Grève chez Boeing

Publié le par FSC

Grève chez Boeing : l'offre « finale » du groupe jugée insuffisante par le syndicat IAM

 

Le syndicat international des machinistes a rejeté lundi soir la proposition de l'avionneur américain, qui inclut notamment une hausse salariale de 30 % sur 4 ans. Plus de 33.000 ouvriers sont en grève depuis le 13 septembre.

Pas de fin de grève en vue chez Boeing. Le syndicat international des machinistes (IAM) a jugé insuffisante lundi soir la proposition du groupe aéronautique. Présentée comme sa « meilleure offre » pour mettre fin à la grève aux Etats-Unis, elle inclut notamment une hausse salariale de 30 % sur quatre ans.

« Boeing reste loin du compte avec cette proposition », a affirmé l'IAM-District 751 dans un communiqué. La branche locale du syndicat dénonce le fait que l'offre ait été envoyée « directement aux membres et aux médias », en dehors des négociations qui s'étaient achevées sans résultat la semaine dernière.

Le syndicat ajoute que la direction a refusé de rencontrer ses représentants. Il a précisé avoir envoyé un formulaire à ses membres pour avoir leur avis sur la proposition.

33.000 ouvriers en grève

Le groupe avait fixé au 27 septembre la date butoir pour une ratification par les syndiqués, ce que le syndicat a exclu, affirmant que la proposition n'allait « pas assez loin pour répondre aux demandes » des salariés en grève. Plus de 33.000 ouvriers de l'avionneur américain dans la région de Seattle sont en grève depuis le 13 septembre, dans le cadre de la négociation de leur nouvelle convention collective.

« Lever la grève est la priorité absolue », affirmait vendredi dernier le PDG Kelly Ortberg . Dans un message adressé aux employés, le nouveau patron de Boeingdisait « avoir hâte de s'engager sur le chemin de la reprise ».

Parmi les sites totalement à l'arrêt depuis dix jours figurent notamment les deux principales usines du groupe à Renton (produisant le 737, son avion le plus vendu) et Everett (produisant le 777 et plusieurs programmes militaires). Les grévistes ont mis en place des piquets de grève aux alentours de plusieurs sites de Boeing dans l'Etat de Washington, berceau du constructeur, et dans l'Oregon limitrophe. D'après Boeing, il y a aussi un « petit groupe » en Californie.

Période difficile

Il s'agit d'un coup dur pour le constructeur. Boeing traverse en effet une période difficile et a pris des mesures, y compris de chômage technique partiel affectant des dizaines de milliers d'employés, pour préserver sa trésorerie pendant le débrayage. Un projet d'accord avait été rejeté le 12 septembre par près de 95 % des membres de l'IAM-District 751, branche locale du syndicat, qui n'étaient pas satisfaits des propositions, en particulier en matière de hausse salariale (+25 % au lieu des +40 % réclamés) et de retraite. Ils avaient voté la grève à 96 %.

Le nouveau patron de Boeing amorce un changement de culture

L'avionneur a précisé qu'en vertu de sa nouvelle proposition, le salaire moyen annuel d'un machiniste syndiqué passerait de 75.608 dollars à 111.155 dollars à l'échéance de la convention collective dans quatre ans. Il propose également un bonus de doublé à 6.000 dollars, ainsi que le rétablissement d'une prime de performance - supprimée dans l'accord préliminaire - et une contribution accrue au plan d'épargne retraite.

Grève de 57 jours en 2008

Le reste de l'accord présenté le 8 septembre reste inchangé, en particulier l'engagement de produire le prochain avion - attendu pour 2035 - dans la région de Seattle. Cela représente une promesse d'emplois pour plusieurs décennies. La convention collective en cours de discussion a vocation à remplacer celle conclue en 2008, après une grève de 57 jours, et qui avait été prolongée en 2011 et en 2014.

Les négociations entre Boeing et l'IAM-District 751 ont commencé en mars. Les 17 et 18 septembre, une session avec des médiateurs fédéraux avait échoué à trouver un terrain d'entente et aucune date n'avait été fixée pour un nouveau round de discussions.


 

Le service fédéral de médiation et de conciliation « FMCS reste engagé à faciliter le dialogue et continuera à surveiller la situation étroitement », avait indiqué lundi matin à l'AFP son porte-parole, invitant les deux parties à « maintenir ouvertes les lignes de communication ». L'action Boeing a terminé la séance de lundi à la Bourse de New York en hausse de 1,96 %.

Source AFP

 

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