Convergence Gilets jaunes - CGT : voilà ce qui inquiète le pouvoir et ses experts

C'est donc bien la voie qu'il faut largement amplifier pour faire plier Macron et sa politique de casse.
L'inquiétude dont il est question étant bien entendu de ne pouvoir poursuivre les destructions prévues : retraites, indemnisation chômage, services publics, privatisations ...
Et face à l'espoir de Raymond Soubie que les convergences engagées ne durent pas, hâtons nous ... de le décevoir !
Et c'est la tâche primordiale des bases combatives de la CGT !
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SOURCE : Le Parisien
Raymond Soubie, expert en relations sociales, analyse les rapports, au départ distants, désormais plus ambigus [Vous avez bien lu, quand il fait état de rapports qui se réchauffent Soubie ne peux s'empêcher de parler d'ambiguité !], entre la centrale cégétiste et les Gilets jaunes.
Certains en rêvent, d’autres la redoutent. Peut-il y avoir « convergence des luttes » entre les Gilets jaunes et les syndicats ? Depuis le 17 novembre et la première mobilisation des chasubles fluo, la question inquiète le gouvernement et taraude les experts du « social » en France.
« Dans un premier temps, il y a eu une séparation totale entre les Gilets jaunes et les syndicats », note Raymond Soubie, ancien conseiller social de l’Élysée sous Nicolas Sarkozy et fin connaisseur des syndicats. En effet, au départ, aucun porte-parole des Gilets jaunes n’appelle à la rescousse des syndicats, qui, eux, restent à bonne distance de ce mouvement dont l’objectif initial est de protester contre la hausse des taxes sur les carburants.
Comme le souligne Raymond Soubie, « les Gilets jaunes correspondent à l’émergence dans la vie sociale de la cybercontestation ». « Le point de départ, ce sont deux personnes -l’une avec une pétition en ligne, l’autre grâce à une vidéo virale- qui ont réussi à coaguler des milliers d’autres personnes. » La forme du mouvement est effectivement inédite, mais celui-ci prend de l’ampleur en cette fin 2018. Avec un sens aigu de la formule, Raymond Soubie estime que les syndicats ont pu y voir une forme « de concurrence déloyale ! »
Philippe Martinez chahuté par sa base
Changement d’attitude après le 10 décembre et le discours du président Macron, qui, espérant calmer la crise sociale, débloque toute une série de mesures. Alors que le leader de la CGT, Philippe Martinez, avait précédemment dénoncé « des éléments d’extrême droite parmi les Gilets jaunes », le voilà interpellé en interne.
« Comment ça, les Gilets jaunes obtiennent 10 milliards d’euros du gouvernement et nous ne sommes même pas dans le coup ! ? ! » lui disent en substance ses militants les plus contestataires. Philippe Martinez consent alors un premier pas : il appelle à une manifestation le vendredi 14 décembre, soit la veille de l’Acte 5 des Gilets jaunes.
Raymond Soubie décrypte ce revirement : « Philippe Martinez a été élu, au congrès de 2016, par des gens plus extrémistes que lui. Et le prochain congrès de la CGT aura lieu cette année, au mois de mai. S’il veut gagner un prochain mandat, il lui faut montrer à ses troupes militantes qu’il les a entendues. »
Une convergence difficile à organiser
Mais la manifestation du 14 décembre ne satisfait pas la base militante. Philippe Martinez appelle donc cette fois à une manifestation commune avec les Gilets jaunes, le 5 février. Force Ouvrière et deux porte-parole des Gilets jaunes se joignent à l’appel, et les cortèges réuniront quelque 300 000 personnes en France selon la CGT, 137 200 selon le ministère de l’Intérieur. Visiblement soulagé, Philippe Martinez y voit « un succès qui en appelle d’autres ».
Mais pour l’heure, aucun nouveau rendez-vous n’a été fixé entre la CGT, FO et les Gilets jaunes. Un appel à une journée interprofessionnelle a bien été lancé pour le 19 mars, mais seuls FO, la CGT, Solidaires, l’Unef et deux organisations lycéennes appellent pour l’instant à une mobilisation.
Toujours prudent, Raymond Soubie dit cependant qu’il « ne pense pas qu’il puisse y avoir une convergence de très longue durée car Gilets jaunes, FO et CGT sont quand même, par nature, très différents ».