Pas d'armes pour Netanyahou !
Axel Nodinot
L'Humanité du 04 avril 2024
Dans une lettre publique, des centaines d’avocats, spécialistes du droit et anciens magistrats appellent à l’arrêt des exportations d’armes britanniques vers Israël, qui continue de semer la mort à Gaza.
Condamner les exactions israéliennes tout en continuant de fournir armes et munitions. Telle est l’hypocrisie des dirigeants occidentaux, dénoncée par quelque 600 juristes britanniques ce jeudi. Dans une lettre publiée par The Guardian et adressée au premier ministre conservateur Rishi Sunak, les avocats, juges et autres spécialistes du droit appellent à suspendre les ventes d’armes à Israël, pointant du doigt le « risque évident qu’elles puissent être utilisées pour commettre de graves violations du droit humanitaire international ».
Citant le « risque sérieux de génocide » observé par la Cour internationale de justice dans la bande de Gaza, les signataires rappellent à leur gouvernement que les armes des soldats israéliens comportent pour la plupart des composants fabriqués au Royaume-Uni. Sunak, de son côté, a affirmé au Sun ce mercredi que les licences d’armes étaient examinées attentivement, selon des « réglementations et des procédures que nous suivrons toujours ».
De nombreux élus britanniques, souvent travaillistes, ont formulé le même vœu de l’arrêt des exportations d’armes. Cette prise de conscience collective intervient quelques heures après le meurtre des sept membres de l’association humanitaire World central kitchen, ce lundi 1er avril. Trois des victimes avaient la nationalité britannique. Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas, ce sont plus de 33 000 Gazaouis qui ont été tués par l’armée israélienne, bien souvent des familles.
Parmi les signataires, trois anciens membres de la Cour suprême britannique, dont l’ex-présidente Brenda Hale, prennent la plume pour dénoncer le comportement du gouvernement tory, « nettement en deçà des obligations (…) du droit international ».
Mais aussi pour réclamer des « sanctions contre les individus ou entités ayant incité au génocide contre les Palestiniens », un discours émis notamment par des personnalités d’extrême droite telles qu’Itamar Ben Gvir, Yoav Gallant ou May Golan, tous ministres de Benyamin Netanyahou, et relayé par de nombreux médias sous couvert du droit à la défense d’Israël.