurent désormais dans la base de données de l’entreprise« afin que les nouveaux potentiels repreneurs travaillent à partir de ceux-ci »,explique la CGT. Et en la matière, ce qui pourrait sembler un détail n’en est pas un.

Un territoire abîmé par des décennies de désindustrialisation

Jean-Luc Fabre a un brin de fierté dans la voix. Technicien de maintenance à la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) depuis près d’un quart de siècle, même si ce militant CGT n’a jamais cessé de croire en la victoire de la mobilisation, il s’avoue aujourd’hui« soulagé ».« Si on n’avait pas gagné cette bataille, dans deux ans, on serait morts »,résume-t-il, avant de tempérer :« Il reste encore à valider l’un des dossiers de reprise. »Certes, mais la promesse écrite de Renault d’« étudier tous les projets de reprise »pourrait bien changer la donne. Car, jusqu’à présent, le constructeur a tout fait pour« donner carte blanche au candidat espagnol CIE »,qui promettait« la suppression de 274 postes, l’arrêt de la production des petites pièces à faible valeur ajoutée et la fermeture des services support »,égraine Jean-Luc Fabre. L’entrée en lice possible d’autres repreneurs ouvre donc des perspectives nouvelles pour l’usine aveyronnaise, rachetée en 2017 par le groupe chinois Jin Jiang, avant d’être placée en redressement en décembre 2019 et de vivre, depuis, sous administration judiciaire.« Dans le fond,poursuit Jean-Luc Fabre,nous savions que Renault avait besoin de nos pièces et, d’ailleurs, nous aurions sans doute gagné plus vite si la pénurie mondiale de semi-conducteurs ne ralentissait pas, partout, la production automobile. »

Leur victoire, les salariés la doivent aussi« à la très large mobilisation du collectif Tous ensemble, qui rassemble citoyens et élus locaux de tous bords »,note le cégétiste. Un collectif né dans les années 1990 pour défendre la maternité de Decazeville (Aveyron), devenu au fil du temps le collectif Tous ensemble pour le Bassin decazevillois et qui défend le maintien des emplois, le développement de l’industrie et des services publics sur ce territoire abîmé par des décennies de désindustrialisation. À la SAM, la lutte« menée de manière exemplaire est la preuve de l’efficacité de l’action syndicale et de la mobilisation », souligne enfin la centrale de Montreuil, pour qui« cette victoire ouvre des perspectives et donne confiance à tous les salariés du pays, notamment à celles et ceux mobilisés contre des PSE » !

par  Marion D'allard 
 
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SOURCE / France Bleu
 

Les salariés de l'équipementier automobile aveyronnais Sam, en grève dans l'attente "d'une offre de reprise sérieuse", ont repris le travail ce jeudi 6 mai, après avoir reçu "des engagements de Renault", leur principal donneur d'ordre, selon la CGT de la fonderie de Viviez près de Decazeville.

Les salariés de la SAM, la fonderie de Viviez dans l'Aveyron , reprennent le travail après 63 jours de blocus et des engagements du groupe Renault

 

Les salariés de la SAM, la fonderie de Viviez dans l'Aveyron , reprennent le travail après 63 jours de blocus et des engagements du groupe Renault © Radio France - Louis Fontaine

Les salariés de la fonderie aveyronnaise SAM qui bloquaient le site de Viviez près de Decazeville depuis 23 jours dans l'attente d'une offre de reprise sérieuse de la fonderie qui fabrique des pièces pour Renault , ont repris le travail ce jeudi 6 mai, après avoir reçu "des engagements de Renault", leur principal donneur d'ordre, selon la CGT.  


Renault garantirait le maintien de 250 emplois

"Nous avons reçu des engagements du groupe Renault hier (mercredi) qui nous garantissent de pouvoir maintenir au moins 250 emplois, plus notre bureau d'études et de maintenance", a indiqué David Gistau, délégué CGT de la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam).   

Cette fonderie automobile, qui appartient depuis 2017 au groupe chinois Jinjiang, a été placée en redressement judiciaire.  Les 357 salariés bloquaient le site du bassin de Decazeville depuis 23 jours après le retrait de la seule offre de reprise présentée par le groupe espagnol CIE Automotive, qu'ils jugeait inacceptable.  Cette offre prévoyait la suppression de 214 emplois et un projet industriel qui n'était "pas viable" et aurait signé "la mort du site", selon la CGT.  

Depuis le retrait début avril de ce repreneur, les salariés ont multiplié les rassemblements à Decazeville et à Rodez, appelant l'Etat et surtout le groupe Renault à prendre leur responsabilité pour trouver "un repreneur français".  

Un repreneur français, ancien patron de la SAM

"La balle était dans le camp de Renault, le constructeur a avancé. Nous attendons maintenant qu'un repreneur sérieux se présente", a ajouté M. Gistau.  Le syndicaliste indique, par ailleurs, que les représentants syndicaux ont eu "un premier échange" avec le groupe Alty que dirige Patrick Bellity, un ancien patron de la Sam, qui serait porteur "d'un vrai projet social et industriel" pour leur entreprise.  

Patrick Bellity, ex-patron de la fonderie emblématique du bassin de Decazeville, a confirmé sur France Bleu Occitanie qu'il va  déposer dans les prochains jours une offre de reprise pour le site aveyronnais. Il a dirigé la fonderie pendant dix-huit ans et aujourd'hui il veut croire au savoir-faire local. Actuel PDG de SIFA Technologies à Orléans, l'industriel a visité la SAM en début de semaine et attend de connaitre les conclusions de son audit pour présenter son offre de reprise.

Le tribunal de commerce de Toulouse a fixé au 17 mai prochain la date butoir pour une nouvelle offre de reprise de la société aveyronnaise.

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