Chili: suicide d'un ex-général condamné pour meurtre lors du coup d'État militaire de Pinochet

Publié le par FSC

L'info brute de RFI :

Un général chilien à la retraite, condamné avec d'autres officiers pour le meurtre en 1973 du chanteur populaire Victor Jara au lendemain du coup d'État militaire d'Augusto Pinochet, s'est suicidé mardi 29 août peu avant son incarcération, a annoncé le ministère public.

Un homme se tient devant le mémorial aux victimes de la dictature militaire d'Augusto Pinochet (image d'illustration).

Un homme se tient devant le mémorial aux victimes de la dictature militaire d'Augusto Pinochet (image d'illustration). © Martin Bernetti / AFP

Lorsque la police s’est rendue chez lui pour l’arrêter, Hernan Chacon, 85 ans, a demandé à aller dans sa chambre pour récupérer ses médicaments. C’est là qu’il a pris son arme et s’est suicidé d’une balle dans la tête.

Selon l’arrêt de la Cour suprême rendu lundi, Hernan Chacon a, lors du coup d’État de 1973, participé à la sélection et à l’interrogatoire des 5 000 prisonniers transférés dans le stade Chile, dans la capitale Santiago. Victor Jara faisait partie des détenus. Ce membre du parti communiste chilien, fervent partisan d’Allende, était une icône de la musique populaire latino - américaine - il a inspiré des musiciens comme Bob Dylan ou U2. Victor Jara a été interrogé, torturé et tué. Lorsque son corps a été exhumé en 2009, il était criblé de 44 balles.

Interventions lors des interrogatoires

Hernan Chacon a toujours nié les faits, affirmant que son travail dans le stade s’était limité à assurer la sécurité extérieure. L’enquête a prouvé qu’au contraire, il intervenait directement lors des interrogatoires. Et Victor Jara, comme le directeur des prisons du gouvernement Allende, Littre Quiroga, dont le corps, retrouvé près de celui du chanteur, portait lui aussi des traces de torture, ont été tués par une arme correspondant à celle que portait Hernan Chacon à l’époque.

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Le commentaire de Bruno Drweski

 

Les transitions du socialisme vers le capitalisme provoquent des vagues d'épuration immédiates quoique d'ampleurs variables, celles d'un régime capitaliste vers un nouveau régime capitaliste ne donnent lieu en général à aucune épuration ou très tardivement, Chili, Espagne, Portugal, Bolivie, Grèce, Indonésie, Afrique du Sud, Allemagne de l'ouest après 1945, etc. On en arriverait à se demander pourquoi si la réponse n'était pas évidente. Ce n'est pas le caractère des répressions qui compte, c'est la nécessité de garantir la stabilité du système social et économique dominant à tout prix. Et on en revient à la question de la classe qui gouverne sous un régime puis sous un autre. Quand il y a continuité, il n'y a pas d'épurations ou à la marge et très très tardivement la plupart du temps.

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W
Une économie pour le contribuable chilien.
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