L’ONU demande à Israël de mettre fin aux « homicides illégaux » en Cisjordanie occupée

Des manifestants Palestiniens portent le corps d’un jeune homme tué lors d’un raid nocturne des forces israéliennes à Ramallah, le 28 décembre 2023. ZAIN JAAFAR / AFP

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme dénonce la détérioration rapide des droits humains dans un rapport et appelle Israël à « prendre des mesures immédiates, claires et effectives pour mettre fin à la violence des colons contre la population palestinienne ».

L’ONU a demandé à Israël, jeudi 28 décembre, de « mettre fin aux homicides illégaux » au sein de la population palestinienne en Cisjordanie occupée, tout en publiant un rapport qui y dénonce une détérioration rapide des droits humains. « Le recours à des tactiques militaires et aux armes dans des contextes de maintien de l’ordre, l’utilisation d’une force non nécessaire et disproportionnée et l’application de restrictions de mouvement élargies, arbitraires et discriminatoires affectant les Palestiniens sont extrêmement préoccupants », a déclaré le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, dans un communiqué. « L’intensité de la violence et de la répression est du jamais-vu depuis des années », a-t-il ajouté.

Les Nations unies dénoncent dans leur rapport une détérioration rapide des droits humains en Cisjordanie occupée, demandent l’arrêt immédiat de l’utilisation d’armes et de moyens militaires dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre et réclament également la fin des détentions arbitraires et des mauvais traitements infligés aux Palestiniens, de même que la levée des restrictions de mouvement discriminatoires.

Ce rapport est consacré à la situation des droits de l’homme en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexé par Israël entre le 7 octobre, date de l’offensive sanglante menée en Israël par le Hamas, et le 20 novembre. Sur la période étudiée, le rapport montre une « forte hausse » des frappes aériennes et des incursions dans les camps de réfugiés et d’autres zones densément peuplées, ce qui a provoqué « des morts, des blessés et de nombreux dommages » aux infrastructures civiles.

Durant les semaines qui ont suivi le 7 octobre, le rapport fait état d’une « forte hausse des attaques de colons », avec « des fusillades, des incendies volontaires de maisons et de véhicules et des arbres déracinés ».
M. Türk a appelé Israël à « prendre des mesures immédiates, claires et effectives pour mettre fin à la violence des colons contre la population palestinienne, enquêter sur tous les incidents violents impliquant des colons et des forces de sécurité israéliennes pour assurer une protection efficace des communautés palestiniennes contre toute forme de transfert forcé, et d’assurer le retour sur leurs terres aux communautés d’éleveurs déplacées en raison des attaques de colons armés ».

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU déclare avoir vérifié la mort de 300 Palestiniens, dont 79 enfants, entre le 7 octobre et le 27 décembre en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Sur ce total, « les forces de sécurité israéliennes ont tué au moins 291 Palestiniens, des colons en ont tué huit et un Palestinien a été tué soit par les forces de sécurité israéliennes soit par des colons ».
Avant le 7 octobre, selon la même source, 7 200 Palestiniens avaient déjà été tués dans cette zone durant l’année 2023, le plus grand nombre en dix mois depuis 2005, date à laquelle l’ONU a commencé à enregistrer ces morts. M. Türk a demandé à Israël d’accorder l’accès dans le pays à son bureau, prêt selon lui à établir un rapport similaire à propos des attaques du 7 octobre.