" dialogue social " OU poursuite ET amplification de la lutte ?

Publié le par FSC

Il est des moments ou les choses se présentent de façon binaire!

PUISQUE le pouvoir ne peut tourner la page des retraites et que d'autres échéances ( le 3 mai sur le RIP et le 8 juin avec la proposition de loi de LIOT) se profilent pourquoi Laurent Berger et sans attendre la réunion de l'intersyndicale nationale se précipite-t-il pour répondre favorablement au piège tendu par la première ministre ?

Qui précisément revient à imposer l'idée que c'en est fini de la bataille des retraites et qu'il faut passer à autre chose !

Où l'on retrouve l'inclination du syndicalisme réformiste à prendre les promesses sans lendemain du patronat et du pouvoir à son service pour argent comptant et à accepter l'institutionalisation des syndicats au nom du "dialogue social " qui consiste à leur faire accepter les choix politiques et économiques de l'oligarchie dominante et à renoncer à tout projet de transformation de la société en profondeur au profit du monde du travail.

Tout autre est la tradition historique de la CGT indéxée sur la lutte des classes et les impératifs de la " double besogne", héritages de la Chartes d'Amiens.

La bataille des retraites demeure sous le contrôle actif des travailleurs et de l'opinion, facteur décisif qui jusqu'ici a permis le maintien de l'unité syndicale et qui donc doit demeurer la boussole quant à la suite du mouvement.

 

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 On ira discuter avec Borne si on reçoit l’invitation », déclare Laurent Berger à la veille du 1er mai

Invité du Grand Jury ce dimanche, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a indiqué que son syndicat irait rencontrer la Première ministre si elle l’invite à discuter.

 

À la veille de la 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Laurent Berger veut croire au succès de ce 1er mai. « L’objectif ce matin, c’est de réussir le 1er mai, martèle le secrétaire général de la CFDT, ce dimanche sur LCI, RTL et au Figaro. Ce sera le plus gros 1er mai sur les questions sociales de ces 30 ou 40 dernières années. »

Contre la réforme des retraites, les différents syndicats affichent encore une unité sans faille : « Le 2 mai au matin, on déterminera ce qu’il faudra faire. On a intérêt à continuer de travailler en intersyndicale sur la question du travail », confirme Laurent Berger.

Toutefois, il a laissé entendre une petite musique dissonante par rapport à la CGT, ce dimanche : alors que Sophie Binet a affirmé que la reprise du dialogue avec le gouvernement était conditionnée à l’abandon de la réforme, Laurent Berger assure que la CFDT répondra favorablement à l’invitation de la Première ministre, lorsqu’il la recevra.

Des « approches différentes » entre les syndicats

« Bien sûr qu’on va discuter avec (Élisabeth) Borne. Pour l’instant, on n’a pas l’invitation. Si on la reçoit, on ira discuter. Mais il se posera la question de la méthode et du sujet de fond », déclare-t-il.

Selon lui, le « délai de décence » est passé. « On ira la rencontrer dans le format qu’elle décidera, y compris en réunion bilatérale », c’est-à-dire sans la CGT ni FO. « On y va pour porter la voix des travailleurs et travailleuses. Pendant trois mois, il n’y avait pas de rencontre, c’est ça le plus choquant. »

Le secrétaire général de la CFDT assume ces « approches différentes » entre organisations syndicales, qui ont toujours existé. « L’intersyndicale c‘est notre richesse. Cette capacité à s’exprimer en commun sur un certain nombre de sujets. On continuera à travailler comme cela, rassure-t-il, ça ne veut pas dire qu’on fera toujours la même chose, car nos cultures et nos moyens d’action ne sont pas les mêmes. »

« Il n’y a pas de cap ! »

Laurent Berger en a profité pour égratigner la feuille de route du gouvernement pour les 100 prochains jours, et l’absence de « cap » dans ce plan : « Les 100 jours d’Élisabeth Borne ? Il n’y a pas de cap ! C’est 100 jours de pas grand-chose pour l’instant, tacle-t-il. On ne parle pas de la jeunesse, de la lutte contre la pauvreté, de la transition écologique. »

 
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