La fragilité du réseau RATP parisien exige des investissements publics massifs !

Publié le par FSC

Et il n'y a pas que les Jeux Olympiques qui doivent préoccuper, mais en premier lieu le sort des usagers.

Pour l'armement et la guerre aux côtés des USA et de l'OTAN il n' y a pas de problème mais pour les transports en commun, le fret, les médicaments les retraites ... ALORS plus question du " quoi qu'il en coûte " : des choix et une politique de classe au service des privilégiés.

C'est ainsi que dans nos médias système on vante l'attractivité de la France et le choix des grandes banques quiitant la cité comme Morgan ou Goldman Sachs par la qualité de la vie à Paris. Entendez par exemple par des écoles au top pour les enfants des personnels des dites entreprises " à haut niveau de pouvoir d'achat " !

Et pour les prolos de banlieu et d'ailleurs a galère dans les transports comme " qualité de vie "

 

 

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Une des entrées de la station Montparnasse-Bienvenüe, à Paris, le 28 juin 2022. RICCARDO MILANI / HANS LUCAS VIA AFP

Plusieurs centaines de personnes ont été bloquées dans les tunnels de la ligne 4, mercredi soir, dans des conditions éprouvantes de stress et de chaleur. L’intégralité de la ligne 13 a également subi une panne prolongée.
Le matériel de la RATP a célébré à sa manière l’arrivée des premières chaleurs en région parisienne. Mercredi 14 juin, plusieurs centaines de voyageurs du métro ont été bloqués, parfois plus de deux heures, dans des conditions étouffantes, sans air frais ni eau, ni toilettes, ni électricité, sur plusieurs points du réseau.
L’incident le plus sérieux, qualifié d’« exceptionnel » par la RATP, s’est déroulé sur la portion sud de la ligne 4, qui a été de ce fait partiellement fermée. Vers 19 h 25, en pleine heure de pointe, une avarie sur un train a perturbé le trafic entre les stations Porte-d’Orléans et Montparnasse et entraîné le blocage en cascade, dans le tunnel, de cinq rames « très pleines », selon la RATP. La régie n’a pas chiffré le nombre d’usagers concernés, mais chaque métro a une capacité d’emport de plus de 600 passagers.
Les voyageurs ont dû attendre d’être évacués à pied sur les rails dans les tunnels, certains de leur propre initiative, a indiqué le transporteur parisien. Des vidéos et photos circulant sur les réseaux sociaux montrent des usagers souffrant de la chaleur dans des rames bondées. « C’était vraiment difficile à vivre, plus de deux heures sans savoir ce qu’il y avait, a expliqué à l’Agence France-Presse Françoise Rouveyrolles, 67 ans, qui se rendait au théâtre avec son mari quand elle s’est retrouvée prise au piège. Dans la rame, il y avait des gens qui commençaient à se sentir mal, à s’énerver. Ils actionnaient sans cesse le signe d’alarme. » L’évacuation s’est achevée à 21 h 30.

Un « incident rare »


« Ce sont des conditions hors norme qui n’arrivent quasiment jamais », a déclaré Agnès Ogier, directrice des services ferrés de la RATP. Le PDG de l’entreprise, l’ancien premier ministre Jean Castex, a demandé une enquête interne « pour déterminer les causes exactes de cet incident rare », a précisé la RATP.
A cette perturbation majeure sur la ligne 4 s’est ajoutée, à peu près au même moment, sans que cela ait le moindre rapport, un arrêt de l’ensemble de la ligne 13. Entre 20 h 30 et 22 heures, une panne informatique a contraint la RATP à stopper tous les trains afin de résoudre le problème. « On a préféré conduire les rames en station pour évacuer les passagers sans difficulté, ce qui est préférable et moins éprouvant pour nos clients que l’évacuation dans les tunnels », a précisé Mme Ogier.
Pour couronner le tout, une rame en panne à Drancy (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris, a fortement perturbé la circulation sur les lignes B et D du RER. Une sorte de loi des séries qui a transformé la sortie du travail de ce 14 juin en soirée de galère pour les usagers franciliens.
A un an des Jeux olympiques de Paris, cet empilement fortuit d’incidents rappelle la grande vulnérabilité des réseaux de transport en commun de la capitale (qui plus est dans des conditions estivales de chaleur élevée). La robustesse des RER, métros, trams et bus est pourtant censée être l’un des éléments-clés de la réussite de l’événement à portée planétaire.

« Tester les situations de crise »


« Si la fiabilité des axes est-ouest est désormais acquise avec la ligne 1 automatisée, le RER A qui fonctionne bien et qui sera bientôt doublé par Eole, en revanche les axes nord-sud sont encore très fragiles, relève Arnaud Bertrand, président de l’association Plus de trains, un collectif d’usagers franciliens. Sur les RER B et D, un soir sur trois c’est compliqué, mais aussi sur la ligne 7, la 12, la 13. Le fait que l’incident se soit produit sur la ligne 4, récemment automatisée et donc censée être plus fiable, n’est pas très rassurant non plus. »
Ce « stress test » involontaire du 14 juin aura peut-être une vertu : rappeler aux décideurs, financeurs, organisateurs et régulateurs des transports en région parisienne que, selon le mot de M. Bertrand, « dans quatorze mois, ce seront des centaines de milliers de visiteurs du monde entier qui, aux heures de pointe des épreuves olympiques, vivront ce que vivent tous les jours les usagers franciliens. »
Du côté du gouvernement, on est relativement sensible à l’argument. « A un peu plus d’un an des JO, les plans de transport pour desservir les sites sont quasiment tous stabilisés », déclare un conseiller de l’exécutif, qui se veut rassurant. Mais face à l’incident du 14 juin, il rappelle que « l’année nous séparant de l’événement doit servir à vérifier et à améliorer la fiabilité des installations et à tester les situations de crise. » Et prier pour qu’un aléa comme celui qui vient de se produire sur la ligne 4 ne fasse pas la « une » de tous les médias de la planète.

Par Eric Béziat
Le Monde du 15 juin 2023

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