Mineurs espagnols en lutte !

Publié le par FSC

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12/06 18:14 CET

Les actions coup de poing se poursuivent dans les régions de Castille-et-Leon et des Asturies pour protester contre la réduction des aides publiques dans l’industrie minière. Des hommes encagoulés ont déposé des pneus sur des routes et des voies de chemin de fer.

Leurs épouses se sont jointes à la manifestation. Elles sont inquiètes. “ Quel va être notre avenir », s’interroge l’une d’elles. «Le pire c’est que personne ne nous soutient en Espagne. Il n’y a que les mineurs de l‘étranger qui sont derrière nous.»

“Il y a beaucoup de tension», explique un homme le visage caché par une écharpe. «Et ça dégénère quand la police entre dans les villages où il y a des femmes et des enfants et qu’ils n’en n’ont rien à faire. Mais nous, on va faire comme eux. C’est très triste car un jour quelque chose de grave va à arriver.»

Les mineurs sont entrés dans leur deuxième semaine de protestation. Ils n’acceptent pas la décision du gouvernement espagnol de diviser quasiment par trois les subventions dans leur secteur.

La manifestation a dégénéré quand des individus ont commencé a lancer des roquettes artisanales en direction des policiers qui ont répliqué en tirant des balles en caoutchouc. Les affrontements n’auraient fait aucun blessé grave.

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On voit s’intensifier le conflit dans les zones minières, commencé fin mai à cause de la diminution de 63% des aides de l’État dans ce secteur, dans la ligne du contrôle économique de l’UE. Le 30 mai a commencé une grève illimité convoquée par les syndicats majoritaires dans les puits de plusieurs communautés ( Asturie, Leon, Teruel, Palencia), alors que ces mêmes syndicats négocient avec le gouvernement. Le bilan pour le moment est de plus d’une centaine de routes et autoroutes coupées par des barricades, des dizaines de voies ferrées coupées, des affrontements directs avec les forces de l’ordre et la répression, dans ce cas-ci la Guardia Civil, et des retraites dans plusieurs mines.

Le conflit du travail explose aussi de nouveau dans d’autres secteurs historiquement combatifs, comme l’est celui des chantiers navals. Des centaines de licenciements sont en train de se réaliser dans un secteur qui a déjà été largement affecté et reconverti il y a quelques années. À la fin du mois dernier, Navantia Ferrol a joué un rôle principal dans les affrontements avec la police, les journalistes et certains syndicalistes de la même entreprise, en occupant la mairie et en mettant le feu à ses portes.


La récente annonce de rachat avec des fonds européens pour sauver les banques qui, dans le plus grand cynisme des professionnels de la politique, est un signal que les choses vont bien aller maintenant, cela impliquera de nouvelles mesures d’ajustement pour aggraver les conditions de vie des exploités. Encore plus d’asphyxie pour ceux qui vivotent, et nous savons ce que cela signifie : dépressions, suicides, attirance pour les idées fascisantes. Mais aussi des révoltes, l’action directe, la communication entre les exploités.

Bien que les luttes du secteur industriel présentent beaucoup d’aspects classiques de la défense collective d’une vie digne devant la prise de décisions externes de caractère économique-gestionnaire, on ne voit pas une prise de position publique sur ce qui signifie le travail salarié, l’économie, la politique, l’environnement. Il est clair que le progrès est significatif en comparaison avec ceux qui ne font d’autres choses que de se plaindre passivement, mendier des miettes, écrire des lettres aux journaux ou faire des grèves partielles minimales qui n’affectent pas le bon déroulement du capitalisme. Mais que les actions se limitent à « défendre notre travail » ou à «  qu’on nous trouve une solution » laisserait la situation, même si ils obtiennent ce qu’ils veulent de suite, dans une question de temps pour continuer à subir comme des pions les décisions des gestionnaires de l’exploitation et des vies des exploités.

Pour voir trembler véritablement le pouvoir et récupérer l’autonomie de nos vies, avec ceux avec qui nous vivons, il est indispensable d’au moins comprendre et de répandre cette compréhension à tous les niveaux ; Quel rôle jouons-nous en tant que travailleurs dans ce système, quel rôle jouent ces aides qu’ils donnent à notre travail, quel est le rôle des politiques qui prennent ces décisions et des syndicalistes qui négocient nos conditions de vie. Nous ne nous reconnaissons pas dans l’exigence de toujours plus d’exploitation.

Nous pouvons être certains que voir cette lutte qui est en train de se dérouler, en passant par dessus les tabous qu’ils essaient de nous mettre devant les yeux avec la propagande et la loi (mettre une capuche, faire des barricades, s’armer face à l’ennemi etc…) et que beaucoup assument comme à eux (même si ils le défendent comme stratégie…), ne va pas leur plaire. Mais nous pouvons aussi être sûrs que de continuer les négociations par le biais des syndicats en grande partie les détend. Parce que de nombreuses fois avant ils se sont servi de ça lorsqu’ils ont voulu désamorcer le conflit social.

Il n’est pas facile de décider, puisque ce sont des vies elles-même qui sont en jeu. Nous respectons et soutenons les décisions des sujets actifs qui luttent pour décider de leur vie, et nous encourageons à ce que les contradictions du capital soient levées le plus loin possible, au delà d’ici et maintenant. Ils ont déjà commencé à s’inquiéter. Dans un éditorial récent de l’un de leur porte-parole au sein des médias bourgeois, ils ont démenti l’extension et le maintien des incidents au profit de l’image des syndicats. Tout un appel du pouvoir économique de gauche pour que descendent dans l’arène les chiens de garde des travailleurs, les syndicats.

Ils aboient, c’est le signe que nous avançons.

http://www.youtube.com/watch?v=_gUJFp_0cMQ&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=p-ynwvOpwjA&feature=player_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=yg8WBwyV6A4&feature=player_embedded

Écrit par Espagne

Ils étaient plusieurs milliers à manifester dans les rues madrilènes le 31 mai dernier (5.000 selon les autorités et 10 000 selon les syndicats). Les mineurs, principalement originaires du Nord du pays (Asturies, León etc.), étaient venus montrer l’étendue de leur colère ce jour-là. Mais les prémices de ce mouvement de contestation qui vient d’entrer dans sa troisième semaine, se situent bien en amont du mois de mai

Ce n’est plus un secret, l’État espagnol cherche à réduire ses coûts par tous les moyens possibles. Objectif annoncé ? Atteindre un déficit à hauteur de 5,3% du PIB en 2012 (contre 8,9% l’an dernier). Pour cela, le gouvernement n’épargne aucun secteur, au grand déplaisir des mineurs, qui se sont vus annoncer une baisse de l’ordre de 63% des aides nationales accordées à leur secteur. Qui dit baisses des aides dit risque de réduction d’emplois. Inquiétant dans un secteur en pleine restructuration depuis les années 1990 et qui auraient déjà perdu près de 40.000 emplois directs en vingt ans. Autre sujet de contestation des mineurs : le déclin général de la production. Aujourd’hui, en effet, seules quelque 10 millions de tonnes de charbon seraient fabriquées, un chiffre dérisoire par rapport à il y a quelques années. La réaction des mineurs ne s’est pas faite attendre et c’est un véritable climat de protestation qui s’est installé dans les bassins miniers espagnols, à Castilla la Mancha, Castilla y León, Aragon ou plus au Sud, en Andalousie.

19 mineurs sous terre
Pour faire parler d’eux, les mineurs en colère semblent ne lésiner sur aucun moyen. Ils manifestent bien sûr, à Madrid comme dans les villes directement concernées par ces problématiques, bloquent les routes et certains n’hésitent pas à se cloîtrer sous terre en signe de protestation. Aux dernières nouvelles, près de 19 mineurs seraient enfermés dans différents puits du pays, coupés du monde ou presque. À Santa Cruz del Sil, dans la province de León, ils sont huit à vivre ainsi depuis le début de leur grève, il y a plus de vingt jours. Sans autre compagnie que leurs collègues d’infortune, sans entrevoir la lumière du jour et privés de leur famille. Une lutte souterraine qui fait écho à la lutte urbaine qui se trame en extérieur.

La mobilisation continue
C’est à l’appel des syndicats CCOO (Commissions Ouvrières) et UGT (Union Générale des Travailleurs) que certains mineurs se sont lancés dans une grève qui semble partie pour durer. Les deux syndicats ont ainsi appelé à la grève illimitée le 1er juin dernier. Un mouvement réellement suivi si l’on constate les nombreuses routes bloquées (rien que dans les Asturies, il y en avait 109 en début de semaine) et les arrêts de travail qui fleurissent dans les bassins miniers. À Madrid, le 31 mai dernier, de nombreuses altercations ont eu lieu avec les autorités, conduisant à 14 blessés, dont 8 policiers. Résultat : plusieurs mineurs ont été arrêtés. Des arrestations pas vraiment au goût des syndicats qui se sont empressés de rajouter l’attitude des policiers à la liste de leurs doléances. Aujourd’hui, les bassins miniers restent fortement mobilisés avec plus de 8000 mineurs en grève issus de 40 mines de charbon. But de la manœuvre, continuer à défendre leurs emplois, coûte que coûte. Qui cédera le premier dans ce bras de fer ?

Charlotte LAZAREWICZ (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 13 juin 2012

Violences dans les mines espagnoles en grève : "Le gouvernement ne nous laisse pas d’autre choix"

By Alberto x. on 15/06/2012 - 15:00

 

Barrage de route cette semaine par les mineurs du puit de Santiago. Photo prise par notre Observateur.

 

Plus de deux semaines après le lancement de leur grève contre les suppresions d’aides au secteur minier, les mineurs espagnols ne décolèrent pas, bien au contraire. L’un d’entre eux, travaillant dans la province sinistrée des Asturies, dans le nord de l’Espagne, nous raconte ce combat de la dernière chance qu’il voit dériver, jour après jour, vers plus de violences.

 

La majorité des quelque 40 mines de charbon espagnoles qui survivent péniblement à la crise est située dans le nord du pays, notamment dans les provinces des Asturies et de Leon. Le secteur minier espagnol, en restructuration depuis une vingtaine d’années, fait vivre aujourd’hui quelque 8 000 mineurs. Le charbon espagnol étant plus cher que le charbon importé, le maintien de l’activité de cette industrie dépend largement des subventions du gouvernement.

Des subventions qui sont en passe d’être supprimées, Bruxelles ayant demandé que le gouvernement central y mette fin en 2018. Par ailleurs, dans le cadre de sa politique de réduction du déficit budgétaire, le gouvernement a décidé de baisser de 63 % les aides au secteur, les faisant passer de 301 millions d'euros en 2011 à 111 millions cette année. Selon les syndicats, cette cure d’austérité pourrait provoquer la perte de près de 30 000 emplois directs ou indirects dans les régions minières.

 

Depuis la fin du mois de mai, les syndicats de mineurs ont donc décidé de lancer une grève. Un mouvement qui, en de nombreux endroits, a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, les manifestants n’hésitant plus à employer la manière forte, notamment le blocage des autoroutes et des rails du chemin de fer pour dénoncer l’intransigeance des pouvoirs publics. Des attaques contre des bureaux du Parti populaire, le parti au pouvoir, ont par ailleurs été signalées dans la province des Asturies. 

 

L’administration de la province a exhorté le gouvernement central à revoir à la baisse les coupes budgétaires prévues. Une rencontre entre les autorités de la région et le ministre de l’Industrie pourrait avoir lieu prochainement.

"Nous sortons pour défendre nos droits, nous ne sommes pas des délinquants"

Alberto (pseudonyme), 39 ans, est un mineur gréviste du puit de Santiago Aller Mineur depuis 15 ans. Il travaille depuis 5 ans pour l’entreprise d’exploitation minière Hunosa.

 

Pendant les années 1980, dans la zone minière où je vis, il y avait 15 mines qui faisaient vivre des milliers de familles. Aujourd’hui, il n’en reste plus que deux.

 

Ici, presque 95 % des employés des entreprises minières sont syndiqués et tous participent en ce moment aux manifestations. À Hunosa, nous sommes en grève pour une durée indéterminée depuis le 29 mai. Tous les jours, on arrive à 7 heures du matin sur notre lieu de travail. Nos délégués syndicaux nous informent alors de ce qu’il s’est passé la veille, mais aussi des assemblées prévues et des actions à mener, qui peuvent être des manifestations ou des blocages de routes.

 

Barrage de route cette semaine par les mineurs du puit de Santiago. Photo prise par notre Observateur.

 

“Au début, on manifestait à visage découvert, mais à mesure que les choses se sont envenimées, les manifestants ont commencé à se cacher le visage”

 

Très rapidement, la police a adopté une attitude particulièrement répressive et violente à l’égard de notre mouvement. Nous sortons pour défendre nos droits, nous ne sommes pas des délinquants et, pourtant, les forces de l’ordre nous traitent comme tel. L’exemple le plus évident est la manifestation pacifique qui s’est tenue à Madrid  [le 31 mai, NDLR] pendant laquelle les forces de l’ordre nous ont encerclés d’une manière très provocatrice, ce qui a fait monter la tension avec les manifestants [des policiers ont été blessés par des jets de pierres, de bouteilles et des éclats de pétards, selon les autorités, et des groupes radicaux ont été accusés de participer aux violences].

 

“Tous les jours, les mineurs prennent des risques dans leur métier, on est habitué au danger”

 

Nous utilisons des techniques pacifiques et s’il arrive que, parfois, ça dérape, c’est de manière involontaire car nous n’avons jamais voulu causer de tort ou blesser qui que ce soit [le passager d’un train a été blessé la semaine dernière lorsque la rame a heurté des bûches posées sur la voie par des manifestants, NDLR]. Pour autant, il faut bien répondre quand nous sommes réprimés de manière abusive par la police. Mais le gouvernement ne nous laisse pas d’autre choix. Il est en train de détruire tout ce que nous avions mis en place dans la cadre du plan général minier de 2006-2012 [un plan qui envisageait, notamment, le développement d’activités “hors mine” dans les régions sinistrées pour compenser les pertes d’emploi et dont la réalisation est compromise par les coupes budgétaires, selon les manifestants].

 

Il y a eu des blessés des deux côtés, mais nous n’avons pas peur. Tous les jours, les mineurs prennent des risques dans leur métier, on est habitué au danger. Au début, on manifestait à visage découvert mais à mesure que les choses se sont envenimées, les manifestants ont commencé à se cacher le visage [avec des cagoules et des foulards], même si nous savons pertinemment que nous sommes tous fichés et surveillés par la police, notamment via nos plaques d’immatriculation et des écoutes téléphoniques.

 

"Des camarades ont choisi de faire la grève sous terre, c’est très dangereux mais c’est un moyen de mettre la pression sur le gouvernement"

 

Des camarades ont choisi, quant à eux, de faire la grève sous terre. C’est un autre moyen de pression sur le gouvernement, car c’est effectivement dangereux de rester en sous-sol. Ils sont à 600 mètres de profondeur avec une température de 25°C et 85 % d’humidité, tout ça dans 12m2. C’est très dur pour eux.  

Après 19 jours sans travailler, nous sommes plus fatigués et accablés que jamais. Les dépenses de chaque gréviste restent les mêmes alors que l’argent ne rentre plus. Pourtant, il faut bien nourrir nos enfants chaque jour et payer nos maisons. Cette situation contribuera certainement à la radicalisation du mouvement. 

 

Ici, il n’y a que les mines qui nous font vivre. De rares fonds avaient été créés dans le but d’aider à la création d’un nouveau tissu industriel, mais les autorités n’ont pas su les utiliser intelligemment. L’argent a été dépensé sans que cela ne serve en rien à fournir une alternative pour les mineurs.

 

Le secteur minier avait réussi à obtenir au niveau européen la signature d’accords d’aides mais, à cause de la crise, ces accords ne sont tout simplement plus respectés. Sans toutes ces subventions, on va devoir fermer. Sans mine et sans alternative, la région des Asturies va inévitablement plonger dans la dépression.

Billet écrit avec la collaboration de Ségolène Malterre, journaliste à France 24.


Avec ses mineurs, la petite ville espagnole de Bembibre lutte pour survivre

Created 10/06/2012 - 13:12

Derrière ses mineurs en grève depuis trois semaines, la petite ville de Bembibre, dans le nord de l'Espagne, lutte pour sa survie, au coeur de l'un de ces bassins miniers menacés d'asphyxie par la fermeture progressive des puits de charbon.

"Mon père était mineur, mes frères aussi, mon grand-père travaillait dans la mine quand on utilisait encore le piolet. C'était une façon de vivre", confie Paul Martinez, un mineur de 39 ans occupé, avec ses compagnons, à mettre le feu à un tas de pneus barrant une route aux environs de Bembibre.

"C'est le seul moyen pour que quelqu'un se rende compte qu'ici, ce n'est plus seulement un problème d'emploi, mais un problème social, très vaste", ajoute Paul Martinez. Si les mines devaient fermer, "ce serait précipiter la mort de toute la ville".

"C'est comme cela tous les jours", raconte-t-il, en montrant la fumée épaisse et âcre qui s'élève au-dessus des collines verdoyantes.

En pleine restructuration depuis 20 ans, les mines de charbon espagnoles ont progressivement fermé. Une quarantaine sont encore en activité, principalement dans le nord, faisant vivre 8.000 mineurs.

Mais le charbon espagnol, plus cher que le charbon exporté, dépend des subventions de l'Etat, lesquelles sur décision de Bruxelles prendront fin en 2018.

Ajoutant à ce déclin, le gouvernement, engagé dans une rude chasse au déficit, a décidé de réduire de 63%, de 301 millions d'euros en 2011 à 111 millions cette année, les aides au secteur.

De quoi condamner, selon les mineurs, jusqu'à 30.000 emplois directs ou indirects dans des régions dont l'économie bat au rythme de la mine depuis des générations.

A Bembibre, dans cette petite ville de 10.000 habitants nichée dans la province de Leon, la population toute entière s'inquiète.

"S'ils ferment la mine, cela deviendra un désert. Même nous, il se peut que nous devions fermer", confie José Manuel Jañez, patron de bar de 57 ans, derrière son comptoir.

"S'ils ne travaillent plus, ils ne seront plus payés, et nous, nous ne pourrons plus manger. C'est ainsi", commente elle aussi Soraya Moreno, une jeune femme de 33 ans, qui a ouvert il y a deux mois un magasin d'articles sportifs, parce qu'elle ne trouvait pas de travail ailleurs.

Pour défendre leurs puits de charbon contre une fermeture qui paraît inexorable, les mineurs du nord de l'Espagne se mobilisent chaque jour depuis trois semaines, coupant routes et voies ferrées.

Alors les cordons de policiers anti-émeutes, casqués, se mettent en place, et s'engage une nouvelle scène de guérilla champêtre, avec échange de pétards et tirs de balles en caoutchouc.

La mobilisation "se radicalise de jour en jour", affirme Guillermo Sanchez, un responsable du syndicat UGT, qui dénonce "la position intransigeante du gouvernement".

"Ce dont nous parlons, ce sont nos postes de travail, pas de hausses de salaires, et cela il faut le défendre quelles qu'en soient les conséquences", ajoute-t-il.

"De jour en jour, il y a de plus en plus de violences avec la police", raconte Florencio, un homme de 40 ans, visage couvert, à un barrage routier près de Bembibre.

Florencio est mineur depuis trois ans seulement. "Avant, je travaillais comme je pouvais, comme chauffeur d'ambulance ou comme serveur. Dans les bassins miniers, il y a la mine ou les services, sinon rien", assure-t-il.

Depuis le début de la crise économique en 2008, les rares industries de substitution qui avaient vu le jour, par exemple des usines de fabrication d'éoliennes, ont soit licencié, soit fermé.

Il ne reste plus que la mine, l'activité traditionnelle que toute la région se bat pour conserver.

"Ici, quand les mineurs veulent quelque chose, c'est une guerre ouverte", lance Tania Rozados, une jeune femme de 25 ans qui sert le pain dans la boulangerie de son père. "C'est la seule façon pour que quelqu'un fasse attention à eux".


URL Source: http://www.france24.com/fr/20120610-mineurs-petite-ville-espagnole-bembibre-lutte-survivre

Publié dans International

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