Jérusalem : manifestation contre l'arrestation de deux libraires palestiniens
L'Orient Le Jour :
Une soixantaine de personnes se sont réunies lundi matin devant un tribunal de Jérusalem pour manifester leur solidarité avec deux libraires palestiniens arrêtés la veille dans le secteur oriental de la ville, occupé et annexé par Israël depuis 1967.
"Israël est un Etat fasciste", ont crié les manifestants dont certains tenaient des pancartes accusant le pays de "lâcheté", ont constaté des journalistes de l'AFP.
A l'intérieur du tribunal se trouvent Mahmoud et Ahmad Mouna, en attente de comparution. Tous deux travaillent pour les librairies "Educational Bookshop", des institutions culturelles de Jérusalem-Est.
"Des officiers de police du district de Jérusalem ont arrêté deux résidents de Jérusalem-Est soupçonnés de vendre des livres qui contiennent des appels à la haine", a déclaré Dean Elsdunne, le porte-parole de la police, dans un communiqué.
Lors de l'opération, menée dimanche, les policiers ont trouvé des livres sur "des thèmes nationalistes palestiniens", a ajouté M. Elsdunne, indiquant que la police demandait au tribunal une prolongation de la détention de Mahmoud et Ahmad Mouna.
L'avocat de la famille Mouna, Nasser Odeh, a confirmé que "des centaines de livres" avaient été saisis en fin d'après-midi dimanche.
"C'est incroyable, nous venons dans cette librairie depuis des générations", explique Sidra Ezrahi, une octogénaire Israélo-Américaine, participant à la manifestation : "J'ai tout vu en 60 ans ici, mais ça [l'arrestation des libraires, NDLR] reste incroyable, c'est ce que font les états fascistes".
"Choquée par la descente des forces israélienne sur Educational Bookshop à Jérusalem-Est — un phare de la vie intellectuelle et joyau familial résistant à l'oblitération de toute trace palestinienne sous l'apartheid", a réagi sur X Francesca Albanese, rapporteure spéciale de l'ONU chargée des Territoires palestiniens.
Représentants "étrangers à Jérusalem: s'il vous plaît montrez-vous et levez-vous pour défendre la famille Mouna et défendre ce centre vital", a-t-elle ajouté.
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