"Le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l'accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d'améliorations immédiates. (...) Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme : il prépare l'émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste."
Charte d'Amiens
AMAZON : Tiens le patron n'apprécie pas les syndicats !
Publié le
par FSC
Alors là c'est une grosse nouvelle et un scoop !!!!!
Les patrons et le patron d'Amazon
Jeff Bezos n'apprécie pas que " ses" salariés (800.000) s'organisent pour se défendre, faire valoir leurs droits et gagnent des conquis!
Lors que'Amazon a vu récement ses bénéfices multipliés par deux, 175.00 emplois créés au deuxième trimestre : Amazon apparaît comme l'un des grands gagnants de la pandémie mondiale.
Un chiffre d'affaires en hausse de 40% à près de 89 milliards de dollars et un bénéfice net qui double à 5,2 milliards: Amazon apparaît comme le grand gagnant de la pandémie pour le deuxième trimestre 2020.
Ses résultats publiés jeudi, largement supérieurs aux attentes, ont été salués en Bourse, où son titre s'appréciait de 5% lors des échanges électroniques après la clôture
Et c'est par pur hasard que la consultation des salariés concernés qui devait entériner la création d'un syndicat s'est soldé par un échec, la direction de l'entreprise ne se livrant bien sûr à aucune pression ni manipulation !!!!
Bien qu'on apprenne que l'auteur du twitt fameux, largement diffusé,
était une pure création de la direction de l'entreprise pour peser sur la décision des salariés.
RETENONS 3 leçons de l'épisode qui devrait convaincre les travailleurs de ladite entreprise de ne pas se laisser intimider et de s'organiser syndicalement :
1) les patrons , ceux des grandes entreprises en particulier n'aiment pas les syndicats
2) ils utilisent tous les moyens et les outils d'information pour parvenir à leurs fins
3) raisons impératives pour les salariés comme pour les précaires, les sans emploi de s'ORGANISER COLLECTIVEMENT pour se défendre dans l'immédiat et se libérer à terme de la tutelle et de la prédation de l'exploitation capitaliste, la démocratie se limitant pour ses chantres à des votes qui ne remettent pas en cause leur domination!
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SOURCE : TV5 Monde
La mobilisation syndicale au sein d’une usine Amazon du sud des États-Unis (Bessemer, Alabama) a failli aboutir à la création d’un premier syndicat au sein d’un entrepôt américain du géant du commerce en ligne. Si elle s’est soldée par échec, cette mobilisation traduit-elle toutefois un regain syndical chez les ouvriers américains ? Entretien avec Donna Kesselman, professeure à l’Université Paris Est-Créteil, sociologue du travail et spécialiste des droits sociaux aux États-Unis.
Près de 5.900 employés étaient appelés à voter par correspondance fin mars pour élire un syndicat. Le non l'a emporté avec 1.798 voix, contre 738 votes. Un constat en demi-teinte.
TV5MONDE : Même si l'élection s'est soldée par un échec, peut-on voir une victoire dans le fait qu'un vote pour la création d'un syndicat ait été organisé au sein d'une entreprise comme Amazon?
Donna Kesselman: Il s'agit surtout, ici, de l'expression d'un tournant profond vers un renouveau syndical qui remonte à 2012 avec le mouvement du « Fight for Fifteen » (NDLR : campagne du syndicat américain Service Employees International Union (SEIU) pour que les travailleurs dans la restauration rapide et de la grande distribution puissent obtenir une rémunération de 15 dollars de l'heure (12,60 euros) et des droits syndicaux), et qui a traversé la crise sanitaire du Covid. La première usine à avoir fait grève contre le manque de respect des conditions sanitaires était d’ailleurs une usine Amazon, à New York.
TV5MONDE : En quoi est-ce compliqué de créer un syndicat aux Etats-Unis ?
Donna Kesselman :La loi syndicale américaine instaure deux étapes dans le processus de syndicalisation. Il y a d'abord une première procédure qui oblige à« gagner »le droit d'organiser un référendum syndical. Pour cela, il faut que 30% des salariés signent une demande d'organisation. Si on y parvient, l'agence nationale de gestion des relations professionnelles (National Labor Relations Board) organise un second référendum (NDLR : comme celui qui a finit le 29 mars à Bessemer pour Amazon).
Il s'agit ici, de l'expression d'un tournant profond vers un renouveau syndical
Donna Kesselman, sociologue, spécialiste du droit du travail aux États-Unis
Entre le moment où celui-ci est décidé et le vote des travailleurs, l'employeur a tout le droit de s'exprimer. Il peut organiser des réunions obligatoires, faire venir des conseillers antisyndicaux pour faire de la propagande, voire proférer des menaces de licenciement.
Amazon a dépensé 10 000 $ par jour pour qu'une entreprise spécialisée dansl'anti-syndicalismedissuade les travailleurs, en postant par exemple des affiches jusqu'aux toilettes . La direction avait aussi prévu une « boîte à vote »au sein de l'usine, avant d’être enlevée, car elle dissuadait les travailleurs qui avaient trop peur que l’employeur soit informé du vote. La direction est aussi allée jusqu'à monter un site internet qui dénonçait le montant que le syndicat aurait encaissé avec les cotisations.