Henri Alleg : la fraternité entre les peuples! fidèle à l’idée d’un monde libéré du capitalisme!

Publié le par FSC

Alleg

Portrait de l'artiste algérien : Mustapha BOUTADJINE

Article de Rosa Moussaoui paru dans l'Humanité de ce vendredi 19 juillet :

 

Il avait pour horizon la paix et la fraternité entre les peuples

 

Henri Alleg dénonçait sans faille les guerres impérialistes, la torture, les logiques d’apartheid.

Comment mettre des mots sur la tristesse qui nous étreint ?

Henri Alleg s’en est allé comme il a vécu, dans la discrétion.

Jamais il ne s’était remis du décès de sa chère Gilberte, son épouse, sa compagne de lutte, survenu en avril 2011.

Pourtant, malgré le chagrin, il avait continué à témoigner, à militer. Inlassablement.

A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance algérienne, Henri Alleg avait tenu à répondre à toutes les sollicitations.

Mais lors de ses interventions publiques, il parlait rarement du passé.

En journaliste engagé, attentif aux mouvements du monde, il parlait du présent.

Il dénonçait sans relâche les guerres impérialistes, les zones de non-droit comme Guantanamo ou les prisons secrètes de la CIA, aménagées par l’administration américaine pour pratiquer la torture en toute impunité.

Il parlait de la domination coloniale exercée par l’état d’Israël sur le peuple palestinien. Il parlait de l’Irak, de l’Afghanistan. Il parlait de ce néocolonialisme qui asphyxie l’Afrique.

 

Militant communiste, internationaliste il avait pour horizon la paix, le socialisme, la fraternité entre les hommes et les peuples.

Lorsqu’il évoquait la guerre d’Algérie, ce n’était pas pour parler de sa propre expérience de la torture- de cela, il avait tout dit dans La Question.

Henri Alleg est passé entre les mains des tortionnaires de l’armée française comme des milliers de patriotes algériens.

C’est pour eux, pour ces ombres réduites au silence, qu’il a toute sa vie poursuivi le combat pour la vérité.

Il comprenait mieux que quiconque les plaies à vif dont nous avons hérité, nous, enfants et petits-enfants d’Algériens passés par la "gégène".

Jusqu’au bout, il a combattu sans relâche le révisionnisme de cette droite française toujours prête à exalter les "aspects positifs" de la colonisation.

Pour lui le colonialisme n’était synonyme que d’apartheid, d’exploitation, de spoliation.

A ses yeux, le racisme  avait une conscience sévissant en France était un funeste héritage de la colonisation, aiguë des fractures que les conflits de mémoire liés à la guerre d’Algérie impriment encore à la société française.

Sa vie, ses engagements, au croisement de plusieurs mondes, étaient l’antithèse même du chauvinisme, du colonialisme, des logiques d’exclusion.

Communiste jusqu’au bout, Henri Alleg ne vivait pas dans la nostalgie des expériences socialiste passées, il était simplement resté fidèle à l’idée d’un monde libéré du capitalisme, libéré de ce système qui n’engendre que dévastation.

"Moi aussi, j’ai fait le point. Mais je crois que les désillusions ne doivent pas ébranler notre conviction que l’on peut changer le monde… Nous devons tirer notre propre bilan de ces expériences historiques, sans se rallier docilement au discours de ceux qui nous ont toujours combattus. On le voit aujourd’hui : la crise du capitalisme met à mal ceux qui présentent ce système comme indépassable. Il nous faut poursuivre ce combat pour une autre société. Il n’y en pas d’autre qui vaille. " disait-il en 2010 !

Ses combats restent.

Comme le souvenir de son visage souriant et de son regard espiègle.

 

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Sa famille, ses amis, ses camarades lui rendront un hommage fraternel le lundi 29 juillet à 10h30, au crématorium du Père Lachaise, salle de la Coupole.

Le même jour, à 16 h, une courte cérémonie d’inhumation aura lieu au cimetière de Palaiseau (Essonne).

Contact : andre.et.jean.salem@gmail.com

 

 

Publié dans Luttes - actualités

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