La population de Gaza est de nouveau plongée dans une « peur abjecte », dénonce l’ONU

Dans le nord de la bande de Gaza, le 18 mars 2025. MAHMOUD ISSA / REUTERS

« La nuit dernière, nos pires craintes sont devenues réalité. Les bombardements aériens ont repris sur toute la bande de Gaza, avec des informations non confirmées de centaines de morts (…). La population de Gaza vit de nouveau dans une peur abjecte », a dénoncé le chef du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, lors d’une intervention par vidéo durant une réunion du Conseil de sécurité.
Cette réunion avait été demandée par plusieurs Etats membres avant la reprise des bombardements, pour discuter de la situation humanitaire alors qu’Israël bloque depuis le 2 mars l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

« Ce total blocus de l’aide destinée à sauver des vies, de marchandises de base et de biens commerciaux, aura un impact dévastateur sur la population de Gaza qui reste dépendante d’un flux stable d’aide », a insisté Tom Fletcher.
« Alors que Gaza est une fois encore isolée, notre capacité à fournir de l’aide et des services de base se réduit », a-t-il insisté, notant qu’au point de passage de Kerem Shalom les convois ne peuvent plus traverser, « la nourriture pourrit, les médicaments périment ».

« Nous ne pouvons pas maintenir cette situation encore bien longtemps si les points de passage ne sont pas rouverts à l’aide, a mis en garde M. Fletcher. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas revenir à la situation d’avant le cessez-le-feu. »

« Les hôpitaux ne sont pas en mesure de faire face à la situation » à Gaza, prévient Médecins sans frontières

Médecins sans frontières (MSF) a affirmé que ses équipes avaient reçu un afflux important de blessés dans leur hôpital de campagne, dans une clinique et à l’hôpital Nasser. « Les blessures étaient très graves. De l’amputation de membres à des cas orthopédiques complexes et des brûlures, a déclaré Mohammed Abu Mughaiseeb, coordinateur médical adjoint de MSF dans le sud de Gaza. Les hôpitaux ne sont pas en mesure de faire face à la situation avec l’afflux massif de blessés qu’ils ont reçu d’un seul coup. »

« C’était absolument terrifiant pendant vingt minutes, avec des bombes partout », a déclaré de Gaza Claire Nicolet, responsable des urgences de MSF. « La population ici est terrorisée. Bien sûr, ils ont vu qu’il s’agissait d’une reprise complète des combats et ils ont très peur de la suite », a-t-elle ajouté.

L’Unicef alerte sur le sort des enfants gazaouis, dont la vie est « menacée à bien des égards »

« Il y a plus d’un million d’enfants à Gaza, ce sont eux qui subissent le plus les conséquences de cette guerre », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) la porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance, Rosalia Bollen, qui a décrit une nuit « vraiment difficile et éprouvante » dans le sud du territoire, où elle se trouve.
« Nous sommes profondément inquiets, a-t-elle poursuivi. La vie des enfants est menacée à bien des égards. » Selon les premières informations réunies par l’Unicef, « des centaines de personnes auraient été tuées, dont plusieurs dizaines d’enfants ».
Les correspondants de l’AFP sur place ont constaté que des dépouilles d’enfants étaient extraites d’immeubles détruits par les bombardements israéliens, ou conduites dans les hôpitaux.

La France condamne les bombardements israéliens et demande un « arrêt immédiat des hostilités »

Paris « condamne » les bombardements menés depuis hier soir sur la bande de Gaza et « appelle à un arrêt immédiat des hostilités qui compromettent les efforts de libération des otages et menacent la vie des populations civiles », a fait savoir le Quai d’Orsay dans un communiqué.
« Toutes les parties doivent revenir au respect du cessez-le-feu dans son intégralité et s’engager dans des négociations de bonne foi afin de le pérenniser », ajoute le ministère, déplorant « les très nombreuses victimes » et exhortant les autorités israéliennes « à assurer la protection permanente de tous les civils » de la bande de Gaza. Il réitère dans le même temps son appel à la libération des otages détenus dans l’enclave.

Berlin exprime sa « grande inquiétude » quant à la fin de la trêve, provoquée par la reprise des frappes israéliennes
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a exprimé mardi sa « grande inquiétude après la fin de la trêve à Gaza, provoquée par les frappes israéliennes », et a appelé « tout le monde à respecter le droit international humanitaire ».
« Les images de tentes en feu dans les camps de réfugiés sont bouleversantes. Les enfants qui fuient, les personnes déplacées à l’intérieur du pays ne doivent jamais être un moyen de pression pour les négociations », a déclaré Mme Baerbock, lors d’une conférence de presse à Berlin.

Damas dénonce des frappes israéliennes en Syrie qui visent à déstabiliser le pays

Le ministère des affaires étrangères syrien a dénoncé « dans les termes les plus forts les frappes aériennes israéliennes sur Deraa le 17 mars », qui ont fait trois morts, selon un bilan officiel. « Cette agression fait partie d’une campagne israélienne contre le peuple syrien et la stabilité du pays », en pleine transition après la chute de Bachar Al-Assad, a ajouté le ministère dans un communiqué.

Le ministre de la défense israélien met en garde le Hamas : « Les règles du jeu ont changé »

« Le Hamas doit comprendre que les règles du jeu ont changé », a déclaré le ministre de la défense israélien, Israel Katz, en visite à la base aérienne de Tel Nof. « Nous ne cesserons pas de nous battre tant que toutes les personnes enlevées ne seront pas rentrées chez elles et que toutes les menaces pesant sur les habitants du sud [d’Israël] ne seront pas levées », a-t-il ajouté.

Israël affirme que les bombardements aériens ont été menés « en totale coordination » avec les Etats-Unis
« Je peux confirmer que la reprise des combats intenses s’est faite en totale coordination avec Washington », a affirmé David Mencer, un porte-parole du gouvernement israélien, lors d’un point de presse, mardi. La Maison Blanche avait auparavant déclaré avoir été consultée par Israël avant le lancement de ces frappes.

Giorgia Meloni estime que les bombardements israéliens « mettent en péril » la libération des otages et la fin permanente des hostilités

Les bombardements intenses dans la nuit sur la bande de Gaza « mettent en péril les objectifs sur lesquels nous travaillons tous, à savoir la libération de tous les otages, une fin permanente des hostilités et le rétablissement d’une pleine aide humanitaire dans la bande » de Gaza, a estimé la première ministre italienne, Giorgia Meloni, lors d’une intervention au Sénat, à Rome.

Un responsable du Jihad islamique annonce la mort du porte-parole de sa branche armée

« Naji Abou Saïf, le porte-parole de brigades Al-Qods, connu comme Abou Hamza, est mort avec sa femme dans une frappe aérienne israélienne », a annoncé à l’Agence France-Presse un responsable du groupe palestinien allié au Hamas, qui a souhaité garder l’anonymat.

« La violence doit cesser » à Gaza, lance le président du Conseil européen, appelant à la libération des otages et des détenus

Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a appelé mardi à mettre un terme à l’escalade à Gaza. « La violence doit cesser et les termes de l’accord de cessez-le-feu doivent être respectés », a réagi le président de l’instance représentant les dirigeants des Vingt-Sept.
« Tous les otages et détenus doivent être libérés, et l’aide humanitaire doit reprendre immédiatement », a intimé l’ex-premier ministre portugais. Il s’est dit « choqué et attristé » par le grand nombre de civils victimes de cette reprise des opérations militaires de l’armée israélienne.

Un ancien otage israélien dénonce une reprise des frappes à Gaza, « très dangereuse » pour « ceux d’entre nous qui sont encore là-bas »

L’ancien otage israélien Omer Wenkert, libéré par le Hamas en février, a dénoncé mardi la reprise des frappes sur Gaza, dénonçant « une décision très dangereuse sans aucune réflexion sur l’impact que cette action aura sur ceux d’entre nous qui sont encore là-bas ». « N’avez-vous pas entendu un mot de ce que nous, les otages libérés lors de la dernière phase, vous avons dit ? Est-ce que vous nous voyez ? », écrit M. Wenkert dans un post Instagram.
« C’est maintenant, alors que je suis chez moi, et non plus là-bas, et que ce chapitre est clos pour moi, que le sentiment d’avoir été abandonné est le plus fort, poursuit-il. Je ne m’arrêterai pas une seconde tant que nous n’aurons pas tous été ramenés vers la lumière. »

Le Hamas accuse Israël de vouloir imposer « un accord de reddition » à Gaza*

« Le but des massacres commis par l’occupation à Gaza est de saper l’accord de cessez-le-feu et de tenter d’imposer un accord de reddition écrit avec le sang de Gaza », a déclaré un dirigeant du Hamas, Sami Abou Zouhri, dans un entretien avec l’Agence France-Presse, peu après l’annonce par le ministère de la santé du Hamas à Gaza d’un bilan d’au moins 413 morts.

Le Qatar prévient que les bombardements à Gaza pourraient « enflammer la région »

Le Qatar, l’un des trois pays médiateurs entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a fermement condamné, mardi, les bombardements israéliens de la nuit sur la bande de Gaza. Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères qatari « prévient que les politiques d’escalade de l’occupation [israélienne] finiront par enflammer la région et miner sa sécurité ».

Israël continue de mener des bombardements dans la bande de Gaza « en ce moment », affirme l’armée

L’armée israélienne et le Shin Beth (le service de sécurité intérieure) « continuent de mener des frappes contre des cibles du Hamas et du Jihad islamique » dans la bande de Gaza « en ce moment », a annoncé l’armée peu avant 13 heures (heure de Paris) dans un communiqué sur Telegram.
Selon l’armée, les bombardements menés au cours des dernières heures, qui ont tué plus de 400 personnes, d’après le ministère de la santé du Hamas, ont touché des « cellules terroristes, des postes de lancement, des réserves d’armes et d’autres infrastructures militaires ».