Assange, du héros au paria

Publié le par FSC

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En cette période de "trêve des confiseurs", on ne peut s’empêcher de penser à cet homme, ce journaliste informaticien, Julian Assange, prisonnier dans quelques mètres carrés depuis des années et des années, complètement isolé, suspendu à une décision d’extradition aux États-Unis, qui équivaudrait à une mise à mort définitive. Quoique sa situation actuelle en Grande Bretagne n’a rien à envier à celle qu’on lui promet : on peut parler d’un cas de torture d’un incroyable cynisme, d’un sadisme moyenâgeux.

D’ailleurs, on peut s’interroger : dans quel état est-il ? L’O.N.U. a reconnu que son état de santé était préoccupant. S’il était libéré aujourd’hui, aurait-il encore toutes ses capacités physiques et intellectuelles ? certainement pas. Et tout cela pourquoi ? tout simplement pour avoir voulu faire éclater la vérité, notamment celle concernant les exactions des États-Unis !

Son emprisonnement pose désormais la question de la fascisation de nos sociétés occidentales capitalistes, dominées par l’impérialisme hégémonique étasunien, les autoproclamés gendarmes du monde, et qui ne s’embarrassent plus d’un paravent démocratique ; leur violence est simplement justifiée par le sauve-qui-peut de l’accumulation capitaliste et de ses profits.

Dans cet interview, Viktor Dedaj nous parle avec passion, avec ferveur de Julian Assange, lui qui n’est pourtant qu’informaticien retraité, comme il se plait à le dire pour déplorer qu’il n’y ait pas de grand mouvement en France pour sa libération, au moins chez les journalistes particulièrement visés par la tyrannie impérialiste ; c’est la liberté d’informer qui est en jeu. Le frère de Viktor a été, il y a bien des années, un de mes compagnons au PCF à Lyon ; et puis, j’ai connu Viktor, militant convaincu de la cause sud-américaine, et notamment de Cuba.

A l’époque, ils étaient citoyens australiens d’origine albanaise, ça ne s’invente pas (je ne sais pas quel est aujourd’hui leur statut, ni si Anton, retourné en Australie, est toujours en vie). Viktor a coécrit bien plus tard avec Danielle Bleitrach, un ouvrage sur l’île de la liberté, "Cuba est une île" paru en 2004. Ce livre sera d’ailleurs exclu de la Cité du Livre de la Fête de l’Huma 2004, mais sera quand même le plus vendu, de manière militante, dans un stand constitué de bric et de broc ; le lendemain, l’Humanité, de dépit, publiera que l’ouvrage de D.Bleitrach et de V.Dedaj sur "l’Algérie" avait été le best-seller de la Fête...

Depuis, il est arrivé que l’on se croise avec Viktor à la Fête de l’Huma ; nos chemin ont divergé, il n’est plus membre du PCF, mais c’est un homme de conviction que je respecte infiniment même si je pense qu’il se trompe en promouvant Mélenchon. L’interview de Viktor est réalisé par une paria de notre société, Anne-Laure Bonnel. Sa faute est d’avoir effectué des reportages de guerre in situ dans... le Donbass après 2014 et le Maïdan, et d’avoir dénoncé les bombardements des civils, des enfants, et les crimes de guerre de l’armée ukrainienne et des néo-nazis.

Ce que Viktor Dedaj nous démontre avec sa verve, c’est que Julian Assange est un prisonnier politique, détenu illégalement et torturé et que nous ne pouvons pas rester les bras croisés. D’ailleurs, pourquoi ne pas lancer une grande campagne pour sa libération comme le PCF avait su le faire pour Nelson Mandela. Sa liberté est aussi la nôtre.
PB

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