GAZA : le Hamas prêt à un accord, pas Netanyahou
Lina Sankari
L'Humanité du 12 septembre 2024
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Ajouter de la désolation au champ de ruines est encore possible à Gaza. Ce 11 septembre, une école qui accueillait des déplacés dans le camp de réfugiés de Nouseirat (centre) a été l’objet de deux frappes meurtrières israéliennes, faisant 18 morts, dont 6 collaborateurs de l’ONU.
« Cette école a été bombardée cinq fois déjà depuis le début de la guerre », rappelle l’UNRWA sur X, affirmant que cet établissement accueillait 12 000 réfugiés, « principalement des femmes et des enfants ». Quelques heures plus tôt, 14 autres Palestiniens avaient trouvé la mort dans une attaque aérienne sur une autre école servant d’abri.
C’est dans ce contexte que le Hamas a annoncé avoir rencontré des responsables qatariens et égyptiens à Doha et s’est dit prêt à mettre en œuvre immédiatement un accord basé sur le plan du président états-unien Joe Biden et la résolution 2735 du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu. Dans un communiqué, le mouvement islamiste précise qu’il ne formulera pas « de nouvelles exigences ».
Netanyahou, principal obstacle au cessez-le-feu
Le document américain, daté de mai, comporte trois phases pour parvenir à faire taire les armes en échange de la libération des otages israéliens. Comme le précisait le directeur du Centre de recherche et d’information Israël-Palestine (Ipcri) et ex-négociateur pour Israël, Gershon Baskin, dans nos colonnes, lors de la première étape de ce plan, « Israël devrait se redéployer hors des zones peuplées et, durant ces six semaines, le Hamas libérerait 32 otages ».
Si Washington plaide pour le retrait de l’armée israélienne du corridor stratégique de Philadelphie (une zone de 14 kilomètres le long de la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza – NDLR), le premier ministre Benyamin Netanyahou continue de s’y opposer et de retarder ainsi tout accord par son intransigeance. Selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, l’autre nœud gordien réside dans le nombre et l’identité de prisonniers palestiniens, toujours détenus dans les geôles israéliennes, à libérer en échange des otages.
Le Hamas plaide pour le retrait total à terme de l’armée d’occupation de l’ensemble du territoire, comme le prévoit le document états-unien. Le mouvement rejette en outre toute ingérence dans la bande de Gaza, une fois la guerre achevée, précisant que la gestion du territoire devra demeurer une « affaire palestinienne interne ».