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Publié le par FSC

Pendant que la lumière est projetée sur la " réplique " d'Israël ( en occultant le fait que ce qui a déclenché l'aiguisement du conflit c'est début avril l'attaque du consulat iranien

à Damas) les colons se déchaînent en Cisjordanie illustrant la volonté de l'extrême droite de rendre impossible toute solution à deux états.

Avec l'appui au final des Etats-unis en dépit des déclarations qui se veulent " apaisantes" à l'occasion des élections de novembre.

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Hayet Kechit
L'Humanité du 18 avril 2024

 

La colonie israélienne de Ramat Shlomo, à Jérusalem-Est, le 5 juin 2014. ©️ Ahmad Gharabli, AFP

 

Selon une révélation du quotidien britannique « The Guardian », la colonisation a repris de plus belle à Jérusalem-Est, depuis le 7 octobre. En six mois, vingt projets, soit des milliers d’unités de logement, auraient reçu l’aval du gouvernement israélien, en lien avec des groupes suprémacistes, qui œuvrent à l’augmentation de la population juive dans la partie orientale de la ville, à majorité palestinienne. Au mépris du droit international.


Une accélération des plans de colonisation sans précédent. Pendant que les bombes pleuvent sur la bande de Gaza, le grignotage de Jérusalem-Est, ville à majorité palestinienne, va bon train et à une vitesse inédite, selon une révélation du Guardian.
Le quotidien britannique, qui a eu accès à des documents de planification, a dénombré « vingt projets totalisant des milliers d’unités de logement » qui ont reçu, depuis le 7 octobre, l’approbation du gouvernement israélien et des autorités chargées de la planification. Avec, dans certains cas, le concours actif de groupes suprémacistes, comme l’organisation Ateret Cohanim dont le projet revendiqué est d’expulser des Palestiniens de leur toit dans certaines parties de la ville, unilatéralement annexées par Israël, et d’œuvrer à l’augmentation de la population juive de Jérusalem-Est.


Alors que la plupart des organismes gouvernementaux subissent un ralentissement de leurs activités, voire un coup d’arrêt depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas suivie de la réplique israélienne sur la bande de Gaza, « les autorités chargées de la planification ont continué à aller de l’avant, faisant progresser ces plans à une vitesse sans précédent », affirme Sari Kronish, un membre de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme Bimkom – Planners for Planning Rights (planificateurs pour les droits à la planification), interrogé par The Guardian.


En six mois, deux nouvelles colonies ont ainsi d’ores et déjà vu le jour, « les premières à être approuvées à Jérusalem-Est depuis plus d’une décennie », affirme le correspondant du Guardian, qui relève également le projet d’extension « d’une colonie fermée de haute sécurité appelée Kidmat Zion, située au cœur du quartier palestinien de Ras al-Amud, à la périphérie orientale de la ville ». Un programme décidé seulement deux jours après l’attaque du Hamas…


Plusieurs projets résidentiels visant à « judaïser » la partie orientale de Jérusalem se concentrent sur la zone de Beit Safafa. L’un d’entre eux se traduirait par la construction de 700 logements, occupant le seul terrain de Beit Safafa où la communauté musulmane majoritaire, forte de 17 000 personnes, pourrait s’étendre. « Aujourd’hui, j’ai un trou noir dans le cœur, car je ne vois pas comment mes enfants et mes petits-enfants pourraient passer leur vie ici », a déclaré Ahmed Salman, 71 ans, président du conseil communautaire de Beit Safafa au correspondant du Guardian.


Alors que les pourparlers pour la création d’un État de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale —, comme le stipulent les résolutions des Nations unies —, ont repris ces derniers jours à l’initiative de l’Espagne, cette colonisation qui accentue la fragmentation du territoire palestinien, en compromet davantage les conditions de possibilité.
 

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