NETANYAHOU y compris contre les otages !
SOURCE : Les Echos
Le Premier ministre israélien est soumis à des fortes pressions pour relancer les négociations avec le Hamas sur les otages. Vendredi, trois otages ont été tués « par erreur » par des soldats israéliens dans la bande de Gaza.
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Par Pascal Brunel
« Les combats tuent des otages » : ce cri du coeur d'Itay Svirsky, dont le cousin Uri est détenu par le Hamas, reflète la sidération des Israéliens et surtout des familles des 132 captifs après la mort vendredi de trois d'entre eux tués par des soldats israéliens dans la ville de Gaza. L'onde de choc provoquée par cette bavure a pris une telle ampleur que le gouvernement de Benyamin Netanyahou se retrouve soumis à d'énormes pressions.
Des dizaines de milliers d'Israéliens se sont rassemblés samedi soir à Tel Aviv, près du ministère de la Défense, pour exiger la reprise immédiate des négociations, gelées depuis deux semaines, en vue de la libération des otages.
« Le temps presse, le gouvernement doit accepter de payer le prix », a proclamé l'association qui regroupe les familles. Autrement dit, le sort des otages doit être la priorité absolue de l'armée pour éviter que les captifs soient tués par des combattants du Hamas aux abois, lors de bombardements, d'opérations de sauvetage qui tournent mal, ou d'un tragique malentendu comme celui qui s'est produit vendredi lorsque les trois otages ont été abattus par erreur alors qu'ils fuyaient leurs ravisseurs et arboraient un drapeau blanc.
Les combats qui se déroulent souvent de maisons à maisons le plus souvent piégées, sans compter les membres du Hamas qui surgissent par surprise de tunnels sèment la confusion parmi les soldats en opération qui ont du mal à distinguer l'ennemi de leurs camarades et à suivre à la lettre les règles d'engagement. Résultat : 20 soldats ont été tués par des « tirs amis » depuis le début de la guerre le 7 octobre à la suite de l'infiltration sanglante de commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a fait 1.200 morts.
Un nouveau dialogue s'entrouvre
Pendant une semaine, à la fin novembre, un cessez-le-feu avait permis la libération de 105 otages, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées, tandis que plus de 200 Palestiniens détenus par Israël étaient relâchés. Cet échange avait été négocié entre Israël et le Hamas par l'intermédiaire du Qatar. Les discussions avaient ensuite échoué provoquant la reprise des combats.
Une petite lueur d'espoir est toutefois apparue samedi préfigurant peut-être un nouveau « deal ». Benyamin Netanyahou a chargé David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets israéliens, à reprendre les fils d'un dialogue avec le Premier ministre qatari Mohammed Al Thani, à Oslo. L'onde de choc du drame de vendredi pourrait permettre, selon des médias israéliens, de faciliter la conclusion d'un nouvel accord, qui concernerait dans un premier temps une vingtaine de femmes et de mineurs parmi les otages.
Pascal Brunel (Correspondant à Tel-Aviv)