VALEO ANGERS : la colère gronde

Publié le par FSC

 

La CGT d’Angers dénonce le « mépris » de la direction de Valeo : « la colère gronde »
Hausses de salaires insuffisantes face à une inflation galopante, dégradation des conditions de travail, le syndicat CGT du site d’Angers (Maine-et-Loire) de l’équipementier automobile Valeo vision monte au créneau et pointe un « ras-le-bol » des salariés. Les ouvriers comme les cadres. Explications.

Avec 1 100 salariés sur son site d’Écouflant, près d’Angers, l’équipementier Valeo est l’un des principaux employeurs privés de l’agglomération angevine.

Selon le syndicat CGT, le sentiment de ras-le-bol fait tache d’huile dans l’usine de l’équipementier automobile Valeo vision, à Écouflant, près d’Angers (Maine-et-Loire). Ouvriers, cadres : « La colère gronde à tous les niveaux. »

Sophie Augereau, déléguée syndicale, et Gilles Mapelli, délégué syndical et secrétaire de l’union locale, font surtout référence aux augmentations de salaires et aux conditions de travail au sein de l’un des principaux employeurs privés de l’agglo angevine (1 100 salariés). « Le pouvoir d’achat prend une claque, appuient-ils. Et depuis l’accord de performance collective, tout a été cassé. »

Les salariés « privés de plein de choses »


Ce fameux accord a permis à l’entreprise, confrontée à plusieurs crises qui se télescopent – pénuries de matières premières, Covid-19, marché automobile en baisse – de prendre, en 2020, des mesures pour améliorer sa compétitivité sans avoir recours aux licenciements.


Sophie Augereau et Gilles Mapelli, délégués syndicaux CGT à Valeo vision : « Avec la hausse du prix des carburants, des salariés se demandent s’ils vont pouvoir venir travailler. » 


Mais selon Gilles Mapelli et Sophie Augereau, il est loin de constituer la panacée. « À cause de cet accord, les salariés ont été privés de plein de choses : intéressement et participation, augmentations de salaires… En plus, ils ne peuvent refuser les avenants, sous peine de se retrouver à Pôle emploi… » En résumé, pour les syndicats, les personnels de Valeo sont les grands perdants. « On nous fait payer les crises successives. »

« Un mépris total »

Alors, histoire de faire comprendre leur désaccord à la direction, les sept syndicats du groupe, au niveau national, se sont réunis en intersyndicale – « une première », pour Gilles Mapelli, vingt-quatre ans de boîte – et ont convenu de revendications communes.

Parmi elles, une augmentation de salaire de 2,8 %, plus 100 € pour les temps longs, et, surtout, une clause de revoyure. À comprendre : la possibilité de se remettre autour de la table pour négocier de nouvelles hausses de salaires, si l’inflation augmentait. « La direction l’a tout de suite écarté. Un mépris total », juge Gilles Mapelli.

Débrayage sur trente sites du groupe


Action, réaction : le 22 février dernier, à l’appel de l’intersyndicale, les trente sites que compte le groupe en France – dont Angers, bien sûr – ont été soumis à une heure de débrayage. « Entre 4 500 et 5 000 personnes ont été mobilisées le même jour, poursuit le délégué syndical. C’est la première fois que je voyais des cadres participer. »

Pour la CGT, c’est le signe d’un profond « ras-le-bol » au sein des usines du groupe. « Depuis le Covid-19, les conditions de travail se sont dégradées, pointe Sophie Augereau. Beaucoup de gens démissionnent. »

Le prix des carburants inquiète

À cela, s’ajoutent, toujours selon le syndicat, des tensions sur le pouvoir d’achat. « Avec la hausse du prix des carburants, des salariés se demandent s’ils vont encore pouvoir venir travailler. Là, on parle de Valeo, mais tout le monde est concerné. »

Contactée, la direction du site angevin n’était pas en mesure de répondre à nos questions.

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