Action CFDT des routiers : un contre-feu ou l'irrépressible poussée d'en bas ?

Publié le par FSC

A l'appel de la CFDT notamment des routiers sont entrés dans l'action ce lundi 18 septembre.

Laurent Berger soutient cette action alors qu'il refuse une action unitaire pour en demander l'abrogation.

Les organisateurs de l'action d'aujourd'hui vont être immédiatement reçus par Muriel PENICAUD, la ministre du travail.

Sans doute va-t-elle tenter le même type d'opération qui à l'occasion de la lutte contre la loi El Khomri avait écarté les salariés du secteur de l'action commune contre la loi elle-même à partir de "concessions" propres au dit secteur tout en préservant les aspects fondamentaux de la contre-réforme.

Pour empêcher à tout prix la convergence des luttes nécessaire à la mise en échec du projet lui-même.

Mettre cette fois en échec cette manoeuvre : un impératif pour la montée en puissance du mouvement !

 

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SOURCE : Le Parisien

Opérations escargot, filtrages aux péages... à partir de ce lundi, la CFDT et la CFTC appellent les chauffeurs routiers à se mobiliser dans tout le pays. Entretien avec Patrick Blaise, secrétaire général de la fédération CFDT des routiers.

Les routiers, bêtes noires des gouvernements, entrent dans la contestation. La fédération CFDT-FGTE appelle avec la CFTC les chauffeurs à manifester ce lundi dans toute la France. Au menu : opérations escargots, filtrages aux péages et blocages. Vent debout contre plusieurs mesures phares contenues dans les ordonnances sur la loi Travail, Patrick Blaise, le secrétaire général de la CFDT Route (premier syndicat chez les routiers avec 35% des voix ), demande leur retrait et menace de durcir le mouvement en cas de refus... avec la bénédiction de Laurent Berger. Il estime que cette branche qui compte 670 000 salariés sera la première victime de cette réforme.


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Les routiers de la CFDT vont-ils bloquer la France ?
Patrick Blaise. Nos collègues de chaque région détermineront ce qu'ils veulent faire. Nous n'avons pas appelé des blocages, mais il y aura des opérations escargots, des actions aux péages et aux ronds-points stratégiques de certaines grandes villes en Lorraine, dans le Nord, à Lyon, sur Marseille notamment, où nos collègues seront là. Embêter la population, ce n'est pas ce qu'on souhaite, même si ce sera le cas dans quelques endroits. Selon nos remontées, la mobilisation sera très forte. Notre objectif est de diffuser des informations auprès des salariés et de montrer nos forces pour être pris au sérieux par le gouvernement. Nous avons d'ailleurs demandé à être reçu au ministère du Travail et au ministère du Transport où tôt le matin 300 à 400 militants seront rassemblés.
 

 

Pourquoi ne vous êtes-vous pas joint à l'appel des routiers de la CGT et de FO du 25 septembre ?
Les deux syndicats ont décidé de leur côté, sans nous demander notre avis. Au niveau national, la CGT avait aussi arrêté la date du 12 septembre sans se concerter avec les autres confédérations. On peux le regretter. La confédération CFDT a décidé d'entrer dans la contestation et a choisi entre le 18 et le 22 septembre comme semaine de mobilisation pour les adhérents. On s'inscrit dans cette dynamique-là.
 

Vous avez donc le feu vert de Laurent Berger ?
On n'a pas besoin du feu vert de notre secrétaire général. Il est parfaitement informé que le transport va exprimer sa position contre les ordonnances un peu plus fort que les copains. Et l'on se retrouvera tous le 3 octobre à Paris autour de Laurent Berger pour décider des suites à donner.
 

Que réclamez-vous?
Nous demandons le retrait de plusieurs mesures contenues dans les ordonnances qui vont amener plus de précarité et plus de soucis pour les salariés. Concernant les règles du dialogue social dans les TPE-PME, qui représentent 80% de entreprises du transport, on n'accepte pas que demain des accords soient décidés par référendum ou signés par un simple salarié non mandaté par un syndicat. Par ailleurs, concernant les grands groupes qui représentent 20% des entreprises du secteur, nous nous opposons au périmètre national pour apprécier si une entreprise est en difficulté économique. Demain, on peux craindre des montages permettant à certaines entreprises de dégraisser encore en France. Enfin, nous demandons le retrait de la mesure permettant des ruptures conventionnelles collectives, qui va permettre de contourner l'encadrement des plans de sauvegarde de l'emploi.
 

Et si le gouvernement ferme la porte ?
Aujourd'hui, c'est un avertissement. S'il ne nous entend pas, les routiers de la CFDT n'en resteront pas là.

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