GOODYEAR (AMIENS)

Publié le par FSC

 

N° 863 03/03/2024  GOODYEAR (AMIENS) : CONDAMNÉ EN APPEL POUR LICENCIEMENT ABUSIF !
La décision de la cour d'Amiens est une nouvelle victoire essentielle.
Goodyear, géant américain du pneumatique, s'est vu confirmer en appel sa condamnation de mai 2020 pour licenciement abusif au sein de son usine d'Amiens nord. La cour confirme également l'indemnité définie en première instance par les prud'hommes d'Amiens, équivalente à six mois de salaire.
C'était une décision attendue !
Près de dix ans, jour pour jour, après les licenciements des 1.175 salariés de l'usine Goodyear d'Amiens nord, la cour d'appel d'Amiens a rendu son arrêt le 22 février 2024. Appelée à se prononcer sur le cas d'un ex-salarié de l'usine, elle juge que son licenciement "est dépourvu de cause réelle et sérieuse" et confirme la condamnation en première instance. "Même si les indemnités restent faibles, aux alentours de six mois de salaire, la même somme que celle accordée par le Conseil des prud'hommes, la décision de la cour d'Amiens est une nouvelle victoire essentielle. L'arrêt explique de manière précise et détaillée que le groupe Goodyear n'avait pas de justification économique valable pour fermer son usine d'Amiens nord", se félicite Me Fiodor Rilov, l'avocat des salariés.
Un combat judiciaire de plusieurs années !
En 2014, ils ont donc été plus d'un millier à voir leur usine d'Amiens nord, spécialisée dans la fabrication de pneus agricoles, fermer ses portes définitivement. Pour nombre d'entre eux, le combat judiciaire s'est poursuivi bien des années plus tard. Après la fermeture du site, 832 ex-salariés de Goodyear prennent en effet part à une action collective pour contester le motif économique de leur licenciement.
En janvier 2020, lors d'une audience exceptionnellement délocalisée dans la salle de spectacles Mégacité, les avocats de Goodyear-Dunlop avaient alors mis en avant les dettes colossales du groupe. Une ligne qui ne tenait pas pour l'avocat des salariés, Fiodor Rilov : "Pendant qu'on licenciait plus de mille personnes au sein de l'usine d'Amiens Nord de Goodyear, le groupe américain faisait simultanément 2,5 milliards de dollars de profits !"
Le conseil des prud'hommes leur donne raison le 28 mai 2020.
En septembre 2023, la chambre des prud'hommes a donc examiné l'appel de la société. Quelques salariés, qui avaient refusé de signer l'accord après la décision prud’homale de mai 2020, étaient présents. La cour a débouté l'appel du groupe américain. Les difficultés connues par la seule usine d'Amiens nord ne suffisent pas aux yeux de la cour d'appel à justifier de "l'existence d'une menace sur la compétitivité" de l'entreprise. La cour rappelle que Goodyear avait en 2014, année de la fermeture de l'usine, "distribué pour la première fois depuis 2004 des dividendes à ses actionnaires". Le groupe Goodyear dispose désormais de deux mois à compter de la décision de la cour d'appel pour se pourvoir en cassation.
 
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Le Parisien
 
Goodyear condamnée pour licenciement abusif de 832 salariés de son site d’Amiens

Le géant du pneumatique avait fermé son usine d’Amiens-Nord en janvier 2014.

 L'avocat des salariés a présenté cette décision judiciaire comme une «énorme victoire».
L'avocat des salariés a présenté cette décision judiciaire comme une «énorme victoire». LP/Olivier Arandel

La justice a tranché. La direction de Goodyear a été condamnée jeudi par les prud'hommes d'Amiens (Somme) pour le licenciement abusif de 832 de ses anciens salariés de son usine d'Amiens-Nord, fermée en janvier 2014 et qui employait alors 1143 personnes, a-t-on appris de sources concordantes.

Cette condamnation du géant du pneumatique pour « licenciement sans motif économique valide » a été saluée comme une « énorme victoire » par l'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov. La direction prend « acte » de son côté de ce jugement et indique « se réserver le droit de faire appel ».

Le montant total des dommages-intérêts devant être versés n'était pas immédiatement disponible. Le tribunal a néanmoins demandé une exécution provisoire de ce jugement, selon Me Rilov.

1,7 milliard de dollars de bénéfices pour Goodyear à l'époque

A l'audience dite de départage du 28 janvier, à laquelle environ 550 personnes avaient assisté, Me Rilov avait insisté sur les bénéfices d'exploitation mondiaux à l'époque du groupe Goodyear, d'un montant de 1,7 milliard de dollars.

Il avait considéré cette affaire comme «emblématique du refus des ouvriers de se laisser écraser à l'occasion du démantèlement de leur outil de travail pendant que leur employeur réalise des profits colossaux».

 
 
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