IDBIHI de Renault Billancourt : parcours d'un marocain, 1968-1987 luttes, culture, solidarité ... fraternité!
Ouvrage de souvenirs et du magnifique parcours d'un immigré dans les années 70.
Parcours d'un militant CGT dans les luttes à la fois revendicatives et culturelles en appui d'un puissant Comité d'entreprise.
Au travers de ce passionnant et singulier parcours on comprend aussi pourquoi la fermeture de l'usine sous la conduite déjà du parti socialiste (Mitterrand et Rocard) a d'abord répondu à une décision politique et pas seulement économique : il fallait frapper la classe ouvrière dans sa "forteresse" pour que chacun comprenne que le temps des glorieuses et des conquis ouvriers était terminé.
Une autre histoire commençait qui n'est pas close parce que contrairement aux souhaits de l'oligarchie ce n'est pas la fin de l'histoire et que les peuples devront avoir le dernier mot!
Et nous sommes très fiers et heureux que ce soit notre camarade Roger SILVAIN *, président du Front Syndical de Classe qui soit le rédacteur de l'une des préfaces présentant le livre.
Un ouvrage à déguster sans modération!
____________________________________
Publication de l'ouvrage "IDBIHI 1968-1987, parcours d'un Marocain de Renault-Billancourt à l'Olympia"
par Youssef HAJI
Largement illustré de photos, archives et documents exclusifs, l'ouvrage IDBIHI a la particularité de montrer la réalité d'une vie d'immigré marocain dans les usines Renault Billancourt dans sa globalité, dont la solidarité, les fêtes, l'exploitation, le racisme et l'humiliation, indique un communiqué du CCME.
La liaison entre la vie de l'usine et l'extérieur, qui comptait énormément pour un migrant dont la famille était au pays y est formidablement traitée, ajoute le texte, notant que sous la plume de son ami Youssef Haji, Mostafa Idbihi rappelle et fait revivre cette période très complexe tant au Maroc qu'en France avec sobriété et sans excès.
Mostafa, qui fut embauché, comme des milliers d'autres Maghrébins, lorsque le secteur de l'automobile faisait un appel massif à la main-d'oeuvre immigrée, fut chargé de nouer le contact avec les artistes marocains, algériens et tunisiens.
D'ouvrier chargé du contrôle des véhicules, il devint aussi impresario, et fut omniprésent dans le soutien à la dignité des travailleurs immigrés et bien après son départ de l'usine, il continue à entretenir la promotion des cultures du Maghreb comme lien social.
A travers cette publication, le CCME ambitionne de rendre visible la richesse de cette immigration, les parcours singuliers de ses acteurs et créateurs et de préserver sa mémoire.
Depuis sa création, le CCME s'appuie dans toutes ses actions sur la connaissance et le savoir sur l'immigration et dispose d'une collection inédite de plus de soixante publications scientifiques, ouvrages littéraires, beaux-livres et catalogues sur la migration marocaine dans le monde.
Né à Tanger, Youssef Haji est travailleur social de formation. Il s'investit dans des collectes de paroles de femmes, d'hommes et d'enfants en situation de fragilité en France, en Palestine et au Maroc.
Il est à l'initiative de la création de plusieurs espaces de citoyenneté pour jeunes, dont espaces jeunes en région parisienne, Darna à Tanger et Naplouse, Tahounat Sitti à Gaza. Depuis 2009, il travaille comme chargé de mission au CCME.
Licencié de l'usine en 1986, Mostafa Idbihi créa plusieurs petites entreprises de production culturelle liées aux connaissances acquises dans son travail auprès des immigrés de Billancourt. Il fut salarié de « César production » pendant trois années, puis de l'association « Dialogue plus » et créa une autre entreprise « Amal vidéo », de 1991 à 2003.
Aujourd'hui, il continue de prendre part aux relations culturelles entre le Maroc et la France. Membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), il a travaillé sur la mémoire ouvrière et culturelle de l'immigration, se spécialisant dans le domaine de la chanson. Il est l'un des membres fondateurs de l'Association des travailleurs Renault de l'Île Seguin, (ATRIS) dont il devint le vice président en 2013. Il fut également le co animateur en 2009 de la caravane ATRIS dans le sud du Maroc, pour contribuer à la récolte de la mémoire des travailleurs marocains.
Les historiens du syndicalisme français citent souvent Mostafa Idbihi comme une figure du mouvement ouvrier des années 1970 - 1990. C'est le cas, par exemple, avec Le Maitron, dictionnaire bibliographique du mouvement ouvrier et du mouvement social en France.
_______________________________
Préface de Roger Sivain