NIGER : L'Humanité, le PCF inconséquence? Double langage ?

Publié le par FSC

L'Humanité sort une série de posters en hommage aux leaders africains dont certains comme Sankara ont été assassinés sous le patronage de la France coloniale.

 

Pourtant dans le même temps la déclaration du PCF sur les évènemnts au Niger est quant au fond alignée sur la pensée néo-coloniale qualifiant comme Macron et l'occident le président déchu et corrompu d'otage.

Condamnant sur la lancée le coup d'état!

Sans la moindre référence à la soif d'indépendance du peuple nigérien et de sa jeunesse et des menaces d'ingérence et d'intervention guerrière d'une France néo-coloniale refusant de voir la réalité d'un monde entrain de changer.

La condamation d'une éventuelle intervention militaire relavant plus du en même temps macronien que d'une position anti-impérialiste!

Les dirigeants communistes feraient mieux de revenir à la conception historique de leur parti fondée sur l'anti-impérialisme et qui ne confondait pas la logorrhée des droits de l'homme brandie pour justifier leurs  ingérences prédatrices avec la véritable défense de la démocratie qui passe par la souveraineté et le droit au développement !

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Paris, le 5 août 2023

Parti Communiste Français.

Depuis le 26 juillet 2023, le Niger, qui a l’Indice de développement humain le plus bas du monde, connaît des bouleversements politiques avec une nouvelle immixtion des militaires dans le fonctionnement normal des institutions.

Le président Mohamed Bazoum élu en 2021 a été renversé par un coup d’État mené par de hauts responsables de la Garde présidentielle. Depuis, il est l’otage des putschistes. Un Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) dirigé par le général Abdourahamane Tiani, inamovible commandant de la Garde présidentielle depuis 2011, et composé d’officiers de l’armée, dirige le pays après avoir proclamé la suspension de la Constitution et des institutions. Depuis 1993, Mohamed Bazoum est le quatrième président démocratiquement élu qui est déposé par un coup d’État.

Ce coup d’État a été condamné par les organisations sous-régionales, régionales et par l’ONU. Des sanctions extrêmement sévères ont été prises contre le Niger. La CEDEAO a décidé la fermeture des frontières aériennes et terrestres ainsi que la suspension de toutes les transactions commerciales et financières avec le pays, y compris celles portants sur les produits pétroliers, l’électricité, les biens et services. Le président nigérian, Bola Tinubu, porté récemment à la tête de l’organisation, a fixé un ultimatum au 6 août pour un retour à l’ordre constitutionnel. Sinon, la CEDEAO envisage « toutes les options, y compris militaires ».

La France, ancien pays colonisateur, qui compte le Niger parmi ses plus importants fournisseurs d’uranium et qui a redéployé au Niger une bonne partie de son dispositif militaire au Sahel, a suspendu toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire et a procédé, grâce à ses soldats, dont nous saluons l'intervention rapide, à l'évacuation de ses ressortissants. L’ONU a suspendu ses opérations humanitaires et les États-Unis qui ont 1100 soldats stationnés dans le pays, ont menacé de remettre en cause leur partenariat avec le pays.

Face à cette situation complexe et dangereuse, le Parti communiste français :Condamne le coup d’État et exige la libération sans condition du Président Mohamed Bazoum. C’est par l’ouverture de négociations politiques, impliquant toutes les forces vives du pays, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel que la crise pourra être résolue ;
Appelle à la levée immédiate des différentes sanctions qui punissent le peuple nigérien sans avoir un quelconque impact sur les putschistes ;
Condamne les projets d’intervention militaire des pays voisins et de la CEDAO qui aurait des conséquences catastrophiques pour le Niger et pour l’ensemble de la région. La CEDEAO se doit à l’inverse d’être facilitatrice des négociations internigériennes ;
Demande au gouvernement français qu’il cesse d’encourager les projets d’intervention militaire qui se font jour au sein de la CEDEAO. Il faut en finir avec les ingérences des pouvoirs français dans les affaires de l’Afrique, qui tournent le dos aux attentes comme aux intérêts des peuples ; ce qui implique de ne plus jamais rééditer les erreurs du passé, telles celles qui avaient conduit au désastre des pays comme le Mali ou le Burkina Faso.
 

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R
C' est un fait le PCF n' est plus un parti marxiste, et ayant perdu sa boussole cela lui fait prendre des positions contraire aux valeurs communistes comme sur l' Ukraine ou il adopte la position pro- occidentale, mais sur le Niger on ne peut pas dire comme vous l' affirmez qu' il roule pour Macron :<br /> <br /> Certes comme Macron il condamne le coup d' état mais comme le font d' autres partis communistes et des pays africains non alignes sur les Usa comme l' Algérie qui demande le retour à l' ordre institutionnel, c est à dire le retour de l' ancien président <br /> <br /> Vous dites que en condamnant une éventuelle intervention de la CEDEAO, le PCF s' aligné sur Macron alors que ce dernier à dit qu' il soutenait la CEDEAO<br /> <br /> Le PCF demande la levée des sanctions économiques alors que Macron y est favorable <br /> <br /> Le p'us drôle, c' est que le PCF qui a une position totalement anti- russe sur l' Ukraine est pratiquement aligné sur Moscou sur le Niger !!!
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