Palestine : journalistes assassinés, Shireen Abu Akleh: "Nous ne l'oublions pas"

Publié le par FSC

Roland RICHA
Samedi, 11 mai 2024

 

Shireen Abu Akleh, née le 3 avril 1971 à Jérusalem et assassinée par l'armée israélienne le 11 mai 2022 à Jénine, est une journaliste palestino-américaine.
Elle est reporter pour la chaîne d'information Al Jazeera depuis 25 ans et est alors l'un des noms les plus importants du journalisme au Moyen-Orient, lorsqu'elle est tuée sur le terrain d'une balle dans la tête par un tir de l'armée israélienne. L’intentionnalité du tir est un assassinat ciblé.


Le 24 juin 2022, l'ONU accuse officiellement Israël d’être responsable de la mort de la journaliste. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme annonce par l'intermédiaire de sa porte-parole Ravina Shamdasani : « Toutes les informations que nous avons recueillies, y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien, corroborent le fait que les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs de Palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes. Nous n’avons trouvé aucune information suggérant qu’il y ait eu une quelconque activité de palestiniens armés à proximité des journalistes ». Elle estime également « qu’il était profondément troublant que les autorités israéliennes n’aient pas ouvert d’enquête judiciaire ».


L'assassinat d'Abu Akleh fait l'objet de protestations dans de nombreuses villes du monde lors des commémorations de la Journée de la Nakba, notamment à Londres, à New York et à Washington, entre autres. Il est en outre condamné par Artists for Palestine UK dans une lettre ouverte publiée le 19 mai 2022, signée par plus de 100 artistes dont Pedro Almodóvar, Angela Davis, Susan Sarandon, Arundhati Roy et Mark Ruffalo.


Le 13 mai 2022, à la sortie du cercueil de l'hôpital Saint-Joseph, situé à Jérusalem-Est, des heurts éclatent après que des manifestants ont entonné des chants et brandi des drapeaux palestiniens. Les forces d'occupation ont chargé la foule et fait usage de la violence en matraquant les porteurs du cercueil, le cercueil manquant de tomber au sol.


Ces faits provoquent un tollé international, ainsi l'Union européenne condamne les violences commises par les forces israéliennes, la délégation européenne auprès des Palestiniens se déclarant « consternée par la violence dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Joseph et par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre », ajoutant que « ces comportements si disproportionnés ne font qu'attiser les tensions ». Les diplomaties française, qatari et américaine, ainsi que l’ONU ont également réagi, en condamnant la façon dont la police israélienne avait agi.
Le 11 mai 2023, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a recensé 20 journalistes dont la mort a été attribuée à l’armée israélienne depuis 2001, sans qu’il n’y ait jamais de poursuites.
Le 27 octobre 2023, un bulldozer militaire israélien rase la rue portant le nom de Shireen Abu Akleh, située à l'entrée du camp de réfugiés de Jénine, à l'endroit où la journaliste avait été assassinée. Le mémorial a également été détruit.

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