Enseignants et chercheurs battent le pavé contre la loi Fioraso
Source : les agences de presse)
Plusieurs centaines d’enseignants et de chercheurs ont défilé mercredi après-midi à Paris entre le Panthéon et l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait du projet de la loi Fioraso sur la réforme de l’université, réclamant des "moyens".
Le cortège, réuni à l’appel d’une intersyndicale composée de la FSU, la CGT, FO, Solidaires et des collectifs Sauvons la recherche (SLR) et Sauvons l’université (SLU), s’est ébranlé peu après 14 h 30 derrière une banderole proclamant "Abandon du projet de loi Enseignement supérieur-Recherche. Des moyens pour le service public" .
Les manifestants, dont certains portaient des blouses blanches de laborantin, ont scandé "non, non, non à la loi
Fioraso", "des postes pour l’enseignement supérieur et la recherche" ou encore "titularisation de tous les
précaires".
"Il y avait une attente extrêmement forte" de la communauté universitaire qui s’est transformée en "très grosse déception parce qu’on se retrouve devant un projet de loi qui reprend les mêmes orientations" que celles prises par le précédent gouvernement, a dit Claudine Kahane, co-secrétaire générale du Snesup-FSU, premier syndicat du secteur.
Mme Kahane a également déploré "l’absence de garanties sur les moyens budgétaires alors que les universités sont dans de grandes difficultés budgétaires". "Certaines universités sont en déficit et doivent geler des postes", a-t-elle expliqué. Jean-Luc Antonucci, représentant de la Ferc Sup CGT, a critiqué un texte qui "inscrit dans le marbre la loi LRU sur l’autonomie des universités".
"Une de nos premières revendications est que la masse salariale soit gérée au niveau national et non plus local, comme c’est le cas aujourd’hui, ce qui donne des pouvoirs exorbitants aux présidents d’université", a-t-il souligné.
"La précarité grignote de plus en plus l’emploi dans nos laboratoires", a déploré Daniel Steinmetz, du SNTRS-CGT.
"Le gouvernement espère qu’on va se substituer à l’industrie en introduisant comme nouvelle priorité pour les laboratoires le transfert de leurs
résultats vers l’industrie", a-t-il notamment dénoncé.
Les syndicats réclament l’abrogation des lois de 2006 sur la recherche et de 2007 sur l’autonomie des universités.