« Sur les salaires, les mobilisations ça paye, il y a des résultats »
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SOURCE : L'Humanité
Dans quel cadre s’inscrit votre déplacement à Nîmes ces mercredi et jeudi ? Je me déplace presque toutes les semaines sur les lieux de travail. Ce rendez-vous était pris depuis longtemps avec mes camarades du Gard, je vais donc au contact de ceux qui travaillent. Cette visite survient aussi un mois avant les élections professionnelles dans la fonction publique le 8 décembre… Je rencontre forcément des salariés de la fonction publique, lors de ces déplacements, mais pas que. Ces élections sont évidemment importantes pour la CGT. C’est pourquoi, à Nîmes, je vais rencontrer les agents du CHU.
Il y a aussi des élections à la SNCF, je rencontre aussi les cheminots avec une visite d’atelier. L’idée c’est de reconquérir aussi des parts de marché perdues ? Je veux d’abord écouter des salariés, trop de personnes parlent en leur nom sans jamais les rencontrer. Et effectivement, ça permet de vérifier si ce que porte la CGT, les propositions qu’elle fait, sont en phase avec le monde du travail. On fait aussi passer le message que le vote CGT est un vote d’exigence par rapport aux revendications, et pas uniquement une question électoraliste. Vous pensez que ce message passait moins bien ? Dans la fonction publique, la CGT est la première organisation syndicale, notamment chez les territoriaux et dans la santé, c’est un peu moins bien dans la fonction publique d’État. La CGT doit être une organisation toujours aux plus près des salariés. En face on ne nous facilite pas le travail, que ce soit le gouvernement ou les employeurs privés.
Il y a eu une réduction des droits et des moyens des élus pour qu’ils soient au contact des salariés. Mais on ne lâche rien. Pourquoi cet appel à la grève jeudi, sur la question des salaires ? Le gouvernement essaie d’éteindre l’incendie à coups de primes, etc., le monde du travail revendique des augmentations générales. Et puis la CGT n’est pas présente partout, je pense aussi aux salariés des TPE et des PME, mais il y a besoin que le gouvernement s’intéresse à tous les salariés. C’est pour cela que l’on négocie une augmentation sensible du smic, et l’indexation des salaires sur l’augmentation des prix. Et je rappelle que partout où il y a eu des mobilisations, il y a eu des augmentations de salaires, certes insuffisantes.
Mais les mobilisations, ça paye. Vous corrélez l’action sur les salaires à celle contre la réforme des retraites ? L’une ne va pas sans l’autre. Le président de la République dit qu’il veut écouter. Quand toutes les organisations syndicales sont contre un projet, le minimum à faire, c’est de le retirer. Si on est d’accord sur la définition du mot écouter. On vous a vu assez effacé lors de mouvement dans les raffineries. Pourquoi ? C’est un ressenti comme dirait la météo. Le mouvement dans les raffineries est parti autour d’une journée d’action interprofessionnelle, donc, dans le cadre de la confédération. On ne m’a pas vu pendant trois jours parce que j’étais en déplacement hors de France. Je me suis rendu par exemple à la raffinerie de Port-Jérôme soutenir les salariés d’ExxonMobil, et ceux de Total à Gonfreville l’Orcher.
Et je les avais tous les jours au téléphone. En mars, vous ne serez pas candidat au congrès de la CGT. Pourquoi arrêter ? Et pourquoi avoir choisi Marie Buisson pour vous succéder ? Il faut savoir passer la main quand on se sent bien dans ce qu’on fait. Huit ans à cette responsabilité, c’est bien. Il faut que les responsables tournent. Et puis il y a une tradition à la CGT : le secrétaire général propose quelqu’un pour lui succéder.
Et comme la CGT fait beaucoup sur les questions d’égalité femmes-hommes, il est plus qu’urgent qu’une femme prenne la tête de notre organisation syndicale après 128 ans d’existence. Propos recueillis par Vincent Coste vcoste@midilibre.com Philippe Martinez manifestera ce jeudi à Nîmes. MAXPPPJeudi, quelles perturbations ? TRANSPORTS À quelles perturbations s’attendre ce jeudi, dans la région et ailleurs ? La CGT et l’UGICT-CGT, à Montpellier, ont confirmé cette semaine que les salariés de la Tam (les transports de la ville et sa métropole), seraient en grève jeudi. La CGT de la Tam demande
« des mesures sur les conditions de travail avec notamment le passage aux 32 heures ».
Côté SNCF, la CGT était mardi la seule engagée dans le mouvement. Et de déplorer que d’autres centrales n’aient pour le moment, pas pris part à l’appel :
« Nous regrettons que celles-ci n’aient pas donné de suite favorable à cette proposition. Elles font le choix de renvoyer l’action unitaire à plus tard… »La grève avait déjà été peu suivie le 18 octobre à la SNCF. Rien ne dit que les agents soient plus mobilisés ce jeudi. Enfin, l’agence de transports en commun parisien prédit une journée noire sur son réseau. Un communiqué intersyndical de la RATP fixe même un objectif
« zéro métro, zéro RER »ce jeudi.