NATIONALISER VENCOREX

Publié le par FSC

 

Séverine Déjoux, déléguée syndicale centrale CGT à l’usine de Vencorex de Pont-de-Claix en Isère

Vencorex

 

La société productrice de produits chimiques avait été placée en redressement judiciaire le 10 septembre, et les salarié·es se sont mis·es en grève pendant soixante-trois jours afin de défendre leur emploi.

Si un accord de fin de conflit a été signé le 24 décembre dernier, le combat continue : l’unique repreneur ne garantit la préservation que de 54 emplois sur les 450 de l’entreprise, et les salarié·es continuent de demander la nationalisation temporaire du site.

De la sauvegarde de l’activité de Vencorex dépendent bien plus d’emplois que ceux des salarié·es de l’usine, car l’entreprise fournit nombre d’autres acteurs de la filière.

Véronique Dellavecchia, (site de Pierre-Bénite, 69) et Samuel Grémont (site de Serquiny, 27) - syndiqué·es CGT à Arkema

La direction a annoncé la suppression de 154 emplois sur le site de Jarrie (38), prétextant des difficultés d’approvisionnement du fait de la situation de Vencorex. Cela ressemble fort à un effet d’aubaine, d’autant que la direction n’a pas donné suite à la demande des élu·es du CSE de fournir les dossiers techniques justifiant l’arrêt de leurs activités.

À Pierre-Bénite, une soixantaine d’emplois sont également menacés. Arkema est un exemple central de l’effet du démantèlement de l’outil industriel français sur la sûreté nationale, l’entreprise fournissant des composants essentiels à l’industrie de la défense et de l’aérospatiale.

La CGT Arkema appelle d’ores et déjà à un rassemblement le 5 février sur le site de Jarrie pour défendre les emplois. Les salarié·es du site de Jarrie sont déjà en grève depuis le 5 décembre.

Emmanuel Ramos, élu CGT au CSE de Michelin Cholet, et Arnaud Dormoy, syndiqué CGT à Michelin Cholet

Michelin

Les bons résultats n’empêchent pas les plans de licenciement. 

Prétextant « l’effondrement de l’activité » qu'il faut mettre en perspective avec un résultat de 3,4 milliards d’euros, et 1,4 milliard d’euros de dividendes distribués aux actionnaires en 2024, Michelin a annoncé la fermeture des sites de Vannes (56) et Cholet (49), pourtant rentables

Comme plus de 1 250 de leurs collègues, Emmanuel et Arnaud ont appris la suppression de leur emploi d’ici 2026 – voire plus tôt. Compte tenu des propositions dérisoires de la direction le 22 janvier pour les salarié·es de Vannes et Cholet, et des augmentations de salaires insuffisantes à l’issue des NAO, les salarié·es de Michelin sont appelé·es à se réunir le 4 février prochain à Clermont-Ferrand.

Catherine Émery, déléguée syndicale centrale R&D de Sanofi

Sanofi
Les suppressions d’emploi n’épargnent pas les plus grands groupes

Sanofi, grand groupe du CAC 40 générant 10 milliards d’euros par an souhaite passer sous la barre des 10 000 salarié·es en France à l’horizon 2030 – le groupe emploie actuellement 19 700 salarié·es.

Les suppressions de postes s’enchaînent : 135 postes supprimés sur les sites d’Aramon (30) et Sisteron (04), 288 à Vitry-sur-Seine (94), 16 à Gentilly (94), 26 à Montpellier (34)… Sanofi a même cédé 50 % de sa filiale Opella, entre autres productrice du Doliprane, à un fonds de pension américain. Le groupe, qui touche chaque année 100 millions d’euros d’aides au titre du crédit d’impôt recherche, est prêt à sacrifier ses travailleur·ses sur l’autel du profit

Zohra Dirhoussi, déléguée syndicale centrale CGT Carrefour

Les suppressions d’emplois massive ne touchent pas que l’industrie

Si Auchan a récemment défrayé la chronique avec l’annonce de la suppression de 2 389 emplois malgré le milliard de dividendes versé à ses actionnaires en 2022-2023, Carrefour n’est pas en reste : le groupe a récemment annoncé la cession de 39 magasins en location-gérance, sortant de facto près de 4 300 salarié·es des effectifs du groupe.

La location-gérance n’est rien d’autre qu’un plan social déguisé, car elle permet la suppression de postes au sein du groupe Carrefour via les transferts de contrats. Face à cette stratégie délétère, les salarié·es de Carrefour se mobilisent dans plusieurs enseignes, comme à Bourges (18) le 23 janvier, à Givors (69) le 29 janvier, à Salaise-sur-Sanne (38) le 30 janvier ou encore à L’Isle-d’Abeau (38) le 31 janvier.

 
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