Mobilisation contre la ratification du TSCG : les directions nationales des CGT, FSU, Solidaires, UNEF au service minimum ?
Dans un communiqué commun, publié le 21 septembre, les 4 organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, UNEF “réaffirment ensemble leur opposition à la ratification du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance”.
Insistant avec justesse sur certains dangers réels du TSCG, elles oublient néanmoins de dénoncer l'abandon supplémentaire (final?) de souveraineté populaire et le contrôle direct des budgets nationaux par le capital financier contenus dans le TSCG.
Il faut dire que leur engagement euroconstructif est lourdement souligné avec l'appel incantatoire à une Europe « créatrice d’emplois de qualité et favorisant le pouvoir d’achat. Une Europe fondée sur la démocratie, les solidarités, la justice sociale et le souci de la transition écologique ». Comme si l'Europe en question, la vraie, n'était pas par nature anti-sociale et anti-démocratique, comme si elle n'avait pas été conçue et développée comme une arme de destruction massive aux mains des grands capitalistes, le TSCG n'en étant que le dernier avatar !
En outre, nos 4 directions ici réunies semblent n’envisager rien d’autre, pour se faire entendre, que de “demande(r) aux parlementaires de ne pas voter ce Traité” (demande qui frise le ridicule quand on sait que l’axe UMP / PS a ratifié tranquillement le Traité de Lisbonne en février 2008, par un “putsch parlementaire” contre le NON populaire et ouvrier au référendum de 2005), promettant quand même qu’elles “poursuivront la campagne, et notamment celle initiée par le Collectif audit citoyen de la dette”.
Alors que les peuples et les travailleurs espagnols, grecs, portugais sont dans des luttes dures et massives contre la Troïka et la « dictature européenne », on ne peut qu'être consterné face à ce qui ressemble à une terrible inertie et à un « service minimum ».
Alors que la ratification de ce Traité par voie parlementaire débute le 2 octobre, alors que de nombreuses sections locales de la CGT et de la FSU, notamment, ont d’ores et déjà appelé à rejoindre la manifestation du 30 septembre, comment ne pas s’interroger sur les réelles motivations des dirigeants nationaux de ces 4 organisations syndicales ?
En désarmant les salariés à la fois par la thématique de l'Europe sociale et par le non-appel à manifester le 30 septembre, ne s’agirait-il pas de donner des gages à un gouvernement “de gauche”, pour mieux l’accompagner dans sa politique d’austérité imminente ?
Pour sa part, le FSC ne transige pas avec l’intérêt supérieur des travailleurs : ceux-ci ont tout à perdre (pouvoir d’achat, emploi, conditions de travail) avec ce Traité liberticide ; ils doivent donc le combattre dès maintenant, en se mobilisant massivement dans les rassemblements organisés à Paris le 30 septembre et dans les villes de province dans les semaines qui viennent.
Front Syndical de Classe, le 26 septembre 2012