Retraites complémentaires : la CFDT voix de ses maîtres, le MEDEF ... et Macron !
Dans une récente inteview, Frédéric Sève, le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites part en campagne pour défendre la contre-réforme entamé sous Hollande et aggravée sous Macron.
Il dénonce -sans les nommer- ceux qui annonçent une baisse des retraites complémentaires dans le cadre de fusion de l'Arrco et de l'Agirc.
Il prétend qu'Il s'agit clairement d'un « hoax », d'une fausse information à la limite de la malveillance
Il prétend également que dans le document de 80 pages transmis aux "partenaires sociaux" cette information ne figure pas.
Evidemment que ce type d'annonce ne figure pas dans ledit document !
Pourtant le même préposé de la CFDT aux retraites reconnaît dans le même interview :
"Evidemment, en cas de catastrophe économique majeure, tout le système français de protection sociale pourrait être à nouveau fragilisé"
Ce qui est une manière détournée d'admettre qu'effectivement dans le cadre choisi,
En février 2016
Les "négociations" sur les retraites complémentaires et les régimes Arco et Agirc (cadres) s'engagent.
L'essentiel , même si cela a son importance n'est pas le milieu où se tiennent les négociations!
Le MEDEF appuyé par le pouvoir socialiste et ce n'est pas nouveau les dirigeants de la CFDT, puisque Jean-Louis Malys, de la délégation CFDT, juge dès le départ que « trouver de nouvelles économies est ( ) inévitable », et que le « rapprochement » des deux régimes « paraît incontournable », le MEDEF donc entend poursuivre dans le sens des réformes antérieures et que "ça ne lui coûte pas un sous" pour ne pas froisser sa compétitivité, c'est-à-dire ses profits!
Quant au fond il s'agit de la même attaque contre le droit à la retraite et les droits sociaux que depuis 20 ans : faire trimer plus longtemps, diminuer massivement les pensions, mettre à contribution les retraités eux-mêmes et hypocritement au nom de la défense du régime par répartition ouvrir la voie aux fonds de pensions et aux sociétés d'assurance en embuscade.
Ici comme pour le reste « le recul social ne se négocie pas, il se combat!" Et la mobilisation des travailleurs sur des objectifs clairs est la seule réponse syndicale qui vaille.
Et le combat pour dénoncer les arguments afin de faire admettre ces reculs est lui auusi indispensable comme l'attitude de ceux qui dans le syndicalisme ne font qu'accompagner ces régressions!
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LE SCANDALE DES RETRAITES COMPLEMENTAIRES
Analyse du Front Syndical de Classe
LE SCANDALE DES RETRAITES COMPLEMENTAIRES
Baisse des taux de remplacement, reconnaissance des bornes d’âge de la loi de 2010, aucune ressource supplémentaire…
AGIRC - ARRCO - le couperet vient de tomber, après la signature de la C.F.D.T. et de F.O., la C.F.T.C. signe aussi…..
Ce qui permet au MEDEF sa validation du fameux accord sur les retraites complémentaires du secteur privé.
C’était un enjeu de poids, car il faut savoir que l’ ARRCO, retraite complémentaire des non-cadres, c’est 30 à 40 % de la retraite (sécurité sociale CRAM) et pour l’AGIRC celle des cadres, 70 %.
Les complémentaires sont des régimes par points acquis en fonction des revenus mais aussi en fonction des valeurs déterminées (en négociations paritaires, cela veut dire selon les capacités ou la détermination des représentations des organisations syndicales des salariés à les obtenir).
Le prix d’achat a augmenté plus rapidement que celui des reversions, d’où perte au moment du versement.
Finalement, la baisse des complémentaires a été liée au régime général.
Le nouvel accord ne prévoit pas de ressources supplémentaires pour les régimes, et il porte de nouvelles baisses des taux de remplacement, la valeur du point reste sur les prix et non sur les salaires.
Pour mémoire, tout au long des années à venir, pour des carrières et des salaires comparables, le montant de la retraite continuera à baisser. En ce qui concerne l’ARCCO, pour une carrière de 40 ans, le taux de remplacement instantané est passé de 26,9 en 1993 à 19,80 en 2010 soit une baisse de 26,34 %. Sur la même période, concernant l’AGIRC, le taux de remplacement a baissé de près de 30 % (chiffres C.G.T.).
Le nouvel accord prévoit une retraite à 67 ans puisque actuellement l’âge légal des complémentaires est de 65 ans (avec possibilité de partir à 60 ans, suite au financement de l’AGFF (association pour la gestion des fonds de financement de l’Agirc et l’Arrco)).
L’AGFF était reconduite dernièrement quasiment pour une période très courte, en laissant entendre qu’elle serait bien évidemment intégrée au montant de la retraite… Malheureusement il n’en est nullement question. L’AGFF est simplement prolongée de 7 ans jusqu’en 2018.
A savoir tout de même que lors de la réforme de novembre 2010, les manifestants ont beaucoup insisté sur l’âge de départ… il est bien certain, que si les luttes ne suivent pas, ce n’est qu’un début… nous n’en resterons pas à 62 ans.
A savoir aussi que le grand rêve du patronat et du gouvernement, est que toutes nos retraites dépendent d’un régime par points ou par comptes notionnels….
On creuse le fossé. Le pauvre devient miséreux. C’est énorme, on ne peut continuer comme cela, sans réagir.
Suite au passage en force du gouvernement et du Medef, les dites négociations concernant les complémentaires ont eu lieu dans une profonde indifférence… Les syndicats se sont fait très petits… On sortait du conflit sur le régime général, et il ne fallait surtout pas faire de vagues.
D’ailleurs, beaucoup de travailleurs et retraités très souvent ne connaissent pas les mécanismes très compliqués de ces dossiers….
Mais lorsque les organisations syndicales ne sont pas convaincues que seule la lutte peut permettre d’obtenir simplement notre dû, la volonté de mettre en place une lutte face à nos ennemis de classe reste une utopie.
L’exemple du moment concernant nos complémentaires avec l’abandon devant le patronat de l’exigence pour les salariés retraités d’avoir les moyens de vivre après une vie de travail dont les employeurs ont largement bénéficié reste une trahison.
Pourquoi les salariés futurs retraités ne pourraient-ils pas demander des comptes aux organisations signataires d’accords qui contribuent par leur collaboration à faire disparaître tout le social obtenu par des décennies de luttes ?
C’est un accord totalement irresponsable, il nous conduit droit dans le mur.
Le Medef refuse catégoriquement des cotisations supplémentaires et bien sûr, il veut un alignement par le bas. Donc pas de nouveaux financements, l’AGIRC reste déficitaire, et l’ARRCO le devient forcément à court terme.
Il est grand temps de convaincre l’ensemble de la classe ouvrière et de relancer les mobilisations pour défendre nos acquis.
En ce qui concerne le montant de nos retraites :
- un taux de 75 % doit impérativement être garanti (sécurité sociale+ complémentaires). - une indexation sur les salaires
- réduire toutes les inégalités existantes, en particulier pour les femmes qui traînent depuis des décennies la non égalité professionnelle.
- l’arrêt des exonérations des charges patronales.
- la création d’emplois permettant aux jeunes de rentrer dès la fin de leurs études, dans le monde du travail.
- la taxation des revenus financiers.
- une vraie formation professionnelle, allant vers des métiers d’avenir.
- l’arrêt de la casse de l’industrie au nom de profits qui n’apportent rien aux salariés sinon des licenciements, et des salaires de misère.
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FRIOT en juin 2017
– Le smic remplace systématiquement le salaire à la qualification pour les premières embauches et de nombreuses carrières ; il est largement fiscalisé avec le RSA-activité et surtout les exonérations Aubry-Fillon de cotisations patronales.
– L’assurance vieillesse et l’assurance maladie sont fiscalisées par la CSG, pour le « fonds de solidarité vieillesse » (FSV) et pour le panier de soins de base.
Le projet de généraliser une indemnisation forfaitaire du chômage sans doute financée par la CSG (avec suppression dans un premier temps de la cotisation salarié) et gérée par l’État s’inscrit dans la même logique de premier pilier et ressemble fort au revenu de base universel que la classe dirigeante vante comme cerise sur le gâteau de la négation du droit au salaire pour les 800 ou 1 000 premiers euros de ressources.
Ce premier pilier est inséparable du second, fait des droits très contributifs et qui trouve ses premières expressions dans la loi Évin de 1989 et le Livre blanc des retraites de 1991. Le modèle est le compte individuel de cotisations-retraite dans l’Arrco-Agirc : le « j’ai cotisé, j’ai droit » s’impose dans la réforme des pensions qui les calcule sur les 25 et non les 10 meilleures années et allonge la durée de la carrière complète.
Le projet Macron d’unifier le régime de retraite poursuit cette entreprise : il supprimera le régime général et ne fera reposer les pensions que sur des comptes individuels (sauf un plancher de sécurité financé par la CSG du FSV).
Le panier de soins fiscalisé est complété par des mutuelles ou institutions paritaires qui, depuis l’obligation de tels régimes dans l’ANI de 2013, ont vocation à assurer à l’avenir l’essentiel des prestations de santé, toujours sur la base du « j’ai cotisé, j’ai droit » (il y a aujourd’hui 80 taux de cotisations et quatre menus à la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, pour prendre ce seul exemple).
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CFDT Frédéric Sève
Pouvez-vous affirmer que le futur régime unifié ne va pas entraîner une baisse des pensions ?
Oui, car la mise en œuvre du nouveau régime protège les retraites complémentaires. L'accord de 2015 permet de rétablir en grande partie la situation financière de l'Arrco et de l'Agirc. Plus généralement, l'avenir financier de ces deux régimes n'est plus aussi critique qu'à la fin des années 1990. Les mesures d'économies instaurées par l'accord de 2015, comme la moindre revalorisation des pensions, ont payé. Et la baisse du chômage, amorcée avec la reprise économique, permet de faire entrer davantage de cotisations.
Evidemment, en cas de catastrophe économique majeure, tout le système français de protection sociale pourrait être à nouveau fragilisé. On peut toujours se faire peur en imaginant les pires scénarios, mais ce n'est pas très constructif et cela alimente inutilement les angoisses. En tout cas, les partenaires sociaux ont montré qu'ils savaient réagir et préserver l'essentiel.
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UGICT-CGT
Décryptage des négociations sur les retraites complémentaires
Le MEDEF anticipe la réforme Macron des retraites
Les régimes ARRCO et AGIRC vont disparaître le 1er janvier 2019 pour être remplacés par un nouveau régime unique complémentaire. Celui-ci servira de référence au gouvernement Macron pour élaborer sa réforme des régimes de base et des régimes spéciaux. En gelant définitivement les ressources financières de ce nouveau régime, le Medef veut imposer la baisse généralisée des retraites, comme en Grèce …
Baisse du montant des pensions versées
Avant le 1er Janvier 2019
Impossibilité de baisser les retraites en cours de versement
Après le 1er Janvier 2019
Diminution des retraites versées ; au moins 9 % de baisse dans les 15 ans à venir
Effondrement du niveau des pensions par rapport aux salaires de fin de carrière
Pour 100€ cotisés par an
- En 1990 : 11,94 € de pension
- Avant 2019 : 7,25 €
- Après 2019 : 5,27 €
En % du salaire au-dessus du plafond de la Sécurité sociale
- En 1990 : 72 € de pension pour 100 € de salaire
- Avant 2019 : 50 €
- Après 2019 : 34,80 €
En % de salaire inférieur au plafond de la sécurité sociale
- En 1990 : 25 € de pension pour 100 € de salaire
- Avant 2019 : 20 €
- Après 2019 : 16,80 €
La double peine pour les femmes et les jeunes diplômés
Avant 2019
Les cadres sous-rémunérés ont une garantie minimale de 120 points de retraite par an, soit 2089 euros de pension annuelle pour une carrière complète
Après 2019
Disparition de la garantie minimale de prestation
Suppression de points sans remboursement des cotisations
Avant 2019
points supplémentaires acquis par accords d’entreprise
Après 2019
possibilité de supprimer ces points par référendum d’entreprise, sans remboursement des cotisations
Report d’un an de l’âge de départ en retraite
Après 2019
Pour liquider leur retraite avant 67 ans sans pénalité, les personnes nées après le 1er janvier 1957 devront travailler une année supplémentaire au-delà de l’âge auquel elles bénéficient d’une retraite à taux plein dans leur régime de base
Les salarié-e-s qui ne prolongeraient pas leur activité se verraient appliquer pendant trois années 10 % d’abattement sur le montant de leur pension, sauf s’ils sont exonérés de CSG…
Or, sachant que les banques et les assurances font supporter la volatilité des marchés financiers aux épargnants eux-mêmes, ils risquent perdre tout ou partie de leur épargne comme cela a pu se produire dans d’autres pays.
Pourquoi les salariés devraient-ils prendre des risques dont les professionnels, en toute connaissance de cause, ne veulent pas ?
Pourtant, des solutions de financement existent
Selon les chiffrages de la direction de l’AGIRC-ARRCO, deux mesures de financement suffiraient pour obtenir l’équilibre des comptes du futur régime unique :
Créer une contribution en faveur de l’égalité salariale femmes / hommes
Strictement patronale, cette contribution verrait son taux initial de 1 % diminuer au fur et à mesure que les inégalités se réduisent : plus il y aurait d’égalité, plus cette cotisation s’allégerait.
Le taux national de cette contribution serait modulé entreprise par entreprise en fonction de l’amplitude des écarts salariaux femmes-hommes : certaines entreprises cotiseraient plus de 1%, d’autres moins.
Soumettre toutes les rémunérations à cotisation
Au taux de 10 %, une cotisation strictement patronale sur les éléments de rémunération non pris en compte dans les cotisations pour les régimes complémentaires (intéressement, participation, épargne salariale, etc.) suffirait
- D’empêcher la baisse des retraites d’aujourd’hui et de demain
- De rétablir un bon niveau de pension par rapport au salaire de fin de carrière
- De supprimer l’écrêtement des majorations familiales
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LE MANTOIS
Actuellement, les forces de l'argent et du patronat en France souhaitent réformer le régime des retraites complémentaires des salariés du privé. Mais pas dans le sens du dictionnaire où réformer signifie apporter des modifications importantes à quelque chose destinées à l'améliorer.
En octobre 2015, sous le socialiste François Hollande, les partenaires dits sociaux, sauf la CGT, avaient paraphé la fusion des caisses de retraites complémentaires Arrco (salariés non cadres du secteur privé) et Agirc (cadres du secteur privé) au 1er janvier 2019. A cette époque, Emmanuel Macron était ministre ni de gauche ni de gauche. Mais les autres ministres de ce gouvernement de gôche n'étaient-ils pas également ni de gauche ni de gauche? Si je me trompe, dites-le-moi, je rectifierai.
Bref, cette saloperie sur les retraites complémentaires est en cours de négociations(sic). Un peu beaucoup pour que le futur pendu tisse la corde qui le conduira à la mort. Mais la pensée unique, ses aboyeurs privés ou publics, les réformistes qui gèrent depuis toujours loyalement les affaires du capitalisme, dénomment cela de la négociation.
Une ultime réunion est fixée au 17 novembre 2017. Après, ça sera, il n'y a plus rien à voir, circuler de la part de ceux qui, sauf la CGT, ont paraphé le recul social en octobre 2015.
la CGT appelle les salariés, les retraités, les privés d’emploi à participer à la mobilisation unitaire du 16 novembre pour faire exiger une protection sociale de haut niveau.
En lien, l'article de la CGt-UGICT sur cette pseudo-négociation:
Décryptage des négociations sur les retraites complémentaires
Le MEDEF anticipe la réforme Macron des retraites Les régimes ARRCO et AGIRC vont disparaître le 1er janvier 2019 pour être remplacés par un nouveau régime unique complémentaire. Celui-ci se...
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Communiqué CGT de fin de négociations
Le 17 novembre 2017, s'est tenue la dernière séance de négociation sur la fusion en un seul régime de retraite complémentaire des régimes AGIRC (cadres) et ARRCO, fusion prévue par l'accord du 30 octobre 2015 que la CGT n'a pas signé.
Le document soumis à la signature des organisations syndicales par le patronat (80 pages) reprend l'intégralité des dispositions antérieures et des accords successifs de l'AGIRC et de l'ARRCO.
Il reprend en particulier les dispositions profondément régressives de l'accord d'octobre 2015 : baisse de la pension de 10%, pendant 3 ans, si un salarié ne recule pas son âge de départ sans décote d'un an, ce qui anticipe un éventuel recul de l'âge de départ en retraite de 62 à 63 ans ;
recul de la date de revalorisation des retraites du 1er avril au 1er novembre ;
à partir du 1er janvier 2019, plus d'acquisition de nouveaux droits pour la garantie minimale de points des cadres ;
revalorisation de la valeur d'achat et de la valeur de service du point tenant compte d'un facteur de soutenabilité financière qui n'exclut plus une baisse de la valeur de service donc des retraites, ce qui va au-delà des dispositions de l'accord d'octobre 2015 ;
mise en place d'un pilotage semi-automatique du régime, avec une négociation tous les 4 ans sur les paramètres et une réduction du pouvoir de décision du Conseil d'administration.
La transformation de la cotisation AGFF en cotisation ordinaire et la disparition de l'association AGFF est un des rares points positifs de cet accord. Cette cotisation pour le financement des départs entre 60/62 ans et 65/67 ans faisait l'objet d'un chantage permanent de la part du Medef, en menaçant de supprimer le financement des départs avant 65 ans.
La justification de la fusion des régimes AGIRC et ARRCO pour les signataires d'octobre 2015 était le déficit des deux régimes. Force est de constater que le nouveau régime sera lui aussi déficitaire et que la question d'un accroissement des ressources est toujours refusée par le patronat.
La négociation de novembre 2017 n'est pas seulement le dernier acte de l'accord d'octobre 2015, il est aussi le premier acte de la future réforme des retraites prévue par M. Macron pour 2018.
Le candidat à la présidence de la République prévoyait ce printemps de mettre en place un pilotage financier du système de retraite faisant du niveau des retraites et pas du niveau des ressources la principale variable d'ajustement, à l'image du système suédois.
Les propositions du Medef pour le régime unifié AGIRC-ARRCO sont cohérentes avec cet objectif de régression sociale.
La CGT appelle le monde du travail à la plus grande vigilance, dès le début de la concertation sur la réforme des retraites Macron prévue en 2018, et présentera des propositions de progrès social pour garantir l'avenir du système de retraite.
Montreuil, le 17 novembre 2017
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Analyse CFDT de dernière heure :

Décidé en 2015, ce rapprochement aura nécessité deux ans de travail aux partenaires sociaux pour aboutir. Les services du GIE Agirc-Arrco (les personnels sont identiques depuis déjà de nombreuses années) ont à présent un an pour se préparer à effectuer la bascule. La naissance de ce nouveau régime est en effet programmée pour le 1er janvier 2019. Sauf coup de théâtre, les signataires seront les mêmes que ceux de l’accord de 2015 : CFDT, CFTC et CFE-CGC ainsi que l’ensemble du patronat. Les organisations CGT et FO ont d’ores et déjà annoncées qu’elles ne le ratifieraient pas.
Un nouveau régime plus solide et plus solidaire
« La création de ce régime unique renforce les retraites complémentaires des salariés du privé, a souligné le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites, Frédéric Sève. Le système sera plus simple à piloter et plus solidaire entre les salariés, quel que soit leur statut. » Pour les personnes déjà retraitées comme pour les personnes actives, cette fusion devrait d’ailleurs passer relativement inaperçue car elle n’aura pas d’impact, ni sur le niveau des cotisations, ni sur pensions versées. Les craintes de certains au sujet des pensions de réversion et des majorations familiales ont été balayées. Le nouveau régime s’alignera en effet sur le régime le mieux disant. Pour tous les salariés, la réversion s’appliquera à partir de 55 ans (au lieu de 60 à l’Agirc) et le plafond des majorations familiales sera de 2 000 euros au lieu de 1000 euros dans chacun des régimes précédemment. « Avec cet accord, nous achevons de belle manière la réforme des retraites complémentaires initiée en 2015, rappelle Frédéric Sève. A l’époque, nous avions pris des décisions courageuses pour redresser financièrement les régimes afin de garantir leur pérennité à moyen et long terme. Aujourd’hui, nous avons fait un pas supplémentaire en améliorant sa gouvernance. »
La séquence n’est toutefois pas totalement terminée. Il reste encore une dernière négociation à mener d’ici 2019 qui concerne l’encadrement. Via l’Agirc, les employeurs cotisent en effet pour la prévoyance des cadres (1,5 % jusqu’au plafond de la Sécurité sociale). Or, le nouveau régime qui verra le jour en 2019 ne fera plus de distinction entre les salariés cadres et les autres. Il sera donc impossible de maintenir cette cotisation spécifique au sein de la retraite complémentaire. Pour éviter toute inquiétude, un accord a été négocié en marge de celui sur la création du régime unique dans lequel les employeurs s’engagent à continuer à verser cette cotisation, mais l’objectif des partenaires sociaux est bien de se mettre d’accord sur une nouvelle définition de l’encadrement d’ici 2019.