La colère des agriculteurs allemands

Publié le par FSC

Dans ce cas les agriculteurs payent les choix politiques, en particulier en matière du coût de l'énergie des dirigeants européens alignés sur les intérêts du suzerain US poisson pilote des sanctions contre la Russie, auteur du sabotage du gazoduc Nord Stream.

Mais au-delà ce sont TOUS les travailleurs qui sont victimes de ces choix avec l'inflation, l'explosion des coûts énergétiques, les fermetures d'entreprise ruinées par cette explosion ... !

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SOURCE : Ouest France

Allemagne : pourquoi les agriculteurs sont-ils en colère ? 

Les prochains jours risquent d’être agités chez nos voisins Allemands, où une semaine de mobilisation et de manifestations est prévue du 8 au 15 janvier, destinée à faire pression sur le gouvernement. Soutenue par la Fédération des agriculteurs allemands (DBV), le principal syndicat agricole du pays, cette protestation est organisée contre la fin des subventions au diesel agricole.

 

Les Allemands ne décolèrent pas. Ils étaient déjà plusieurs milliers d’agriculteurs, venus de tout le pays, à défiler lundi 18 décembre dernier à Berlin. 6 600 selon la police, entre 8 000 et 10 000 selon le DBV. Avec leurs tracteurs, les agriculteurs ont notamment occupé l’un des axes principaux du centre-ville au niveau de la porte de Brandebourg, « la rue du 17 juin », déversant du fumier sur la chaussée. S’ils sont autant en colère, c’est parce que la suppression des subventions sur le gazole agricole équivaut à un milliard d’euros de coûts en plus pour eux, a estimé le président de la Fédération, Joachim Rukwied, selon l’Agence France Presseoir en plein écran

La décision de supprimer ces subventions revient au gouvernement du chancelier Olaf Scholz, et fait partie des mesures de la politique verte, dans laquelle l’Allemagne tente de s’inscrire pleinement aujourd’hui. Elle s’est imposée, après qu’une décision de justice de la Cour constitutionnelle annule 60 milliards d’euros d’investissement d’avenir, en novembre dernier. Cet arrêt a forcé le gouvernement à repenser les dépenses des années 2023 et 2024. La coalition formée des sociaux-démocrates, des écologistes et des libéraux a donc décidé de couper dans certaines dépenses, et notamment les subventions considérées comme nuisibles pour le climat.

Un compromis ?

Le gouvernement allemand a tout de même tenté de trouver un compromis, et fait ce jeudi 4 janvier un pas vers les agriculteurs, en renonçant partiellement à cette suppression des subventions. Selon un communiqué la suppression de l’avantage fiscal pour le gazole agricole se fera progressivement et non d’un coup « afin de donner aux entreprises concernées davantage de temps pour s’adapter ». De plus, « en 2024, le taux d’exonération sera réduit de 40 %. En 2025 et 2026, une nouvelle réduction de 30 % aura lieu, de sorte que les quantités consommées en 2026 ne seront plus subventionnées ».

 

Ces décisions sont le fruit d’un accord conclu jeudi entre le chancelier social-démocrate Olaf Scholz, le vice-chancelier écologiste Robert Habeck et le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner. Malgré cette annonce pleine d’espoir, les agriculteurs gardent le cap et campent sur leurs positions. Ces modifications jugées « insuffisantes » Joachim Rukwied, a rappelé toujours vouloir que « les deux projets de coupes disparaissent ».

 

Un ferry bloqué

 

Et le soir même, rebelote. Toujours dans une démarche contestataire, des militants agriculteurs ont pris pour cible un ferry en l’empêchant d’accoster à Schlüttsiel, dans le nord de l’Allemagne jeudi, dans la soirée. Le bateau transportait à son bord le ministre de l’Économie, et membre du parti des Verts, Robert Habeck. L’homme politique, largement favorable à la suppression des subventions, venait de passer ses congés à Hallig Hooge, une île touristique en mer du Nord.

Après de vives agitations sur place, c’est la police qui a dispersé les manifestants, en ayant recours à l’utilisation de gaz lacrymogène, mais sans procéder à aucune interpellation. De son côté, la Fédération des agriculteurs allemands a pris fermement ses distances avec les débordements de ces manifestants de nuit. Le président Joachim Rukwied, estime que « de tels blocages sont interdits ».

 

Des protestations jugées « disproportionnées »

 

Christian Lindner, ministre allemand des Finances, a quant à lui jugé ce samedi 6 janvier ces protestations prévues à partir de la semaine prochaine comme « disproportionnées ». Les manifestations doivent « toujours rester proportionnées dans le cadre de notre droit démocratique », a déclaré aujourd’hui l’un des poids lourd du gouvernement de centre gauche d’Olaf Scholz, lors d’un discours à la traditionnelle réunion de L’Épiphanie de son parti, à Stuttgart.

Il est également revenu sur l’incident de jeudi soir, durant lequel son collègue était bloqué à bord d’un ferry par des manifestants. « La situation dangereuse dans laquelle s’est trouvé Robert Habeck est inacceptable », a-t-il déclaré, rejoignant ainsi les fermes condamnations exprimées la veille par de nombreux partis, le gouvernement, le chef de l’État et la Fédération des agriculteurs allemands elle-même. « Vous vous êtes égarés, faites demi-tour » a-t-il encore adressé aux agriculteurs impliqués dans cette action.

 

Sur la forme mais aussi sur fond, il s’est opposé fermement à leurs revendications. « On ne peut pas d’un côté vouloir profiter de la baisse de la taxe sur l’électricité, on ne peut pas demander des aides supplémentaires pour la transformation des étables, et de l’autre s’accrocher aussi aux anciennes subventions. Si l’on veut de nouvelles subventions, il faut aussi renoncer aux anciennes ».

 

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