L'Union locale CGT de Vendôme à T. Lepaon

Publié le par FSC

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Des syndicats et des structures de base de la CGT exprimant une analyse critique des orientations actuelles de la direction confédérale sont de plus en plus nombreux à rendre public leur désaccord et leurs inquétudes.
A son tour l'Union locale de Vendôme interpelle le secrétaire général de la CGT.
Nul doute que le débat de fonds occulté depuis des années à l'occasion des congrès confédéraux ne pourra longtemps être à nouveau contourné.
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Vendôme, le 9 octobre 2013  
Cher camarade,
L’union locale CGT de Vendôme lors de sa dernière commission exécutive a discuté de la situation sociale. Nous avons fait plusieurs constats :  
 
1.     Que l’actuel gouvernement n’a rien à envier des décisions que prenait le gouvernement sarkozyste. Notre CE considère qu’il fait pire :

v     L’ANI.
v     Le refus de voter la loi d’amnistie pour les syndicalistes.
v     Le blocage du SMIC.
v     Le gel des salaires des fonctionnaires.
v     La baisse des subventions aux collectivités locales, ayant un effet sur l’emploi et le maintien des services publics.
v     La hausse des énergies.
v     La TVA.
v     Crédit d’impôts aux entreprises.
v     On en oublie et des meilleurs…..
v     Le retour des privatisations.
v     L’abandon des nationalisations.
v     Les mesures sur les retraites.
 
2.     Que notre confédération ne nous parait pas assez offensive pour contrer toutes ses attaques.
 
Les camarades de l’union locale dans son ensemble, considèrent que nos dirigeants CGT sont trop complaisants envers Hollande et son gouvernement (par exemple la CGT ne s’est pas manifestée contre le pouvoir qui n’a pas revalorisé le smic au 1er juillet).
De plus dans sa critique de l’ANI, la CGT ne se positionne pas franchement contre  tous les signataires de  cet accord qui va fondamentalement à l’encontre des intérêts des travailleurs et du code du travail, ce qu’aucun gouvernement depuis 1945 n’avait osé faire.
Parmi les signataires, il y a la CFDT syndicat réformiste qui s’accoquine avec Hollande  et ses ministres. Dans la même veine n’oublions pas les agissements de la CFE-CGC.
Nous subissons tous les jours les idées consensuelles que tous ces sociaux-démocrates essaient de nous imposer.
 
Ici à Vendôme, petite ville de 18000 habitants avec un bassin d’emplois composé d’activités  très diversifiées : usines métallurgiques, agro-alimentaire, santé, aide à la personne etc… et un artisanat important et varié, nous commençons à voir des salariés qui  pâtissent des effets de l’ANI et de cette idéologie désespérante que nous propose le gouvernement actuel.
 
Les salariés des petites entreprises, ceux qui vivent l’exploitation capitaliste la plus sauvage, nous les voyons régulièrement à l’union locale. Souvent, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, ils sont les oubliés de la CGT. Notre union locale en a conscience, et dès qu’elle le peut, elle essaie de les faire bouger, notamment lors de campagnes nationales comme  les prud’hommes ou les élections au TPE et contre l’ANI en ce moment.
Souvent, nous obtenons les meilleurs résultats du département.
 
Depuis quelques années, nous avons délaissé nos principes essentiels.
Nous avons oublié la lutte de classe, la grève générale, l’unité des travailleurs  en tant que citoyens exploités par les mêmes dirigeants. Nous appelons de toutes nos forces la confédération à revenir à ses fondamentaux.
La division des travailleurs est alimentée par des notions comme « interprofessionnelle », « unité » avec les autres syndicats, alors que chaque salarié est d’abord un individu exploité, ayant les mêmes intérêts de classe que son voisin syndiqué ou non.
Quand un smicard lutte pour son pouvoir d’achat ou sa retraite tous les smicards luttent pour la même revendication qu’il soit de la métallurgie ou de l’agro-alimentaire du public ou du privé.
 
La CE a pris acte de la journée d’action du 10 septembre prochain.
 
Nos petites villes ne se prêtent pas aux mouvements catégoriels, et nous sommes satisfaits que cette journée du 10 soit enfin avec des mots d’ordres qui « causent » à tout le monde et, avec des actions non disséminées.
 
Nous sommes une « petite union locale » mais très active. Nous apportons un  soutien syndical, logistique et financier aux sections  des entreprises. Nous avons aussi une section interprofessionnelle avec des militants retraités très dynamique.
Depuis plus de 30 ans nous organisons notre fête du 1er mai dans le quartier le plus populaire de Vendôme, avec le côté festif nous y incorporons une haute dose de syndicalisme par le biais d’interventions publiques, de stand d’information, d’exposition des luttes vendômoises etc….
 
Notre Union locale est toujours dans la ligne de la charte d’Amiens, dans les principes d’un syndicalisme de  combat de classe.
Nous considérons que le réformisme des autres syndicats et vers lequel va depuis quelques années la CGT, est une  orientation de notre confédération qui nous inquiète, a plusieurs titres :

v  Elle ne va pas dans le sens d’une vraie défense des intérêts des travailleurs.
v  Elle  n’aide pas à obtenir de véritables nouvelles conquêtes sociales.
v  Elle entérine l’idée que le capitalisme est la seule issue possible.
v  Elle conforte l’idée que les patrons sont et seront toujours les plus forts.
v  Elle affaiblit le syndicalisme et démoralise les salariés.
v  Elle laisse croire que le politique ne peut pas intervenir sur l’économique
v  Elle entretient l’idée de mettre au pouvoir l’extrême droite.

Les idées du front national commencent à entrer dans nos unions locales, ce qui est un frein pour l’action syndicale et source de division. Ici à Vendôme, bien qu’il s’agisse d’un phénomène marginal, nous en avons conscience.
Nous le combattons par de l’information sur l’histoire du mouvement ouvrier, par des rappels de principe fondateur de la CGT, ainsi que par l’explication critique des positions du front national.
 
Cher camarade secrétaire général, c’était une partie des réflexions débattue au sein du bureau et de la commission exécutive, et nous voulions t’en faire part.
 
Nous aimerions lire tes impressions.
 
Reçois nos salutations fraternelles et syndicales.
 
 
                                                 Pour la commission exécutive,
                                                 le secrétaire de l’Union Locale.
                                                          Mickael Drouault
 

 

37, rue de la Grève

Bourse du Travail – BP 30058 – 41102 VENDOME CEDEX

' 02 54 77 02 07 –  7 02 54 73 20 72

 

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