L'administration Biden dit vouloir fermer la prison de Guantanamo : A quand la restitution au peuple cubain ?

Publié le par FSC

 

En promettant après Barack Obama - sans suite - de fermer l'odieuse  prison de Guantanamo les dirigeants US se comportent en propriétaires d'un bien qui n'est pas le leur !

Un peu d'histoire

 

  • 1895 - Insurrection à Cuba contre l'Espagne 
    Les colonialistes espagnols ne parvenant pas à vaincre  les insurgés cubains, ceux-ci étant en passe de prendre le dessus.

     
  • 15 février 1898 - Explosion du cuirassé américain Maine dans les eaux cubaines. Les États-Unis déclarent la guerre à l'Espagne et occupent Cuba.
     
  • le 20 mai 1902  la République de Cuba fut formellement instituée . Mais la Constitution cubaine fut modifiée par le sénateur américain Orville Hitchcock Platt (1827- 1905). Selon ce qu'on a appelé «l'amendement Platt», les États-Unis étaient autorisés à intervenir dans les affaires du pays et pouvaient installer deux bases navales à Cuba (à Guantánamo et à Bahia Honda), en contrepartie de privilèges douaniers.

     
  • 1903 Le traité de Parisentre les États-Unis et l'Espagne qui met fin à la guerre entre les deux pays et à la guerre d'indépendance de Cuba, prévoit, en son article premier l'occupation indéfinie de Cuba et l'instauration d'une forme de protectorat sous tutelle US.
    C'est donc sous cette tutelle guerrière que l
    es États-Unis, qui avaient utilisé la baie pendant et après le conflit en obtiennent la location perpétuelle le 23 février 1903.
    La République de Cuba d'alors conservant sur l'emplacement de la base navale une « ultime souveraineté » mais garantit aux États-Unis une « juridiction et un contrôle complets » sur la zone pour une station navale et une station de réapprovisionnement en charbon des navires.

    Un nouveau traité en 1934 confirmera ce bail.
     

SAUF, qu'en 1959 le peuple cubain et le mouvement révotutionnaire dirigé par Fidel Castro chassant la dictature de Batista  entendent retrouver la pleine souveraineté sur leur territoire et refusent d'encaisser quelque loyer que ce soit concernant la base américaine et donc exigent sa restitution.

Et SAUF que, 

de nombreuses preuves existent depuis 1911 selon lesquelles l'explosion du Maine n'était absolument pas due à l'Espagne mais offrait l'occasion de l'ingérence US

 

Le soir du 15 février 1898, vers 21 h 40, le Maine fut en effet victime d’une violente explosion. Le navire sombra dans la rade de La Havane et 260 hommes périrent. Immédiatement, la presse populaire accusa les Espagnols d’avoir placé une mine sous la coque du navire et dénonça leur barbarie, leurs « camps de la mort » et même leur pratique de l’anthropophagie…

Deux patrons de presse allaient rivaliser dans la recherche du sensationnel : Joseph Pulitzer, du World, et surtout William Randolph Hearst, du New York Journal. Cette campagne reçut le soutien intéressé des hommes d’affaires américains qui avaient beaucoup investi à Cuba et rêvaient d’en évincer l’Espagne. Mais le public ne manifestait guère d’intérêt. Les journalistes non plus d’ailleurs. En janvier 1898, le dessinateur du New York Journal,Frederick Remington, écrivit de La Havane à son patron : « Il n’y a pas de guerre ici, je demande à être rappelé. » Hearst lui câbla en réponse : « Restez. Fournissez les dessins, je vous fournis la guerre. » Survint alors l’explosion du Maine. Hearst monta une violente campagne comme on le voit dans Citizen Kane, le film d’Orson Welles (1941).

Pendant plusieurs semaines, jour après jour, il consacra plusieurs pages de ses journaux à l’affaire du Maine et réclama vengeance en répétant inlassablement : « Remember the Maine ! In Hell with Spain » (Souvenez-vous du Maine ! En enfer l’Espagne !). Tous les autres journaux suivirent. La diffusion du New York Journal passa d’abord de 30 000 exemplaires à 400 000, puis franchit régulièrement le million d’exemplaires ! L’opinion publique était chauffée à blanc. L’atmosphère devint hallucinante. Pressé de partout, le président William McKinley déclara la guerre à Madrid le 25 avril 1898.

Treize ans plus tard, en 1911, une commission d’enquête sur la destruction du Maine devait conclure à une explosion accidentelle dans la salle des machines (12)

 

Ignacio RAMONET

Le Monde diplomatique

Juillet 2003

 

Ce que révèle donc cet engrenage prémédité

depuis l'intervention militaire jusqu'à

l'instauration du centre de détention illégal

 

En ce début de 2021 on en est toujours là !

Les Etats-Unis occupant par la force cette portion de territoire cubain, y ayant établi une base militaire et depuis 2002, la base navale abritant un centre de détention qui a été conçu pour échapper à toute procédure judiciaire, qui est un lieu de torture et qui prévoit la détention illimitée des détenus sans aucune espèce de contrôle et de processus juridique.

C'est que la propension de la classe dirigeante américaine d'utiliser la provocation et la manipulation pour justifier une intervention guerrière auprès de leur propre opinion et de l'opinion internationale ne date pas du gros mensonge de Colin Powel à l'ONU à propos des armes de destruction massive de Saddam Hussein pour intervenir en Irak.

Et que cette propension hégémonique est chaque fois enveloppée derrière une logorrhée sur la "démocratie" et les "droits de l'homme", le respect de l'indépendance.

 

La réalité connue et réprouvée de ce centre de détention fait tâche sur la robe prétendue immaculée de l'Empire baptisé par nos éditocrates et vassaux médiatiques " la plus grande démocratie du monde " !

D'autant que c'est sous la bannière des droits de l'homme que les dirigeants US qu'ils soient républicains ou démocrates entendent tenter de reconquérir une hégémonie mondiale malmenée.

En remettant en scène la question de la fermeture de Guantanamo ils tentent de redorer une image passablement écornée par les foucades d'un Trump.

Tout en poursuivant les objectifs d'une domination mondiale conférée par une destinée soit-disant manifeste!

NON monsieur Biden il ne s'agit pas seulement de fermer Guantanamo, ce qui serait la moindre des choses, mais, le temps est venu de rendre les lieux à son seul souverain légitime : le peuple cubain et son gouvernement !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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