8 JUIN : La macronie va tout faire pour essayer d'empêcher l'Assemblée nationale de voter
En panique de voir l'Assemblée voter l'abrogation du report de l'âge légal à la retraite à 64 ans qui mettrait par terre la contre-réforme elle même la macronie est à la recherche d'artifices législatifs et envisage des manoeuvres d'obstruction visant
L'opinion et les militants doivent être prévenus de ces manoeuvres pour les mettre en échec et contraindre la macronie à se plier à l'exigence populaire
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SOURCE : TF 1 Info
Les députés examineront le 8 juin prochain une proposition de loi visant à abroger le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, dernier espoir de l'opposition contre le texte du gouvernement.
La majorité craint qu'il puisse être adopté, et réfléchit aux pistes qui s'offrent à elle pour l'empêcher d'être soumis au vote des parlementaires.
L'opposition mise tout sur le 8 juin. Ce jour-là, l'Assemblée nationale doit examiner une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la retraite à 64 ans. Si Emmanuel Macron a indiqué ce week-end que cela permettrait à la majorité de "continuer à expliquer notre projet", celle-ci redoute un revers et réfléchit au moyen d'empêcher le texte d'être soumis au vote des députés.
Une réunion s'est tenue dimanche à Matignon pour établir une stratégie, et les trois groupes de la majorité se réuniront mardi pour coordonner leur action et faire le point sur les options qui s'offrent à eux pour ne pas aller au vote. "Je souhaite qu'on prenne une décision collective", a indiqué la cheffe des députés Renaissance Aurore Bergé.
La première possibilité serait de déclarer le texte irrecevable financièrement, sur la base de l'article 40 de la Constitution. "Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique", indique celui-ci. Or la majorité estime que revenir sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans serait trop coûteux. Dans une interview à L'Opinion, Emmanuel Macron fustige une "proposition de loi à 15 milliards d'euros".
Le gouvernement met la pression sur Braun-Pivet
Mais qui pourrait prendre une telle décision ? "Il y a une vraie ambiguïté dans les textes sur comment le soulever, sur qui peut le faire et à quel moment", a expliqué un cadre de la majorité à l'AFP. Les cadres de la majorité et le gouvernement mettent la pression sur la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Mais celle-ci est réticente, le Bureau de l'Assemblée qu'elle préside ayant déjà déclaré le texte recevable. L'article 40 pourrait-il être déclenché par le président de la Commission des finances ? Cela semble très improbable, puisqu'il s'agit de l'Insoumis Eric Coquerel, signataire de la proposition de loi.
Si le texte arrive dans l'hémicycle, le gouvernement envisagerait l'option d'un "vote bloqué". Une procédure qui lui permettrait de demander un vote sur l'ensemble ou sur une partie d'un texte en discussion en ne retenant que les amendements que le gouvernement a proposés ou acceptés. "Il y a bien sûr aussi l'option de l'obstruction parlementaire", a avoué un cadre de la majorité à l'AFP. La stratégie consiste à déposer beaucoup d'amendements pour faire traîner les débats, sachant que ceux-ci devront s'achever quoi qu'il arrive à minuit le 8 juin, sans possibilité de se poursuivre ensuite.
Pourquoi l'intersyndicale a-t-elle choisi la date du 6 juin pour une nouvelle journée de mobilisation ?
Interrogé sur cette possibilité la semaine dernière, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait répondu : "Est-ce qu'on a le droit, quand on est dans la majorité, de dire qu'on n'est pas d'accord ? À partir de combien d'amendements, on considérera que c'est une obstruction ?" Toutefois, cette option n'aurait pas la préférence de la majorité des parlementaires du camp présidentiel.