Autriche : le silence assourdissant de l’Union européenne !

Publié le par FSC

Les médias du système eux mêmes sont contraints de constater l'énorme contraste entre les réactions officielles véhémentes à la participation au pouvoir en Autriche de Jörg Haider, dirigeant du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) en 2000 et l'attitude présente.

Aujourd'hui en 2017 avec l'entrée du même parti au pouvoir se voyant attribué les ministères régaliens les plus importants : défense, affaires étrangères, intérieur c'est silence complet ou timide commentaire.

L'accès de l'extrême droite au pouvoir est devenue une affaire banale et normalisée pour les institutions européennes !

Comme pour le gouvernement français par ailleurs peu avare de leçons de démocratie quand il s'agit des pays et des peuples dans le collimateur des États-Unis comme le Venezuela par exemple.

Mais comment au fond s'en étonner ?

Quelles sont les raisons profondes de ce comportement ?

Si la question du comportement politique à l'égard des réfugiés et des migrants comme l'extrême droite s'en est fait un repoussoir était la question décisive pour l'Union européenne et ses partisans, alors avec ce qui se passe en Allemagne, en Hongrie, en Pologne ils auraient déclenché comme ils savent le faire une énorme campagne contre cette extrême droite inhumaine prônant le repli sur soi, édifiant des barbelés ...

Mais à bien y réfléchir ce comportement on ne peut plus discret qu'on peut assimiler à de la complicité n'est pas nouveau.

Dans un passé récent en Ukraine, après avoir avalisé un véritable coup d'état les « démocraties occidentales » couvrent et font silence sur la participation gouvernementale d'une extrême droite nazie et ses exactions criminelles dans le pays.

Dans un passé lointain comme le montre le dernier Goncourt* les dirigeants des grandes entreprises ferventes soutien du marché libre et de la concurrence libre et non faussée se sont massivement rallié à Hitler dans son accès au pouvoir et la consolidation de ce dernier.

C'est qu'au plus profond derrière la dénonciation de l'extrême droite comme épouvantail pour rassembler un temps derrière les formations politiques en charge de leurs intérêts, l'oligarchie dirigeante européenne n'a aucunement renoncé à faire usage de cette solution extrême … au cas où toutes les autres solutions deviendraient inopérantes et où la situation lui échapperait et où ses intérêts de classe seraient menacés.

Alors oui, ce silence assourdissant des institutions européennes et des politiques qui les soutiennent est bel et bien révélateur de l'hypocrisie du discours mielleux sur les droits de l'homme et sur la nécessité d'une vigilance démocratique ne perdant pas de vue le conflit de classe fondamental.

L'extrême droite n'est jamais que le recours ultime des tenants du système et les travailleurs et le mouvement syndical ne devraient pas perdre de vue que le combat pour la justice, la démocratie et l'égalité ne fait qu'un avec le combat contre l'exploitation et pour la transformation radicale de la société contre les bénéficiaires de l'état du monde sous leurs visages divers.

Et constatons que l'Union européenne capitaliste au-delà de l'appel sempiternel à ses valeurs est bien le fourrier du fascisme, son silence actuel en étant une preuve supplémentaire...

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Le remarquable dernier Goncourt d' Éric VUILLARD "L'ordre du jour"

 

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Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est refusé mardi à "tout préjugé" sur le nouveau gouvernement autrichien du chancelier conservateur Sebastian Kurz, qui va gouverner avec l'extrême droite du FPÖ. "Ce n'est pas du tout mon objectif d'avoir le moindre commentaire à l'égard du gouvernement qu'il vient de former. (...) Je suis contre tout préjugé", a affirmé M. Juncker à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec M. Kurz.

"Ce gouvernement a pris position très clairement en faveur de l'Europe et c'est ce qui compte pour moi", a insisté M. Juncker. "Nous allons juger le gouvernement autrichien, comme tous les gouvernements, sur ses actes", mais "ce qui a été écrit dans le programme du gouvernement nous convient presque à 100%", a estimé le chef de l'exécutif européen.

Le même juncker, président de la Commission européenne qui avait déclaré :

 

 

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