Françoise Risterucci (CGT) : « Il faut faire éclater la vérité » sur les cantines marseillaises !

Pour quelles raisons la CGT a décidé de reconduire le mouvement de grève pendant les temps de cantine ?
Il est reconduit parce que nous n’avons pas obtenu de proposition de négociation, si ce n’est qu’on avait reçu une proposition de rendez-vous, avec comme préalable de retirer notre préavis de grève. Nous avons refusé parce que depuis le mois de septembre lorsqu’il y a eu les négociations sur le temps de travail, nous en avions profité pour dire que cela allait très mal dans les écoles. Les agents n’en peuvent plus. On les a avertis. On a réitéré notre position à plusieurs reprises. On pensait que la municipalité prendrait la mesure du problème et que nous n’aurions pas besoin de faire grève Après un bug de la Sodexo, la rentrée a été compliquée. Les mois ont passé et il ne s’est toujours rien passé. Au dernier comité technique j’ai brandi une motion d’agents du 5e arrondissement qui disaient qu’elles ne pouvaient plus assumer leur mission. C’était un appel au secours.
Une école travaillait à deux agents pour 98 enfants de maternelle. Nous voulions expliquer que ce n’était plus possible. Est-ce qu’on attend l’accident grave pour que tout le monde bouge ?
Pourquoi depuis des années n’arrive-t-on pas à avancer sur ce sujet ?
On est toujours dans l’urgence, on nous fait passer pour des fainéants. Sur le temps de travail, la Ville aurait pu prendre en compte la pénibilité. Le métier est usant. Les agents sont stressés. On bricole.
Les chiffres d’un agent pour 18 enfants sont faux. N’importe qui vit de l’intérieur l’école est là pour le prouver. J’invite les parents d’élèves à venir pendant les temps de surveillance cantine pour compter le nombre d’adultes présents. On ne peut pas être plus transparents que cela. Il faudrait qu’un taux d’encadrement national s’applique, sinon on ne s’en sortira jamais. à Marseille, des choix incompréhensibles sont faits. On le voit avec le PPP à 1 milliard d’euros pour la construction d’écoles en PPP.
300 millions auraient pu être économisés. Rien n’est logique et on attend les catastrophes pour réagir. Jeudi, nous invitons les parents à venir discuter. Il faut faire éclater la vérité.
Recueillis par C.W.