Choix qui indique à la fois l'inquiétude et la volonté d'étouffer et d'intimider le mouvement social.
Preuve s'il en est que la grande concertation mise en scène n'est là que pour contourner la contestation populaire et enfumer l'opinion.
En tentant de discréditer le mouvement présenté comme radicalisé afin de le réprimer encore davantage !
D'où les effets de loupe médiatiques sur tout ce qui dans le mouvement peut être présenté comme repoussant !
C'est aux travailleurs et aux organisations syndicales, c'est à la CGT d'élargir le mouvement, de travailler aux convergences pour faire encore reculer le pouvoir, bloquer les contre-réformes qu'il envisage et faire monter l'exigence d'une véritable politique au service du peuple.
En un mot conjuguer concrètement la double besogne revendiquée par la charte d'Amiens : réalisation des améliorations immédiates ( pouvoir d'achat, fiscalité, emploi, services publics ...) ET visée de l'émancipation intégrale des travailleurs qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste.
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SOURCE : Le Dauphiné
Discrète, anonyme, dans un coin de la salle, Candice Laverne. Gênée, marquée, très marquée. Celle qui symbolise le mouvement en Savoie, estampillée égérie, organisatrice, ne porte pas son gilet jaune pour sa première apparition depuis son interpellation par la gendarmerie, sur la VRU, lors d’une opération escargot le 22 décembre dernier, vers 14 heures. Six heures de garde à vue ont suivi. « J’étais dans le collimateur, ils m’attendaient au tournant », avoue la jeune étudiante en droit. « Les gendarmes nous ont mis à l’écart, et lorsqu’on m’a notifié ma garde à vue, j’ai cru à une blague. Et j’ai été menottée. » Elle reconnaît que les gendarmes ont été assez compréhensifs, sauf celui qui l’a interpellé. « Depuis le matin, il m’avait promis de finir en cellule ».
Depuis, la jeune femme, qui aura 21 ans le 18 janvier, et son avocat n’ont pas de nouvelles des suites judiciaires et d’une quelconque convocation devant le tribunal correctionnel. « Mon dossier est entre les mains du parquet. » Elle réfute les charges qui lui seraient reprochées. Entrave ? « Ce n’est pas moi qui conduisais ». Incitation au délit ? « Quand on était à Albens, j’ai fait appel à des renforts, à du matériel ». Outrage à dépositaire de l’ordre public ? « J’étais en live sur les réseaux sociaux, et on a entendu les gendarmes, j’ai dit “ils sont c…, ils ne nous ont même pas vus” ». Les suites et des poursuites pourraient impacter l’avenir professionnel de l’étudiante en 3e année de droit. « Si j’ai un casier, c’est un peu compromis pour être avocat. Je ferais de la politique, là c’est un pré-requis. » L’ironie cache mal son inquiétude.
Si Candice a pu faire rétablir une ligne téléphonique ce mercredi, son portable est toujours aux mains des enquêteurs. « C’est embêtant, toutes nos conversations sont dessus, dont celle avec Eric Drouet sur Telegram ». Elle se sent « sous surveillance, en sursis ». Peu probable de la revoir en première ligne. « Je n’aurais jamais imaginé ça, la pression qu’on me met. Je suis atterrée par ce qui se passe, quand je regarde la télé. Certaines choses font réfléchir. On m’a clairement dit : “T’as intérêt à te tenir à carreau”. Alors j’hésite à plutôt aller à Paris avec Eric Drouet. Au moins, là-bas, je passe inaperçue », avoue-t-elle, les larmes aux yeux.
Publié le 04/01/2019