Education : la mobilisation monte à la base

Publié le par FSC

Extraits du document action adopté le 23 octobre par le SNES-FSU de l'Académie d'orléans-Tours :

 

(...)

 

Ce contexte, et l’entêtement du gouvernement Ayrault à privilégier l’intérêt d’une oligarchie financière au détriment du plus grand nombre, jettent un sérieux voile de suspicion sur les discours lénifiants tenus par certains de ses ministres, à commencer par celui de l’Éducation nationale, qui prétend refonder l’école tout en poursuivant, sur l’essentiel, les politiques éducatives menées avant lui, en particulier dans le Second degré.

 

En effet, notre ministre se place-t-il en rupture avec des réformes qui ont commencé à saper les bases de notre système éducatif ?

S’est-il attaqué au socle commun en tant que tel et à ses outils que sont le LPC et les « écoles du socle » ?

A-t-il annoncé une relance de l’éducation prioritaire ?

A-t-il stoppé la réforme du lycée et des STI ?

A-t-il annoncé aux professeurs de Langues vivantes le retour à une épreuve orale terminale et équitable pour le Baccalauréat ?

A-t-il prévu de revenir sur les programmes (notamment de SES, d’Histoire-Géographie, de STI2D, de technologie…) dont les contenus sont largement dénoncés par les enseignants ?

A-t-il programmé des pré-recrutements ?

A-t-il rendu aux lauréats de concours une formation digne de ce nom dès 2013 ?

A-t-il proposé la moindre mesure de revalorisation salariale pour des personnels qui ont perdu 13% de pouvoir d’achat depuis 2000 ?

A-t-il garanti le rôle premier de l’État pour l’orientation et la carte des formations ?

Quelle perspective offre-t-il en matière de lutte contre la précarité, en créant les « 6000 emplois d’avenir professeurs » et les « 23 000 contractuels admissibles » entre juin 2013 et juin 2014 ?

 

Certes il a abrogé le décret sur l’évaluation (qui n’était pas encore entré en vigueur…), et mis un terme au dogme du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux, d’ailleurs par redéploiement au sein de la Fonction publique. Mais cela est bien loin du compte, et surtout de l’essentiel pour l’avenir de l’école publique, à savoir la pérennité du vivier de personnels fonctionnaires qualifiés dans les collèges et lycées, la qualité des contenus et des conditions d’apprentissage, et la démocratisation réelle du Second degré.

C’est très loin aussi des attentes des personnels en matière d’amélioration de leurs conditions de travail et de reconnaissance de leur identité professionnelle et de leurs efforts.

 

Cette distance entre les attentes d’une vraie rupture et les réponses apportées par le ministre a été confirmée par la sortie du rapport de synthèse du 5 octobre, puis par les choix affichés par V. Peillon dans les médias et à l’issue des 2 jours de négociations les 15 et 16 octobre : socle commun « ambitieux et mieux articulé avec les programmes » et son évaluation simplifiée, le DNB étant « revu » ; cycle CM1/CM2/6ème et conseil pédagogique assorti sans primarisation du collège ; réforme du lycée « qui fait consensus » donc poursuivie ; réforme des STI accélérée par le changement de discipline forcé et imposé sans formation digne de ce nom ; journées de cours réduites, entraînant une nouvelle baisse des horaires en collège comme en lycée ; orientation régionalisée et COPSY sous double tutelle Région/État ; établissements d’éducation prioritaire délabellisés et soumis aux aléas d’une contractualisation d’objectifs tripartite entre État, collectivité territoriale et EPLE – alors même que les dotations aux collectivités locales seront gelées !- ; concours en fin de M1, mettant en place de fait un système de master par alternance, et éludant la question des pré-recrutements ; gel du point d’indice et affirmation que les enseignants devront accepter de travailler plus pour ne pas gagner plus…

 

Ces propositions s’inscrivent bien dans des logiques que le SNES-FSU a combattues sans relâche ces dernières années, à savoir la déstructuration du Second degré, de ses enseignements et le démantèlement du caractère national de l’Éducation. Ce pour quoi le SNES a appelé à battre Nicolas Sarkozy.

 

Dès lors, il ne peut plus être question, en matière de stratégie syndicale, de « se féliciter », « d’espérer », ni de regretter, de déplorer, de juger inacceptable… ; bref d’attendre quoi que ce soit de plus d’un dialogue social devenu poudre aux yeux au fil de concertations et de négociations dont le SNES-FSU ressortait chaque jour un peu plus défait par rapport à ses mandats de congrès.

 

Après avoir cherché à peser dans les concertations et négociations, après s’être exprimé dans de nombreux communiqués et courriers, où le mot « inacceptable » est apparu à plusieurs reprises, le SNES et la FSU doivent passer à la vitesse supérieure, aussi bien dans le ton (en alertant sans ambages sur la gravité des mesures annoncées) que dans les propositions d’action : sans un appel à la mobilisation pour « faire bouger les lignes », précédé d’une campagne offensive opposant notre projet aux réponses dangereuses du nouveau MEN, le SNES et la FSU prendraient une lourde responsabilité aux yeux de tous ceux qui croient encore à son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

 

Les États généraux ne peuvent se limiter à une opération de témoignage, aussi nécessaire soit-elle ; ils doivent être un signal de reprise d’une offensive syndicale forte, capable de rassembler la profession sur la base de ses aspirations réelles, pour gagner enfin la bataille de la démocratisation de l’école.

 

C’est dans cet esprit que le SNES-FSU Orléans-Tours souhaite porter la parole des personnels de l’académie auprès de l’administration et favoriser la construction d’un rapport de forces efficace pour mieux assurer sa défense individuelle et collective des collègues dans le cadre d’un service public redynamisé.

 

(...)

 

 

 

ACTION : La CA académique du SNES-FSU Orléans-Tours demande à la direction nationale du SNES-FSU de s’engager désormais sur une voie plus offensive à l’égard des mesures ministérielles et du projet de loi, afin que soient réellement pris en compte les besoins et les aspirations exprimés par la profession. Dans les semaines qui viennent, précédant le débat parlementaire sur la nouvelle loi d’orientation, il est nécessaire que se construisent les mobilisations à venir, sans exclure le recours à la grève en décembre, à partir d’une campagne d’information assortie d’une pétition nationale qui pourrait mettre en regard les grands axes du projet du SNES-FSU et les propositions ministérielles. Les contacts intersyndicaux doivent permettre le rassemblement le plus large possible de la profession dans ces mobilisations.

ÀOrléans-Tours, un travail militant d’information et de pétitionnement auprès des professionnels et des familles sera réalisé début décembre dans les départements de l’académie, à l’occasion des Forums de l’orientation.

 

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