Grève reconductible à partir du 21 septembre, dans tous les secteurs : le comité général de l’union départementale CGT, réuni autour du secrétaire général Philippe Martinez, a donné lieu à une décision forte, pour lutter contre l’action sociale du gouvernement.
« Nous lançons un appel, dès le 21 septembre, à la grève reconductible. Dans le privé, le public, pour les sans travail, les retraités, les étudiants. Tout le monde doit se mobiliser, remplir un cahier de revendications, bloquer les entreprises, participer massivement aux manifestations des unions locales. »
Le Valenciennois Jean-Paul Delescaut, « patron » de la CGT du Nord, était encore un peu essoufflé après avoir chanté L’Internationale à côté de Philippe Martinez, lorsqu’il a ouvert la conférence de presse. Mais il avait encore beaucoup à dire.
« Nous avons discuté des suites à donner au mouvement du 12 septembre, qui a été un succès, comme ce comité général, où l’on compte plus de 240 inscrits. Notre appel est clair : le retrait total des ordonnances Macron, de la loi travail et de la loi travail XXL. »
« Notre appel est clair : le retrait total des ordonnances Macron, de la loi travail et de la loi travail XXL. »
Philippe Martinez, arrivé à ce moment, a pris le relais : « Ce matin, ce ne sont pas des militants résignés que j’ai vus, mais des militants enthousiastes, motivés. En face de Macron, il y a du répondant, et il le sait. La jeunesse est motivée elle aussi. Elle sait qu’un CDD, ce n’est pas un CDI mais la précarité à vie. Ils l’ont bien compris. »
Que pense-t-il des militants, surtout ceux de la métallurgie, qui demandent une stratégie plus agressive ? « Tout le monde tire des leçons des mobilisations précédentes, a répondu Philippe Martinez. Nous lançons beaucoup d’appels à la grève dans les entreprises, en prenant en compte leur diversité, dans le privé et dans le public. Pour un intérimaire, faire grève ça veut dire ne pas travailler dans les mois à venir : quelqu’un qui râle peut ne plus avoir de contrat. Et les patrons de l’intérim sont solidaires… »
Le secrétaire général de la CGT est néanmoins « confiant. Le contexte syndical est différent. Personne n’est content. Ceux qui sont honnêtes s’accordent à dire que la journée du 12 a été une réussite. Notre souci n’est pas de globaliser les problèmes, mais de les prendre au plus près de la réalité, pour que ça puisse converger. Les livreurs à vélo n’ont pas attendu la rentrée ni la CGT pour se mettre en grève. Chacun et chacune peut agir efficacement à son niveau. Un patron, ce qu’il voit c’est ce qu’il se passe dans sa boîte. Quand il y a 80 % de gréviste, il est aussi inquiet que lors d’une grève des transports ».