LA GUERRE GERMANO-SOVIÉTIQUE : 1941-1945 , Une conférence de Jean-Claude LECAS

Publié le par FSC

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Jean-Claude LECAS, chercheur retraité du CNRS en neurosciences, nous présente l’ouvrage de David GLANTZ, ancien membre du service historique de l’Armée américaine et considéré comme l’un des meilleurs historiens de ce conflit décisif pour comprendre le XXème siècle : "La Guerre germano-soviétique 1941-1945", publié aux Éditions Delga en octobre 2022.

Cette traduction peut sembler d’un abord assez aride comme tous les ouvrages d’histoire militaire. Mais la restitution des faits et du déroulement de la guerre germano-soviétique (le « front de l’Est ») a une grande signification historique et politique. En effet, cette guerre apocalyptique, qui constitue la partie essentielle de la Deuxième Guerre mondiale, tant par les effectifs que par les moyens engagés, les pertes humaines et les conséquences politiques, a fait l’objet de multiples manipulations et omertas. Le but ? Dénigrer l’URSS, minimiser son rôle dans l’écrasement du nazisme et valoriser de façon mensongère le débarquement de Normandie et l’action militaire des Alliés anglo-saxons (« Ils nous ont libérés… »). Surtout, l’importance du conflit germano-soviétique éclaire toute l’histoire soviétique, de la "guerre civile" (1918-1922) à la "Guerre froide".

 

Bien qu’il n’ait encore jamais été traduit en français jusqu’ici, le colonel David Glantz est aujourd’hui considéré unanimement comme un écrivain militaire incontournable pour toute étude sérieuse de la guerre germano-soviétique. Dans une longue série de travaux commencée dans les années 1980 et 1990 sous l’égide du service historique de l’armée américaine, il a entrepris de reconsidérer l’histoire de la guerre sur le « front de l’Est » du point de vue soviétique.


À cette époque en effet, seules les données d’origine allemandes étaient jugées fiables et, pendant plusieurs décennies après 1945, les sources soviétiques avaient été méprisées et considérées comme de la vulgaire propagande. Autrement dit, le principe de simple bon sens qui prescrit de prendre en compte les points de vue des camps opposés pour retracer l’histoire d’une guerre paraissait tout simplement choquant.


Le succès des analyses de Glantz est fondamentalement lié à ses recherches sur « l’art opératif » soviétique, qui a constitué une véritable révolution intellectuelle dans les écoles de guerre. À partir de ses travaux, on découvrit le dur apprentissage de la guerre de mouvement par l’armée et la direction soviétiques face à la Wehrmacht, un apprentissage sanglant mais qui permit l’analyse sans complaisance des erreurs tactiques et opération- nelles. À la fin de la guerre notamment, les offensives géantes de l’Armée rouge (Vistule-Oder, Berlin et Prague) ont démontré un très haut degré de sophistication, en particulier dans la synchronisation des mouvements et des attaques sur des fronts de grandes et de très grandes dimensions.

David Glantz, aujourd’hui à la retraite, le colonel Glantz est considéré comme l’un des meilleurs experts mondiaux de la guerre germano-soviétique dont il a révélé de nombreux aspects jusqu’alors restés dans l’ombre. Il est diplômé d’Histoire de l’Europe moderne à l’Institut militaire de Virginie et à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Il est licencié de l’Institut de la Défense pour les Langues étrangères, de l’Institut de l’Armée de Terre américaine pour les Études spécialisées sur la Russie et l’Europe de l’Est, et diplômé de l’École supérieure du Commandement et de l’État-Major général, et de l’École supérieure de guerre de l’Armée de Terre américaine. Il est l’auteur de nombreux ouvrages.

 

 

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