Tensions extrêmes en Cisjordanie occupée où colons et armée multiplient les incursions

Procession funéraire de six des quatorze Palestiniens qui ont été tués par les forces d'occupation lors d’un raid militaire, à Jénine, en Cisjordanie, le 10 novembre 2023. Photo par Nasser Ishtayeh

Dans les territoires occupés de Cisjordanie, l’armée d'occupation et les colons multiplient les incursions meurtrières et rendent le quotidien étouffant. Une situation qui fait craindre la montée du Hamas dans cette zone.

Le monde a les yeux tournés vers Gaza. L’armée israélienne multiplie toutefois les incursions meurtrières en Cisjordanie occupée. Depuis le 7 octobre, environ 200 Palestiniens ont été tués par des colons ou des soldats israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé. Ce vendredi, l’armée israélienne a annoncé avoir tué au moins cinq combattants à Jénine quand le Hamas, de son côté, annonçait la mort de trois de ses membres « dans la bataille du Déluge d’Al-Aqsa à Jénine ». Le ministère palestinien de la Santé rapporte « trois morts et quinze blessés, dont quatre dans un état critique ».

Il y a trois jours, c’est à Tulkarem que l’armée israélienne a fait irruption, laissant sept morts derrière elle. À Huwara, les soldats ont fermé la rue commerçante principale pour protéger les colons. Une forme de punition collective qui rend plus complexe les actes de la vie quotidienne. Empêchés de travailler, les habitants sont contraints de se rendre à Naplouse pour se ravitailler. La fermeture de nombreuses routes fait de chaque déplacement un casse-tête. C’est dans cette même localité qu’en février une dizaine de colons du groupe « Jeunes des collines », qui vise l’expulsion des Palestiniens, avaient mené une expédition punitive, brûlant plusieurs bâtiments et blessant des habitants par des jets de pierre.

Le 10 novembre, Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, demandait à Israël « d’assurer la protection des Palestiniens qui sont quotidiennement victimes de mauvais traitements, d’arrestations, d’expulsions, d’intimidations et d’humiliations ». De même, hier, la porte-parole de la diplomatie française, Anne-Claire Legendre, a dénoncé « la politique de terreur » des colons.