« Stop aux massacres sociaux » : à Auchan, la CGT mobilisée contre la prédation de la famille Mulliez
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La Fédération CGT Commerce et Services a appelé à se rassembler, mercredi 4 décembre au matin, devant le magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Alors que la famille Mulliez s’est versé un milliard de dividendes via Décathlon tout en supprimant près de 2 400 emplois chez Auchan, le syndicat défend une proposition « de loi visant à imposer la traçabilité et la conditionnalité des aides publiques dont l’absence entraîne aujourd’hui des hémorragies sociales impunies ».

« Stop aux massacres sociaux, les entreprises doivent rendre des comptes ! » Un slogan qui a retenti dans les allées du magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), à l’occasion d’une manifestation organisée, ce mercredi 4 décembre au matin, par la Fédération CGT Commerce et Services. Dès 9 h 30, ils ont été près de 200 salariés, principalement venus de la région parisienne mais aussi de Béziers, ou Clermont-Ferrand, à répondre à l’appel et à déambuler pacifiquement dans les allées du magasin, micro à la main, afin de dénoncer la violence du plan social qui s’abat sur l’enseigne.
Et pour cause. Alors même que Décathlon a versé un milliard d’euros de dividendes aux actionnaires de l’Association familiale Mulliez (AFM), Auchan, qui appartient au même empire (comprenant aussi Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger ou encore Norauto), a annoncé supprimer 2 389 emplois. Le tout alors que la fortune de la famille Mulliez s’élève à 52 milliards d’euros, comme l’a révélé l’Humanité. Tandis que les caisses du magasin de Fontenay sont bloquées par des salariés mobilisés et l’accès entravé par des charriots couchés au sol, ils sont nombreux à témoigner de leur situation. À l’instar de Carole, hôtesse de caisse depuis 28 ans et toujours au Smic, qui se bat pour dire non à ce plan social injuste.
Pour la Fédération CGT Commerce et Services, il s’agit de « dénoncer ces pratiques de voyou et d’exiger le maintien de tous les emplois », peut-on lire dans son communiqué publié mardi 3 octobre. « Grâce aux dispositifs légaux offerts par les gouvernements passés et actuels, agrémentés d’aides publiques généreuses, un même groupe peut, dans notre pays, rétribuer grassement des actionnaires et en même temps sacrifier les emplois », dénonce le syndicat.
Une loi pour conditionner les aides publiques
Le premier ministre, Michel Barnier, a lui-même dit vouloir « savoir » ce qu’Auchan et un autre groupe prévoyant des suppressions d’emplois, Michelin, « ont fait de l’argent public qu’on leur a donné ». Mais le gouvernement n’est pas pressé : le sujet est « encore en cours d’instruction », disait le cabinet du ministre de l’Économie Antoine Armand mi-novembre.
Face au scandale, les syndicats ne comptent pas rester l’arme au pied. La CFDT a ainsi appelé à la création d’une commission d’enquête « afin de pouvoir réellement comprendre à quoi l’argent public a été utilisé » par les différentes enseignes. De son côté, la Fédération CGT Commerce et Services a plaidé, mardi matin, pour une proposition « de loi visant à imposer la traçabilité et la conditionnalité des aides publiques dont l’absence entraîne aujourd’hui des hémorragies sociales impunies. Les entreprises doivent rendre des comptes sur l’usage de ces aides tout en garantissant le maintien des emplois ».
Un texte pour interdire les licenciements de masse et responsabiliser les entreprises que le député communiste Stéphane Peu, présent au rassemblement aux côtés d’autres élus dont son collègue insoumis Thomas Porte et le maire de Fontenay Jean-Philippe Gautrais, s’est engagé à relayer. Également sur place, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet a, pour sa part, défendu l’urgence d’un moratoire en France afin de stopper la vague de plans sociaux qui y sévit.