Appel de militants FSU pour la défense d'Annie Lacroix-Riz par son organisation syndicale
Appel à la FSU pour la défense publique d'Annie Lacroix-Riz par sa Fédération et son syndicat national
Nous, militants des syndicats de la FSU, condamnons avec indignation les accusations visant notre camarade historienne Annie Lacroix-Riz, militante depuis 1967 du SNES et depuis 1984 du SNESUP-FSU, portées par certains dirigeants de la CGT et relayées par le site « VISA » présumé lutter « contre le fascisme et l'idéologie d'extrême droite » et auquel participe la FSU.
Cet épisode grave et non fortuit a commencé avec la parution le 9 janvier 2019 de la fiche 17 (anonyme) de « formation » des cadres syndicaux CGT contre « l’extrême droite », relayée aussitôt sur le site VISA et accusant notre camarade de « conspirationnisme » et de lien avec l’extrême-droite, sans provoquer la moindre réaction de la FSU.
Pour qui connaît Annie Lacroix-Riz, son engagement scientifique et progressiste, sa dénonciation inlassable de Vichy, de la collaboration patronale et de toute forme de fascisation passée et présente, ainsi que ses apports innombrables au mouvement ouvrier et enseignant, CGT comprise, cette accusation est intolérable, calomnieuse et crapuleuse.
C'est pour cela d'ailleurs et suite aux nombreuses réactions de militants et structures CGT que le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a écrit quelques jours plus tard (14 janvier 2019) à Annie Lacroix-Riz pour lui présenter ses complètes excuses et signifier le retrait de la fiche 17 de la formation CGT et du site VISA.
Toutefois, non seulement la FSU n'a pas réagi pour défendre sa syndiquée scandaleusement attaquée mais l'affaire s'est aggravée : le responsable de la fiche 17 poursuit et aggrave ses accusations fin janvier et justifie les assauts redoublés en utilisant comme « sources » sûres et « brillantes » des auteurs d'extrême-droite, liés à l'Action Française et admirateurs de Maurras ou membres d’officines patronales à financement CIA notoire, tel l’« Institut d’Histoire sociale et de Soviétologie » du collaborationniste Georges Albertini aujourd’hui « Institut d’Histoire sociale » dirigé par le néo-conservateur Pierre Rigoulot [la fiche https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_d%27histoire_sociale est claire].
C'est dire le degré d’abjection et de confusion qui règne désormais dans les rangs syndicaux qui ne sont officiellement pourtant pas (encore?) ceux de la CFDT.
Car il est facile de voir que qui est reproché à Annie Lacroix-Riz par les tenants de la ligne « réformiste » au sein de la CGT est finalement d'être restée fidèle aux combats que la CGT a longtemps menés non seulement contre les régressions sociales mais contre le système capitaliste qui en est à l'origine et contre les formes qu'il prend contre les peuples, construction européenne incluse. La question est donc de plus en plus de savoir si certains milieux euro-formatés, qui perdent pied face à la radicalisation en France de l’affrontement des classes, ne cherchent pas à fuir le débat au profit d’une chasse aux sorcières fondée sur la fascisante méthode de l’amalgame.
Ainsi, après l'épisode de la note interne de la CGT visant à expulser des manifestations les partisans de la sortie de l'UE assimilés à l'extrême-droite, alors que la CGT a dès l’origine et pendant longtemps combattu frontalement et sur des bases progressistes la construction européenne comme entreprise patronale et germano-américaine, il apparaît clairement désormais que ce ne sont pas les prétendus « rouges-bruns » qui sont visés : ce sont les « rouges tout court » qui font obstacle au recentrage de la Confédération piloté par quelques personnages dangereux en train de parachever l'intégration de la Grande Dame, entamée par son adhésion de 2000 à la Confédération européenne des syndicats, au syndicalisme « international » aux mains du grand patronat. Le silence de la FSU s’explique-t-il par sa hâte à adhérer à la CES aux effectifs syndicaux faibles mais aux moyens « européens » considérables, sous le prétexte de rendre enfin « sociale » l’Europe du grand capital où les salaires s’effondrent?
La CGT appellerait-elle à chasser des manifestations comme « négationniste » Benoît Frachon, qui ne manquait jamais une occasion de rappeler que « l’intérêt des travailleurs de tous les pays du Marché commun est de combattre pour sa destruction » ? Serait-il visé par une fiche interne de la CGT et par une campagne sur le site VISA?
En attendant que les camarades de la CGT fassent le ménage chez eux, nous exigeons de la FSU une défense publique de notre camarade, une condamnation totale des amalgames confusionnistes visant les syndicalistes de combat, ainsi qu'un sérieux questionnement de l'initiative VISA, conduite en commun, faut-il le rappeler, avec la CFDT dont le soutien permanent aux politiques anti-sociales et la trahison systématique des résistances aux contre-réformes (retraites, Sécurité sociale, réformes du collège et du lycée, casse des statuts, code du travail, privatisations…) a objectivement contribué à la montée de l'extrême-droite en France et dans la tentation bien réelle des pouvoirs maastrichtiens successifs d’instituer en France un Etat policier menant une véritable guerre de classe contre le mouvement social de lutte.
Bastien Alberty, SNUipp 81
Maurice Cukierman, Snes 92
Jean-François Dejours, Snes 62
Denise Desaigle, ancienne secrétaire académique du SNEP Toulouse
Giovanni Di Mino, Snes 13
Guillaume Estalrich, Snes 09
Vincent Flament, Snes 62
Benoit Foucambert, Snes 81
Georges Gastaud, Snes 62
Lucas Gastaud, Snes 80
Eric Jalade, SNUEP 81
Fadi Kassem, Snes 78
Emmanuelle Kraemer, Snes 45
Alexis Lacroix, Snes 75
Laure Lacroix, Snes 92
Emilie Maffre, Snes 12
Assaad MAGNIER, SNUipp 09
Pascal Rolando, Snes 28
Géraldine Rouquette, Snes 81
Viviane Baudry, FSU 09
Karine Van Wynendaele, Snes 46
Corinne Vuylsteker, SNUipp 59
Joël Vuylsteker, Snes 59