Microsoft licencie quatre employés, accusés d’avoir dénoncé la complicité du géant de la tech dans le génocide à Gaza
L'Humanité du 29 août 2025
Microsoft a licencié deux employés mercredi 27 août, et deux autres jeudi 28 août. Leur faute ? Avoir occupé le bureau du président de la multinationale pour dénoncer ses liens avec l’armée israélienne génocidaire. Début août, plusieurs médias avaient révélé que le géant de l’informatique stockait des données de renseignement israéliennes utilisées pour cibler les Palestiniens.
Dénoncer la complicité de son employeur dans un génocide est une « violation grave des politiques de l’entreprise ». Stocker des données de renseignement utilisées pour cibler des civils n’en est pas une. C’est en tout cas l’état d’esprit de Microsoft pour justifier le licenciement de quatre de ses employées.
Mercredi 27 août, Anna Hattle et Riki Fameli ont ainsi appris qu’ils étaient renvoyés des effectifs du géant de la tech. Ils faisaient partie des militants de No Azure for Apartheid (NOAA) ayant occupé le bâtiment du siège de Microsoft à Redmond dans l’État de Washington, et notamment le bureau de son président, Brad Smith, le 26 août.
« Microsoft est complice du génocide commis par Israël, et de la famine forcée de centaines de milliers de Palestiniens à Gaza », scandaient ainsi les militants.
Le lendemain, c’était au tour de Nisreen Jaradat et Julius Shan, également membre de ce collectif qui exige que Microsoft mette fin à ses relations avec l’armée israélienne, d’être remerciés. Ils faisaient partie des manifestants qui avaient récemment installé des campements devant le siège de Microsoft.
« Microsoft continue de fournir à Israël les outils pour commettre un génocide »
Depuis plusieurs mois, Microsoft est accusé de complicité avec l’armée israélienne, qui commet un génocide dans la bande de Gaza, et organise la famine dans l’enclave palestinienne. L’entreprise a ainsi noué plusieurs contrats avec les forces de Benyamin Netanyahou, faisant profiter les militaires de sa technologie, notamment utilisée pour cibler des civils palestiniens.
Le nom du collectif n’a pas été choisi au hasard : Azure est le nom de la plateforme de cloud de Microsoft. Au début du mois d’août, une enquête de + 972 Magazine et Local Call, en partenariat avec The Guardian, traduit et publié par l’Humanité, révélait que le géant de la tech avait développé une version personnalisée de cet espace de stockage en ligne pour l’unité militaire israélienne 8 200.
Cette plateforme héberge des fichiers audio contenant des millions d’appels téléphoniques passés par des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. Ces quantités massives de renseignements sont ensuite utilisées pour planifier des attaques aériennes meurtrières et façonner des opérations militaires.
« Nous sommes ici parce que Microsoft continue de fournir à l’État hébreu les outils dont il a besoin pour commettre un génocide tout en manipulant et en détournant ses propres travailleurs sur cette réalité », a déclaré Anna Hattle, une des salariés licenciés.