Gouvernement, pouvoir financier, MEDEF, CFDT : convergences réactionnaires !
Déclaration du FSC
Gouvernement, pouvoir financier,
MEDEF, CFDT :
convergences réactionnaires !
Côté gouvernemental
Le gouvernement socialiste vient de faire un cadeau de 20 milliards au patronat, il promet une réforme du marché du travail centrée sur la flexibilité des travailleurs en comptant sur l’accord des directions syndicales à cette régression "historique ".
Et pour Michel Sapin "La seule variable d’adaptation c’est le nombre de salariés dans l’entreprise " (sur LCP, le mardi 20 novembre 2012).
Sur le terrain
Les "plans sociaux" en vérité les plans de licenciements s’amoncellent (PSA, Faurecia, Doux, Petroplus, Carrefour, Arcelor, EON France …) et Hollande promet une montée du chômage au moins pour une année (Angela Merkel plus sincère promet elle des sacrifices aux salariés pour au moins dix ans !).
Tandis que pour ceux qui gardent leur emploi, le chantage fait rage ("Soit vous acceptez la flexibilité, les réductions de salaire, les reculs sociaux soit on ferme le site !") comme c’est le cas chez PSA (Sevelnord) ou chez Renault !
Côté marchés financiers
Les multinationales, les marchés financiers et leurs agences de notation prennent aussi leur part dans l’offensive actuelle.
C’est ainsi que dans ses motivations de dégradation de la France, l’agence Moody's évoque entre autres : "la rigidité du marché du travail et le faible niveau d’innovation qui entraîne une perte durable de compétitivité pour les industries notamment à l’exportation".
Et Standard & Poors en rajoute en menaçant de nouvelles dégradations la France si un accord des "partenaires sociaux" n’est pas trouvé !!!
Côté MEDEF
Le MEDEF souhaite profiter de la période pour en finir avec "l'exception française" et rendre encore plus précaire les travailleurs.
Pour la représentante des entreprises, la solution est à chercher dans l’accélération de l’adoption des réformes : "Nous devons engager toutes les réformes qui permettent de rétablir notre compétitivité"martèle Parisot !
Ainsi, est-elle favorable à la mise en place du pacte de compétitivité proposé par le gouvernement dès janvier 2013. "A condition qu’il soit mis en œuvre d’une manière simple, opérationnelle, efficace et lisible par tout le monde (…) Il faut réussir la négociation emploi, en acceptant que celle-ci traite non seulement la sécurité pour les salariés mais aussi la flexibilité. Il faut arrêter d’avoir peur de ce mot."
Côté CFDT
Les dirigeants de la CFDT, fidèles en cela à leur orientation de "dialogue social" sous contrôle patronal, y sont prêts et appellent de tous leurs vœux à ce "compromis historique" ; pour Chérèque, "la France souffrait d’un problème de compétitivité qui portait, entre autres, sur le coût du travail. Plutôt qu’un crédit d’impôt, nous étions favorables à un transfert sur la CSG des charges patronales." Les travailleurs devant être "raisonnables" et consentir à des sacrifices pour d’hypothétiques retours demain, "quand ça ira mieux pour les entreprises" !
Chantage et matraquage pour le consensus social !
Les travailleurs, l’opinion publique sont donc soumis à un matraquage convergent selon lequel il n’y a pas d’autre solution que la régression sociale pour "garder son emploi" et redevenir "compétitif" afin de faire reculer le chômage.
Et c’est pour se prévaloir d’un consensus social que la pression maximum est mise sur la conférence sociale afin d’arracher le consentement syndical !
Le gouvernement brandissant le bâton : "Si vous ne vous mettez pas d’accord d’ici fin décembre, nous procéderons par la voie législative".
Or le problème n'est pas la compétitivité des travailleurs de France, l'une des plus élevée au monde (supérieure à l'Allemagne !). Il doit bien falloir d'ailleurs que les travailleurs français soient compétitifs pour que la France soit un des principaux pays pour l'accueil des investissements étrangers.
Le véritable problème est que le capital ne peut plus se reproduire sans écraser toujours plus les salaires, les conditions de travail et de vie des peuples. Il est que le capital dispose du pouvoir et qu'il s'en sert, dès qu'il en a l'occasion, pour avancer ses pions et accroître son racket sur la production de richesses par les travailleurs.
Ce qu’ils veulent ce sont des travailleurs en emploi ou sans emploi, en CDI ou en précarité, français ou étrangers, à genoux ! Ce qu’ils veulent, c'est la fin des garanties collectives, de la protection sociale solidaire, c'est la baisse des salaires pendant que les monopoles privés s'engraissent en augmentant les prix (transports, électricité, essence, alimentation...). Ce qu'ils font, c'est mettre les peuples à genoux en Espagne, en Grèce, au Portugal, en Italie en se servant de LEUR crise comme d'un prétexte et en mettant les peuples en concurrence, d'abord à l'intérieur de leur Union européenne.
Ainsi, l’État, principal actionnaire de l’ancienne Régie Renault, ne réagit pas au chantage de la direction qui annonce vouloir conserver ses usines en France à condition- comme en Espagne- d’obtenir des concessions syndicales. Là-bas, au nom de la flexibilité et de la compétitivité, les travailleurs subiront une baisse générale des salaires de 27,5% (nouveaux embauchés) et une généralisation de la flexibilité !
C’est avec cette logique infernale de concurrence entre les salariés qu’il faut rompre !
Car dans la mondialisation actuelle, pour les capitalistes il y aura toujours un ailleurs où c’est plus rentable (chez lesdits émergents, mais aussi de plus en plus à l’intérieur même de l’Europe : Espagne, Turquie, Slovaquie comme on peut le constater dans l’automobile…).
Face à cette sainte alliance réactionnaire, pour les travailleurs et les organisations syndicales de base fidèles aux traditions de lutte de classes qui seules ont donné des résultats favorables aux travailleurs, pas d’autre issue que la lutte collective :
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NON à la flexibilité du travail !
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NON aux reculs sociaux
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NON à la "compromission historique" !
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NON au consensus syndicats-patronat-gouvernement !
Aujourd'hui comme hier, ils ne donneront rien aux travailleurs, tout devra leur être arraché !
Les reconquêtes sociales, le redressement économique et la réindustrialisation passent par les luttes, par la résistance "TOUS ENSEMBLE" qui fasse échec aux divisions et au dumping social.
Et au-delà la solution passe par les nationalisations des secteurs stratégiques et par la réappropriation par les travailleurs des principaux moyens financiers et de production !
Le Front Syndical de Classe, 28 novembre 2012