Brétigny : catastrophe ferroviaire!
Brétigny S/Orge, dans l’Essonne : une terrible catastrophe ferroviaire aux conséquences dramatiques et irréparables pour de nombreuses familles.
Le FSC s’incline devant ces familles meurtries. Nous apportons aussi tout notre soutien aux cheminots qui sont, une nouvelle fois plein d’amertume et profondément touchés face à cette situation.
A la seule lecture des journaux, aux titres extravagants : « train fou…train vétuste… » ou autres réflexions « abracadabrantesques » des uns et des autres qui désigneraient comme seuls responsables des appareils ferroviaires qui dateraient bientôt de la guerre, une nouvelle fois cela est-il bien sérieux ? Or, les raisons sont bien au-delà !
Ni M. Husson, Président PS d’IDF, ni le PDG de la SNCF, ni le Président des transports parisiens ne dénoncent l’abandon de ce fleuron de la Nation. Cela se constate aussi pour d’autres services publics comme à l’hôpital ou une femme a été contrainte d’accoucher seule. Tristes est de constater qu’aujourd’hui l’usager du rail et son personnel sont seuls eux aussi et abandonnés face à leur destin!
Seuls, OUI, et pourtant nos camarades cheminots ne cessent de dénoncer l’abandon de ce transport intrinsèque et écologiquement irremplaçable.
Plus précisément, les cheminots de la voie, appelés dans le jargon ferroviaire, « camarades taupiers », ont toujours dénoncé la politique de restriction budgétaire qui aboutit à une diminution du personnel, la réduction des visites des voies classiques. Ils tiraient sans cesse le signal d’alarme pour prévenir de toute catastrophe.
A présent, ces dits « privilégiés » des médias, qu’en disent ils ? Rien puisqu’ils n’existent plus ! Ils ont été remplacés par de la sous-traitance privée venue des quatre coins du monde, voilà la triste réalité !
Encore une fois, nos médias détournent la véritable information. Disent-ils au grand public que l’entreprise ferroviaire fonctionne avec deux entités différentes ?
L’une est RFF (Réseau Ferré de France), créé après 1995, au déficit incroyable, a la gestion des voies. L’autre, la SNCF, gère les circulations…le matériel roulant... Précision, la SNCF paye le passage de ses circulations à RFF.
Depuis, aurions-nous oublié ce puissant mouvement de 1995 ou les cheminots et usagers ont dénoncé ensemble la casse et l’abandon du rail et ce en même temps que le plan Juppé (casse de la sécurité sociale) ?
Or, en 1997, sous le gouvernement de gauche plurielle de Jospin, les cheminots demandaient l’abandon de RFF et le retour à l’unicité de l’entreprise, silence radio !
Alors, le président PS, d’IDF semble à ce jour certainement très ému, mais la politique qu’il soutient ouvre la porte à bien d’autres situations catastrophiques pour les citoyens en France.
Maintenant, monsieur le ministre des transports, messieurs du CESE (Conseil Economique Social et Environnemental), monsieur Bianco, madame Kosciusko-Morizet, vous qui avez présenté des rapports ouvrant toute grande la porte à la libre concurrence des transports ferroviaires d’ici 2019, que comptez vous faire dorénavant ?
Vos Projets ne répondent qu’aux seules directives européennes dont le cadre unique est :
Productivité, rentabilité financière et ouverture au privé et à la concurrence loyale et non faussée !
Ce moyen de transport ferroviaire (voyageurs et marchandises) appartient à la Nation. A ce titre, l’état doit assumer sa mission et contribuer financièrement de façon conséquente au développement de la SNCF. Il ne doit pas laisser les banques s’engraisser sur le dos des cheminots au travers des emprunts qui sont de plus en plus élevés.
Il serait temps et grand temps d’écouter les représentants du personnel et des usagers. Répondre à leurs demandes, principalement en matière de sécurité, de développement et de recrutement d’emplois à statuts qualifiés.
Vous, monsieur le PDG de la SNCF, au lieu de tout sous traiter au privé, de reculer les pas de visites et autres entretiens des voies, de supprimer chaque année des milliers de cheminots à statut au nom de l’équilibre budgétaire, il serait temps aussi de mettre un terme à ce désossage de la SNCF et de vouloir la diviser une nouvelle fois en plusieurs entités !
Embauchez de véritables professionnels et ouvrez les centres de formations pour les jeunes ! La sécurité des circulations et des usagers dépend de véritables professionnels du rail ! Quoi que l’on puisse en dire, un cheval de course ne peut pas remplacer un cheval de labour, n’en déplaise à certains !
Il a noter que sur 250 000 cheminots, 100 000 sont à l’étranger et 150 000 en France. Parmi ceux qui sont en France, 130 000 sont au statut et attachés à leur entreprise publique, tous les autres sont des emplois précaires !
Le Front Syndical de Classe