Hôpital Al-Shifa martyr !

Dans les couloirs enfumés de l’hôpital Al-Shifa après un raid israélien, dans la ville de Gaza, le 15 novembre 2023. GAZA MINISTRY OF HEALTH / VIA REUTERS

Ci-dessous, un bref tour d'horizon des plus récentes réactions et déclarations portant sur l'intervention de l'armée d'occupation à l'hôpital Al-Shifa de Gaza.

Al-Shifa: « Des civils ont été arrêtés par l’armée israélienne »

Un membre du personnel soignant de l’hôpital Al-Shifa, à Gaza, qui préfère rester anonyme par peur de représailles de la part de l’armée d'occupation, joint par Le Monde au téléphone:
« L’armée est entrée dans l’hôpital hier soir (le 14 novembre). Les soldats sont ici aussi, dans notre immeuble et dans la cour. Nous n’avons toujours ni électricité, ni eau potable, ni nourriture. Certains civils ont été arrêtés. Nous, les soignants, n’avons pas été appréhendés.
Je ne sors pas de mon service. Nous n’avons pas de fenêtre vers l’extérieur. De fait, je ne sais pas ce qui se passe ailleurs dans l’hôpital. J’entends toujours des tirs à l’extérieur. » (Ghazal Golshiri, Le Monde du 15 novembre 2023)

La France rappelle

La France a exprimé mercredi 15 novembre « sa très vive préoccupation face aux opérations militaires israéliennes dans l’hôpital Al-Shifa ».
Elle rappelle « la nécessité absolue pour Israël de se conformer au droit international humanitaire, qui prévoit tout particulièrement la protection des infrastructures hospitalières et impose en tout temps et en tous lieux des principes clairs de distinction, de nécessité, de proportionnalité et de précaution », selon une déclaration de son ministère des affaires étrangères.

« Que le carnage à Gaza cesse »

Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a demandé mercredi 15 novembre que « le carnage à Gaza » cesse. « Alors que le carnage à Gaza atteint chaque jour de nouveaux niveaux d’horreur, le monde continue d’être sous le choc quand des hôpitaux sont la cible de tirs, que des bébés prématurés meurent et qu’une population entière est privée de moyens essentiels de subsistance. », a déclaré M. Griffiths dans un communiqué.

« Cela va trop loin »

Le gouvernement norvégien s’est élevé, mercredi 15 novembre, contre les combats à proximité d’hôpitaux à Gaza, notamment le raid israélien à l’hôpital Al-Shifa, plus important établissement de santé du territoire palestinien. « Cela va trop loin et ne peut être accepté », a dit le chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide, dans un courriel envoyé par ses services à l’Agende France-Presse. « Cela aggrave une situation humanitaire déjà horrible à Gaza », a-t-il déclaré.

« Mettre fin à la tuerie aveugle de Palestiniens »

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a exigé mercredi un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza et a appelé Israël à « mettre fin à la tuerie aveugle de Palestiniens », lors de son discours d’investiture devant la Chambre des députés.
Il a par ailleurs promis que le « premier engagement » de son nouveau gouvernement serait d’« œuvrer en Europe et bien sûr en Espagne pour reconnaître l’Etat palestinien ».

« Violation de la convention de Genève de 1949 »

Le ministère des affaires étrangères jordanien condamne dans un communiqué l’attaque de l’armée israélienne contre l’hôpital Al-Shifa, à Gaza, qu’il considère comme « une violation de la convention de Genève de 1949 », tenant Israël pour « responsable de la sécurité des civils et du personnel médical travaillant à l’hôpital ».
Cette attaque « illustre la barbarie qu’autorise le silence du Conseil de sécurité de l’ONU », a renchéri mercredi 15 novembre le ministre des affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi. « Nous dénonçons le silence du Conseil de sécurité sur cette barbarie. Ce silence couvre des crimes de guerre. Ce silence ne peut être accepté ni justifié. Le Conseil doit agir », a-t-il écrit sur X, déplorant une « catastrophe » à l’hôpital Al-Shifa.

Coupure totale des télécommunications
Le fournisseur d’accès à Internet Paltel et sa filiale de téléphonie mobile Jawwal ont annoncé mercredi 15 novembre que « leurs infrastructures tombaient progressivement en panne à cause du manque de carburant. Le fonctionnement d’éléments principaux du réseau reposant sur des batteries, une coupure totale des télécommunications est à prévoir dans les prochaines heures ».

Washington affirme

Washington affirme « ne pas avoir donné de feu vert aux opérations de l’armée israélienne à Al-Shifa »
Les Etats-Unis « n’ont pas donné leur accord aux opérations [de l’armée israélienne] autour de l’hôpital Al-Shifa » à Gaza, pas plus qu’ils le font pour les autres décisions militaires d’Israël, a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

« Nous avons toujours été très clairs avec nos partenaires israéliens sur l’importance de minimiser les pertes civiles. Nous avons aussi été très clairs avec eux sur le fait qu’il faut faire particulièrement attention lorsque l’on parle d’hôpitaux », a ajouté M. Kirby.

L’armée d'occupation n’a pas commenté

L’Agence France-Presse et l’agence palestinienne WAFA affirment que l’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital Al-Shifa
Des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) et de l’agence de presse palestinienne WAFA ont affirmé mercredi, en fin de journée, que les soldats et les chars israéliens s’étaient retirés de l’hôpital Al-Shifa, à Gaza.

Selon eux, les forces israéliennes se sont repositionnées autour de l’immense complexe hospitalier.
L’agence palestinienne ajoute que l’armée israélienne a, d’après son correspondant, placé des caméras à reconnaissance faciale dans la cour de l’hôpital. Elle a également, selon la même source, arrêté un certain nombre de personnes qui avaient trouvé refuge dans l’hôpital Al-Shifa. L’armée israélienne n’a pas commenté.

Le criminel de guerre

Enfin, pour terminer ce bref tour d'horizon, il convient de citer les propos du criminel de guerre Nétanyahu:
« Il n’y a aucun endroit à Gaza qu’Israël n’atteindra pas, aucune cachette, aucun refuge », a-t-il affirmé, mercredi 15 novembre.

« On nous avait demandé de ne pas pénétrer dans Gaza ? Eh bien, nous y sommes rentrés quand même. On nous a dit que nous n’arriverions pas à l’entrée de la ville de Gaza, nous y sommes arrivés. On nous a dit que nous ne pourrions pas rentrer dans l’hôpital Al-Shifa, nous y sommes », a conclu le criminel de guerre.

Je vous souhaite une bonne soirée, dormez bien et vous donne rendez-vous à demain.