L'audition de ce mercredi a duré deux heures. De 13 h 30 à 15 h 30. Et pendant tout ce temps, les soutiens de Ruth, la secrétaire adjointe de la CGT Poste 66 déléguée aux revendications, ont fait le pied de grue devant le commissariat. Plus d'une centaine de personnes étaient réunies pour l'occasion. Selon la CGT, la syndicaliste était convoquée à la suite du dépôt, par la direction de La Poste, d'une plainte pour "entrave concertée à la liberté de travail". En lien, donc, avec le blocage de la plateforme courrier de Perpignan Nord, mis en place du 21 mars au 6 avril dernier dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites.
"Cinq autres syndicalistes sont visés par cette plainte, indique le secrétaire général de la CGT Poste 66, Alexandre Pignon, lui-même menacé de licenciement. Les autres vont être convoqués prochainement dans les gendarmeries dont dépendent leurs domiciles."
C'est le droit de grève qui est contesté
"On nous accuse d'entrave à la liberté de travail, alors qu'on avait laissé des accès lors du piquet de grève, poursuit Alexandre Pignon. On n'a empêché personne de travailler ! On demandait l'ouverture de négociations sur l'embauche des intérimaires et le gel des réorganisations. S'attaquer aux représentants syndicaux par rapport à des faits de grève, c'est remettre en question la liberté de s'organiser, la légitimité des élus des salariés."
Pour Karine Tartas, de l'Union départementale de la CGT : "Dans cette affaire, c'est l'exercice du droit de grève qui est contesté selon nous. Et il ne s'agit pas d'un cas isolé. Dans de nombreuses entreprises du département, les patrons se vengent à la suite du mouvement contre la réforme des retraites... Nous avons demandé un rendez-vous en urgence au préfet pour évoquer ces sujets de répression syndicale."
Un comité de soutien "pour tous les camarades concernés" doit également être lancé le 22 juin prochain. Celui-ci sera non seulement ouvert aux organisations syndicales, mais aussi aux associations et aux partis politiques.